VENDREDI 13/01 CAIRNS

VENDREDI 13/01 CAIRNS

Et bien ce jour ne m’aura pas porté malheur, loin de là !

Le grand jour est arrivé, ma raison d’être à Cairns : plongée dans la grande barrière de corail ! Sur les conseils d’un local, j’ai choisi une excursion allant vers les récifs les plus éloignés car ce sont les plus beaux, les mieux conservés et les plus sauvages. « C’est vrai que les français et les italiens prennent les iles les plus proches. Ils voient une ile, du sable et un voilier et ils pensent être allés sur la grande barrière ». Ah… Car en effet, les plus lointains « reefs » sont à prés de 4km des cotes, infaisable avec le vent de Cairns. C’est donc un immense yacht de plus de 50personnes qui nous emmènera. Le nombre m’effraie, je veux mon coin de tranquillité sur la grande barrière. Comme prédit, le bateau passe rapidement les dernières iles et nous conduit plus au large. Là, seule une immense étendue d’eau nous entoure avec la cote très lointaine. Les reflets de l’eau passant de turquoise à marine indiquent les reefs. Première plongée sur un premier récif (masque, palmes et tuba, je renonce aux bouteilles vu le prix). Il s’agit d’une sorte de découverte, on s’entraine mais les vues sont fabuleuses, la réalité dépasse le rêve. Apres 2heures de balades en solitaire, il est temps de manger. Le champ délimité est immense et tout le monde ne plonge pas ce qui laisse beaucoup de place (je ne comprends pas ceux qui viennent si loin pour prendre un bain de 10minutes…). Bref, barbecue au programme, mangé sur le pont au soleil, brulant, du midi australien. Il est alors temps de partir vers le second récif. Si le premier m’éblouissait, celui-ci m’aveugle. Je mitraille de photos. Trop ; je n’en ai plus, et pas de recharge en vente (j’utilise un appareil à pellicule, étanche mais limité à 27photos). Je continue à parcourir le champ. Si ce n’est pas sur la pellicule, ce sera dans ma mémoire et ca y sera durablement gravé.

Comme la qualité des photos risque d’être médiocre, je vais tenter de décrire le dernier et plus passionnant récif : Hastings reef (le premier était Norman reef).

L’horizon bleu ciel, marine et turquoise se délimite difficilement et le ciel se confond avec la mer. Le soleil d’été réchauffe l’atmosphère qu’un vent léger nuance. Et d’un coup, un monde de couleurs s’ouvre sans limite. Sur le fond pastel des coraux, de toutes les nuances du jaune au rouge, coupé par un vert et un bleu plus puissants et tranchant dans le décor, s’ébattent une multitude de poissons aux belles couleurs étincelantes sous le reflet du soleil dans l’eau. Ce petit univers n’est qu’à 3-5metres de profondeur et rayonne à travers une eau limpide. L’horizon paraitrait infini si une tache noire n’interrompait pas le décor : une falaise corallienne. Si celles entre 2 récifs ne font pas plus de 10-20metres de profondeur et offrent une vue de poissons plus gros navigants sur des fonds de sable blanc, la plus impressionnante préserve son mystère. Un dégradé de bleu s’enfonce jusqu’au noir profond des abysses. Quel monde merveilleux sur ces bords de falaise (peut être plus que sur les sommets). Un banc de poissons noirs à raies jaunes sur la queue grille la priorité, tandis qu’un groupe de poissons turquoises s’amasse au prés. Mais d’autres reflets attirent l’œil. Un poisson de 70cm étale ses couleurs vives de jaune, de rouge, de bleu, de vert et d’argent, devant un rose bonbon passant par là. Un peu de plancton embrume la vue mais laisse peu à peu place aux espèces des sommets. Un noir, jaune et blanc croise un rouge, vert et noir, flirtant avec les coraux dansant des anémones et se faufilant entre ceux en forme de cactus multicolore ou d’immenses éponges duveteuses. Une nouvelle falaise s’annonce au loin, les coraux s’accrochent, les poissons jouent entre eux, se poursuivent, le gros gobant le petit. Le monde du silence se découvre au bruit des craquements du corail sous l’appétit d’un groupe de poissons argentés aux reflets arc-en-ciel. L’eau est fraiche et relaxante, un léger courant pousse vers l’océan, un couple d’un blanc parfait fouille le sable. Au large, un barracuda apparait.    

Un coup de sifflet retentit ; il faut déjà rentrer (après 2h de nage). Voilà comment je l’ai vécu. Mais de façon plus ludique, je dirais que regarder Nemo permet un premier aperçu de la couleur des poissons et de l’effet d’une falaise corallienne (les coraux étant plus pastels).

On repose le matériel (dont la combinaison anti-méduse inutile et payante, mais on sait jamais… c’est la saison… toussa toussa…). Retour bronzette sur le sundeck du yacht, le vent calme les brulures du soleil. Il faisait si bon dans l’eau (pas plus de 26degres). Un petit sketch de l’animateur pour finir, une chanson et une excellente journée à bord.

Retour à l’auberge encore tout ébloui. Il est tôt. Je file à la piscine jusqu’à 19h. 2roommates intéressants : Iwas, un afghan étudiant à Perth et Chloé, une française de Besançon en échange à Sydney. Elle est peu bavarde mais j’essaierai d’avoir des infos sur ma prochaine destination. Repas offert par l’auberge. Je délaisse les bolognaises pour le chili con carne. Il est 21h, j’ai la bouche en feu, les épaules en feu, il fait 30degres. Bonne nuit.

 Quelques petites anecdotes pour finir :

-          Nous avons eu le plaisir avec 3-4autres restés sur le pont d’être accueillis par une tortue de mer à une 30aine de mètre durant quelques secondes à peine.

-          FINDING NEMO !!!!!! J’ai pu apercevoir à moins de 2m un couple de poissons-clown grâce à l’aide d’un autre plongeur. Ils sont, semble-t-il, assez rares.

-          L’équipe du yacht offrait un wine and cheese sur le retour. Un wine en cube et un cheese en cube… J’ai décliné.

-          Passer au dessus d’une falaise de corail et au-delà donne la sensation de voler au-dessus du vide, entre 2mondes.

J’ai également joué un petit peu avec un banc de minuscules mais nombreux poissons argentés, l’hymne à la joie, le groupe allant à l’inverse de mon rythme et se reformant immédiatement.

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