Lundi 18/12 Ponta do Sol

Lundi 18/12 Ponta do Sol

Il fait beau, le soleil brille, la chaleur est adoucie par la brise océane sur la terrasse de Sissi et Bernardo, des parents d’Arlindo, où je viens d’arriver. C’est le temps parfait pour… étendre ma lessive !

Parce qu’après 3jours de trek, une partie du sac avait besoin d’un bon coup d’eau. Coup d’eau que je m’octroie en priorité. La journée a été plutôt dure et la fatigue se fait sentir.

Ce matin, je suis d’attaque à 6h ! Rien d’étonnant en se couchant à 22h. Ca nous permet de commencer notre 3eme et dernière journée de marche à 7h40. A la fraiche. Pourtant, le village s’agite déjà. On va à l’école ou aux champs. On vit au rythme de la nature.

Nous arrivons enfin face à la mer, à l’océan, par un petit chemin en pente douce qui nous mène au village de pécheurs de Cruzinha. Les choses sérieuses commencent alors, sur le chemin côtier. Si je m’attendais à une journée tranquille en bord de mer, je me suis mis le doigt dans l’œil jusqu’à la calvitie ! Il n’y aura plus de plat pendant les 4 prochaines heures. Le relief est sublime avec ses hautes montagnes écartelées en une multitude de vallées, plongeant dans la mer. Le chemin a été bâti à flanc de montagne, assez haut au dessus de la mer. Cette enfilade de vallées et de caps nous oblige à redescendre dans les premières pour remonter vers les seconds, avant d’attaquer la symphonie suivante. Car chaque ensemble laisse un gout particulier que le suivant complète sans l’atténuer. La vallée d’Aranhas et son village abandonné, la cascade perdue dans un coude de roche, ou encore Formiginhas, le petit village coloré où nous nous arrêtons manger.

Cette fois pas de pique-nique. Nous nous arrêtons dans le petit restaurant du village où nous nous posons sur la terrasse ombragée, face à la mer. Poulet, patates, riz, igname, manioc, chou. On prend les même et on recommence. Avec Arlindo, on se limite un peu ; il reste 2h de trajet.

Et pas les plus faciles ! A la sortie du village, nous passons un cap qui nous mène à la vallée de Corva. Encore un village, encore une vallée ? Il faudra attendre d’être presque prés de la rivière asséchée pour découvrir une vallée haute et profonde recouverte de terrasses en culture jusqu’à une hauteur impressionnante. Le vert est franc, la surprise réelle. Potentiellement l’un des plus beaux endroits du trek.

Mais une telle beauté se mérite et la remontée est plus qu’éprouvante. Ca sera la plus haute de la journée. Serpentant dans la montagne, nous parcourons le Chemin de Corva, où chaque virage comporte une stèle représentant un épisode du chemin de Croix biblique. A ce moment-là, c’est moi qui porte ma propre croix. La fatigue accumulée ralentit mon pas et mon sac de 10kg broie mes épaules.

Ce sera la dernière, ou presque. Nous arrivons dans la vallée non moins spectaculaire de Fontainhas, avec son village suspendu au bord du précipice que forme le fond de la vallée. C’est à nouveau sublime, sauf sur les photos ! Le soleil de midi à l’arrière de la vallée pose un voile blanc. Dommage, vous n’avez plus qu’à y aller !

Une dernière montée, puis la descente vers notre point final, Ponta do Sol, dont la langue de terre nous narguait à chaque cap. C’est là qu’habite Arlindo. Nous nous arrêtons chez lui, où il me présente rapidement à une partie de sa famille. Il doit avoir 45ans, a 3enfants et déjà 4 petits enfants. Ses frères et sœurs, comme beaucoup de Cap-Verdiens, ont émigré à Lisbonne et Paris. Même si notre lien n’a pas toujours été évident pendant ces 3jurs, il m’aura fait partager les vies locales et sa passion pour son ile. Des détails qui font la différence que seul un natif peut vous faire découvrir. Le prix reste convenable au regard de tout cela (120€ par jour, transport, repas, chambre privée et bien sûr, le guide).

Ma lessive est sèche, je vais pouvoir aller manger !

Arlindo m’a réservé une table chez Caleta, en front de mer, prés du port. Les 2 musiciens ont du mal à démarrer mais moi, j’attaque avec du fromage de chèvre de l’ile frit (tres moyen comparé à ce que j’ai gouté ces 2 dernières jours en fromage), et de la murène grillée (trop d’arêtes tue l’arête, j’ai arrêté…). Le tout avec une bière locale, fraiche et légère, la Kriola, du Cap Vert. Je m’attendais à des petites portions vue le prix (150esc, env. 1,40€ chaque) et je me retrouve avec de quoi faire un repas… Trop tard, j’ai déjà commandé la Cachupa, le plat traditionnel. A la différence de celle du petit déjeuner, celle du repas contient du poisson émietté, de la saucisse de Santo Antao, légèrement relevée et un peu sèche, et une omelette au chou. Pourquoi pas… J’avais prévu plus léger mais on va faire avec. L’atmosphère est estivale, la guitare et je jumbé en accord et je termine sur un conseil d’Arlindo : un punch de tamarinier. C’est bon, sucré, presque acidulé, avec un gout fruité. Et surtout, c’est en train de me retourner comme une crêpe, même après avoir testé les liqueurs de village… La douloureuse totale, c’est 1370esc, soit environ 12€. C’est cher pour le pays mais on ne va pas se plaindre !

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