Mardi 16/08 Riga

Mardi 16/08 Riga

Cette fois, je m’astreins à la visite culturelle de la ville !

Après une nuit chaude mais correcte, je farniente jusqu’à 10h, direction le free walking tour. La matinée sera consacrée à la vielle ville et son Histoire.

Fondée en 1201, Riga a vécu, comme ses voisines, au rythme des invasions et occupations. Croisés, polonais, suédois, russes, nazis… C’est la valse des influences dans les ruelles de la ville. Anciennement membre de la ligue hanséatique, Riga s’est développée vers la mer via le fleuve Daugava. Il est même possible de rejoindre la Turquie via la Biélorussie et l’Ukraine en continuant sur le Dniepr. On retrouve encore les « adresses » des entrepôts sous forme de gravures de pigeons, de poissons… au-dessus des portes.

La plupart des monuments à la gloire du communisme est en cours de destruction. Si le génocide nazi a marqué l’Europe de l’Ouest, ici, ce sont les années soviétiques qui auront traumatisé la population. Des premièresdéportations en 1941 jusqu’à l’indépendance en 1990, l’URSS n’a jamais été vue ici comme un vainqueur. Chaque famille, nous dit notre guide, a vu un membre déporté en Sibérie. Certaines personnes âgées, dont la grand-mère de notre guide, en venaient à « regretter » la chute d’Hitler. C’est évidement exagéré mais tombe sous le sens de ce que j’appelle la « distance émotionnelle ». Celle-là même qui nous fait pleurer le Bataclan et zapper une même attaque à Kaboul, met ainsi une distance chez les lettons entre le génocide juif lointain et les exécutions du KGB à leur porte. Une des participants du tour, une américano-lettonneâgée, nous raconte qu’elle a fui Riga à l’âge de 5ans, en 1944, sur un cheval puis sur l’un des derniers bateaux partant d’Allemagne. Sa famille fuyait l’avancée des Russes.

La suite de la visite se passe de façonun peu plus légère heureusement. On aperçoit sur un toit la statue d’un chat doré, symbole de la ville. Il avait originellement les fesses tournées vers le bâtiment d’une guilde de marchants. Celle-ci avait refusé l’incorporation de ce voisin qui s’était alors cocassement vengé. D’autres animaux sont statufiés dans la ville comme le coq à la place de la croix au-dessus de la cathédrale, ou les musiciens de Brème, âne, chien, chat et coq, mettant en fuite les voleurs du conte de Grimm, passant ici la tête au-delà du rideau de fer.

La 2nde partie de la visite sort de la vielle ville. Au-delà, rien a plus de 200ans. En effet, la banlieue de Riga a été brulée par les russes face à l’avancée de Napoléon. Celui-ci passa finalement loin de la ville ; les russes ayant alors confondu la poussière des troupes avec… une tempête de sable !

La banlieue est désormais en assez piteux état, pleine de vieux bâtiments de l’èresoviétique. Aux abords, les anciens hangars Zeppelin, ont été transformés en un immense marché.

4 heures intenses mais un bon tour de la ville qui, si elle n’a pas le charme de ses consœurs Tallin et Vilnius, en a toute une richesse culturelle.

Après avoir fait marcher les jambes et, un peu, la tête, direction la marina pour faire travailler les bras. Je loue un kayak jusqu’au coucher du soleil (25h pour 4h). Le gars n’est pas très loquace mais j’ai déjà fait mon itinéraire. Je commence par le canal qui encercle la vielle ville. Ce sont les anciennes douves que surplombaient les remparts. Entouré de jardins, je m’y balade une petite heure avant de prendre le large. Une fois le fleuve traversé, je déambule entre deux iles à l’ouest de la ville.

Dans la nature, au calme et au soleil, finalement bien plus présent qu’annoncé. L’eau semble bonne, juste rafraichissante. Une petite brise me freine et me rafraichit. Au bout des iles, quelques maisons de bois., des datchas locales, bordent une eau calme. Je me faufile dans un joli canal étroit pour rejoindre le fleuve et son animation. Je rentre doucement vers Riga qui se couvre du cuivre du couchant. Je reste là, serein au milieu du fleuve. Cueillir l’instant. Et après 3h30 de brassage, il est temps de rentrer au port.

Pour me remettre, j’ai envie de pates ! Mal m’en prit car le seul italien du coin accueille une famille russe à la beaufitude exacerbée, et sa marmaille sous ecsta… Il y avait d’autres terrasses pourtant… Mais les carbonarasétaient excellentes !

Allez, dernière nuit de voyage avant une ultime matinée.

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