MARDI 21/02 THE CANADIAN : SASKATOON/WINNIPEG

MARDI 21/02 THE CANADIAN : SASKATOON/WINNIPEG

Une nuit un peu plus chaotique durant la descente des Rocheuses. Mais le réveil reste un moment de découverte d’un nouveau monde. Il n’y a pas de plus beau voyage que celui qui se renouvelle chaque jour. Fini le dessin créatif et ciselé des montagnes, de la fenêtre s’ouvre une étendue plane et immaculée d’où émergent des ilots d’arbres noircis par le froid mordant de l’hiver, quelques touches de jaune-paille teintent  le gazon des plaines.

Je ressens une légère douleur à l’adducteur gauche depuis ma session de patinage. Fort heureusement ce sont mes yeux et mon esprit que me portent au loin désormais. Et quoi de mieux que la musique pour l’accompagner ? Christina et Dale nous gratifient d’une deuxième session. Des chants folks et pop-rock, créés ou repris, à une ou deux voix et vous ferment les yeux pour s’envoler. Sortir de la flèche d’argent traçant son chemin rectiligne. S’éloigner encore un peu pour ne plus voir qu’un horizon indistinct dans la blancheur mêlée du ciel et de la terre. Ici un lac sans affluent, rempli par l’eau pure des neiges du nord, plus salé que la mer morte après des siècles d’érosion ; là, une vallée érodée, où serpentent comme à leur habitude sous ces latitudes, des miroirs glacés aux courbes douces. Un village au milieu de nulle part, Melville, pour se dégourdir des muscles qui n’ont plus l’habitude d’une telle inactivité après prés de 2mois de baroud. Loin d’être agressifs, les -5°C sont une bouffée d’air frais. Un poème d’Alden Nowlan, Friends, pour passer dans le Manitoba. Ce soir, nous serons à Winnipeg.

A quoi ressemble la population d’un train taillant la zone, filant son rêve ? Si le confort peut paraitre limité, on s’attendrait à une faune aussi sauvage. Il n’est pourtant pas rare de trouver un couple d’origine indienne à l’accent si apprécié, une retraitée de la banque à l’allure de vieille institutrice aux lunettes fixant un ouvrage de laine prenant doucement l’aspect d’une chaussette. Un bikeur dessellé, tatouages et foulard noir, s’émeut comme un enfant devant un troupeau de biches. Un homme d’une 40aine d’années, casque sur les oreilles et lecteur CD dans les mains, fait des longueurs entre les 3wagons, d’un crawl musical ample, faisant revivre la batterie, la guitare ou le synthétiseur. Puis des jeunes et des vieux ; les 30-50ans n’auraient-ils plus le temps de vivre ou le courage de le prendre ?

Le train ne croise depuis 2jours rien d’autre que des wagons de marchandise en ligne sur plusieurs kilomètres. Il faut alors s’arrêter pour les laisser défiler durant parfois plusieurs minutes.

Arrivée nocturne à Winnipeg, capitale du Manitoba. La ville ressemble à un mini Montréal, dans son style et son organisation. Il n’y a personne dans les rues. Certes il est 21h et il fait -5°C, mais ils devraient y être habitués. Je découvre vite la raison en voyant sortir du MTS Center une foule joyeuse aux couleurs des Winnipeg Jets, l’équipe de hockey locale (pas en NHL). Comme à Vancouver ou Montréal, un soir de match, c’est sacré ! Autre ressemblance avec Montréal, ces longs couloirs traversant les immeubles et les stations de métro, sauf qu’ici ils sont aériens.

La salle d’attente d’Union Station est dans un style ancien en bois et tissus sombres. Une anecdote : Les voitures à cheval sont toujours autorisées légalement hors heures de pointes, jours fériés et week-ends.

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