MARDI 7/2 LIMA

MARDI 7/2 LIMA

Première journée complète à Lima. Je décide de visiter le centre historique. Dans le bordel du réseau de transport existe une lueur d’espoir : le Metropolitano ! Ca fonctionne comme un métro, ca ressemble à un métro, mais… ce sont des bus qui parcourent le trajet. Très moderne, le réseau est en fait des voies totalement dédiées à ces bus (réellement, pas comme à Paris). Les arrêts se font à des stations fermées, aux portes automatisées ne s’ouvrant qu’avec le bus. Les 3lignes n’arpentent en fait qu’un trajet central complété par quelques « express ». 1,5soles le trajet. Un système intelligent et évolutif.

Je m’arrête au sud  du quartier central, devant le stade national ne présentant que peu d’intérêt. Les fontaines du parc de la Reserva sont éteintes mais une expo présente Bigham, découvreur officiel du Machu Picchu en 1911, durant une expédition scientifique dans la vallée d’Urubamba à la recherche de la capitale inca. Pour la petite histoire, l’Haïtien ne serait pas le premier. En 1877, Herman Göhring (triste nom mais rien à voir) évoque déjà les monts du Machu Picchu et Wayna Picchu dans une étude topologique demandée par le gouvernement péruvien. Mais c’est surtout en 1902 qu’un agriculteur péruvien, Augustin Lizarraga appose sa signature au carbone sur une pierre du temple. Elle sera découverte par Bigham lors du défrichement du site.

En regardant les toutes premières photos du site datant de 1911, je me revois 3jours plus tôt, et je prends alors la mesure de l’extraordinaire voyage que suis en train de faire.

La Plaza San Martin est blanche, la Plaza Mayor est jaune, les faubourgs sont multicolores. Beaucoup d’églises richement décorées. Le charme des places d’armes des cités sud-américaines ne peut laisser indifférent.

En restant dans le religieux, je visite le musée de l’inquisition à l’endroit même où se tenait au 16eme siècle le tribunal de la Sainte Inquisition (et puis il y a un guide et c’est gratuit). La salle d’audience s’ouvre sur un petit patio directement dans l’entrée donnant sur la rue. On trouve toujours l’emblème du tribunal. 3symboles y sont représentés : une croix pour la foi, une épée pour la justice et une feuille pour le pardon. Le premier brulé par le tribunal de Lima est un ermite français Mateo Salade. Afin de faire avouer leurs crimes aux accusés/suspects, la torture la plus fréquemment utilisée était l’écartèlement, ainsi que la noyade (allongé sur une table la bouche ouverte, on versait lentement de l’eau à l’accusé) et la pendaison par les mains dans le dos. Les racines de l’Inquisition viendraient en réaction à la montée en puissance de l’Islam et des Cathares (suggérant des racines démoniaques du christianisme).

L’établissement accueillera le congrès péruvien dés l’indépendance en 1821 jusqu’à la construction du parlement. A l’origine, il était composé de 21membres, soit 3par provinces. Il restera unique, jusqu’à la décision en 1992 d’un législatif bicaméral. La visite finit par un tour dans les geôles souterraines du tribunal. Court, mais instructif. Un petit ajout : la première constitution péruvienne date de 1923.

Je retrouve le centre par l’avenue Grau où tout se vend (le dernier Samsung pour 40€ ?). Ca sent le recèle et la contrefaçon jusqu’à Puno, et je m’écarte vite avant de devenir fournisseur.

S’écarter à peine du centre touristique permet de découvrir un Lima beaucoup plus pauvre, poussiéreux, des routes sans asphalte parfois, une réalité moins édulcorée que sur les cartes postales.

Je ne pensais pas qu’acheter des écouteurs était si compliqué (mes Sony sont morts hier soir RIP…). D’abord un vendeur vous vend les écouteurs, puis prend votre nom, prénom et passeport, puis pianote 2 bonnes minutes, puis vous envoie à une caisse pour imprimer le bon d’achat, puis à une autre pour payer, enfin vous allez à un guichet pour attester de la sortie du produit du stock. Pour finir, vous donnez un duplicata de la facture au gars de la sécurité à l’entrée du magasin. Cela a duré 15minutes, 4personnes et le produit n’a pas quitté votre main. A 15soles (4,5€), je me demande le processus pour un plasma…

Je fais un tour rapide dans le quartier du Barranco, qui ressemble à la Boca par son coté coloré, artistique et populaire. Malheureusement, la brume s’épaissit sur la mer et l’on ne peut la contempler. Un petit tour au parc des Amoureux pour le coucher de soleil, chabada… et enfin, je traine 5minutes dans le parc devant l’auberge. Il est rempli de chats. Etrange pour un continent à chiens errants. Une femme en blanc les nourrit dans de petites assiettes en papier. Ils ont même l’air propre.

Journée plutôt pleine bien que Lima n’offre pas (à ma connaissance) un intérêt touristique prépondérant.

C’est hallucinant comme les ricains de l’auberge ne savent pas jouer au billard. Vas-y bourrine mon grand, ca creusera surement un 7eme trou…

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