Samedi 18/03 Camp de base
Samedi 18/03 Camp de base
De retour à la base. Après 6 jours dans la neige. Ça fait du bien d’être de retour. Ça fait du bien de ‘lavoir fait. Ça fait du bien de relâcher la pression. Ça fait du bien de prendre une douche. Ça fait du bien de chier au chaud !
Dernière journée de traineau. La nuit aura été compliquée avec beaucoup de monde au refuge. Quelqu’un enfume avec une mauvaise buche et me donne mal au crane que me tiendra une bonne partie de la journée.
J’appréhendais un peu ce dernier jour. La fatigue et une longue journée ne font que rarement bon ménage. Et j’ai effectivement du mal. Le temps est gris mais le chemin, bien que long, sur la rivière, est sublime. Le décor au fusain, nuances de gris, dessine le cliché du Canada. Les chiens avancent bien.
Puis se bloquent. Dés qu’on rentre dans la forêt, ils se bloquent, ne répondent plus aux ordres. Comme les deux premiers jours. C’est frustrant, usant, de crier dans le vide à des chiens qui ne veulent pas… je fatigue…
Le chemin est beau, ça aide ! Sixtine m’annonce un raccourci, ça aide encore plus. Je relâche la pression et profite des derniers kilomètres avec mes chiens. Kilal, Kimim, Umak, Dora, Tanos, Bill, Niut, Taiga… Des tètes dures, de gros bosseurs, des peluches !
De retour au camp de base, on les réinstalle dans leur niche avec de gros câlins partagés. Puis la douche, salutaire après six jours !
Ce soir, repas avec les guides et les deux groups. Menu spécial par Tony, le boss : fondue d’orignal ! L’orignal peut être chassé mais ne peut être vendu. La viande, cuite au bouillon, goute le bœuf en plus fort et plus épicé. Je suis content de pouvoir tester.
La soirée se termine doucement avec Tony qui explique un peu les coutumes du pays, notamment les réserves indiennes, régies par leurs propres lois, et les traités à faire valoir depuis le 19eme siècle.
Je joue un peu avec la chatte du refuge, puis il va être temps de dormir. Demain retour vers Québec.
Epilogue :
Il m’aura fallu deux jours pour récupérer mes bras ! 6 jours à tirer, pousser, contrôler, harnacher, caresser, embrasser, brosser, chatouiller… Tout ca prend du temps et de l’énergie. Mais un temps et une énergie que je n’aurais pas mis ailleurs ! Une semaine hors du temps à découvrir un autre monde, à se mettre hors de sa zone de confort. Repousser un peu ses limites. Apprécier, souvent, s’énerver, parfois. Relativiser et repartir !
Une semaine aura été un bon timing. Je ne me verrai pas faire les deux semaines. Ça ne serait plus un challenge mais une contrainte. D’autant que l’on apprend déjà beaucoup en une semaine.
L’aventure humaine aura été elle toute relative. Cela s’est bien passé. Mais juste « bien ». L’équipe est très clairement plus orientée « chien » qu’humain. C’est en vrai plus pour l’expérience mais il ne faut pas forcément en oublier le « client ». Undétail, certes. D’autant qu’il aura été extraordinaire de rencontrer chaque chien, chaque personnalité, chaque envie et désir, d’une meute dans l’effort. Des êtres têtus, râleurs, ronchons, adorables, sans limite, généreux, touchants…
Il est temps de partir. Taiga se lève sur ses deux pates arrière pour me dire aurevoir alors que Dora s’accroche pour un dernier câlin. Il est temps de partir
En traineau au Canada
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