VENDREDI 10/02 PLAYA DEL CARMEN
VENDREDI 10/02 PLAYA DEL CARMEN
Un mal de ventre aigu m’a pris une bonne partie de la nuit. Cela n’aura pour autre conséquence que de m’empêcher de dormir, tordu sur un matelas bancal, à maudire tous les vents m’ayant conduit au Mexique. J’avais pourtant fait dans une certaine « sécurité » avec un McDo très basique, mais la sauce Chipotle et l’hygiène limitée auront eu raison de mon estomac.
Quitte à être réveillé, je pars tôt pour Tulum en colectivo (35pesos 2€). L’autoroute est bonne et n’a pour seule utilité que de relier les immenses resorts entre eux (le colectivo étant principalement utilisé par les employés mexicains).
Le site archéologique de Tulum est une petite zone bien conservée, notamment le temple et le palais. Le premier, point principal de la visite, surplombe une plage de sable blanc plongeant dans une eau turquoise. Un petit paradis caribéen, si ce n’étaient les ventripotents et rougeoyants touristes nord-américains s’y affalant. Les bâtiments au-dessus de la plage sacrée sont d’une architecture typique maya avec ses étages carrés aux portes légèrement trapézoïdales. Leur couleur gris-blanc contraste avec le bleu du ciel et le vert d’une végétation tropicale luxuriante. La visite est courte et je finis la matinée sur la plage dans une eau à 28° sous un beau soleil d’hiver dans le golfe du Mexique. Beaucoup d’iguanes m’accompagnent à leur rythme.
Il y a 2sorties sur le site : une qui revient à l’entrée et ainsi à la voie express, et une qui mène à la route des plages sans aucun moyen de savoir où vous êtes, ni de rattraper la voie rapide avant plusieurs kilomètres. J’ai évidemment pris la seconde. Apres avoir vilipendé pendant plusieurs kilomètres le manque d’indication, je fais demi-tour. Mais comment se plaindre quand le trajet se fait par des plages paradisiaques si peu touristiques.
Apres cette marche imprévue, le colectivo arrive directement, pour me conduire à Akumal, lagon réputé pour la beauté de ses fonds. Je trouve une loueuse sympathique qui me file un masque et un tuba pour 84pesos. Elle s’étonne que je ne prenne que ca ; il est vrai que la horde de touristes a pour habitude de prendre la complète jambon-fromage (+palme, wetsuit, et surtout gilet de flottaison –quoi que la plupart en a vraiment besoin…-).
Si les coraux, plus éparses, ne valent pas la Grande Barriere, la faune y est fantastique. Toujours ces bancs de poissons rouges, verts, jaunes, bleus… Mais en poussant plus loin (je ne dépasse pas le nageur le plus éloigné, sans en être jamais très loin), des découvertes fabuleuses. J’ai survolé une petite raie, mais surtout j’ai nagé avec des tortues marines. A moins d’un mètre de moi, elles allongeaient leur vol gracieux à travers les eaux cristallines des caraïbes. Une immense d’1m20 me frôle à une vitesse impressionnante alors que je me retourne, avant de s’envoler à nouveau à tire d’aile. Deux moyennes se reposent au fond sur le sable, bequetant par moment une friandise marine, avant de s’élancer de leur profondeur vers le ciel. Plus proche de la plage, une petite d’à peine 60cm s’agite vigoureusement, son apnée arrivant à terme. C’est féérique !
Si les journées commencent tôt, elles se terminent également dés 16h sonnées, du moins sur la plage. La vie nocturne reprendra ses droits d’ici 2h.
Le colectivo qui m’attend et me met à l’avant sur le siège passager, j’aime. Qu’il me dépose à coté d’une épicerie proche de l’auberge, j’aime. Réserver l’excursion à Chichen Itza pour le prix du trajet en bus privé, j’aime. Mettre 1h à trouver un distributeur de pesos (rare) aux frais raisonnables (très rare), j’aime pas !
Au moins, j’ai pu faire le tour des restos et choisir pour ce soir : spécialités mexicaines. Mode Kamikaze !
Entrée : sopa de tortilla. Soupe de tomate, avocat, citron, oignon, poivron servie avec du poulet émincé et des lamelles de tortilla à ajouter à l’envie. Un plat plutôt bien préparé et agréable à manger. Le croustillant de la tortilla fait son effet. Légèrement moins salé pour faire ressortir le gout des légumes peut être.
Plat principal : plateau maya. Salade de tomates, feuilles de cactus, avocat, oignon rouge. Tempanada au fromage à tremper dans la sauce chili pour faire ressortir les saveurs. Plutôt insipide sinon. Tamale au piment vert et poulet. Légèrement imbibé mais le piment, bien que doux, relève bien et reste un moment en bouche sans échauffé. Tacos de poulet, excellents, un régal de petites bouchées à légèrement tremper dans le chili. Le poulet est doux et bien préparé, les tacos croustillants. Enfin un autre élément lourd et peu savoureux dont je ne me rappelle pas le nom. Le seul à ne pas avoir été fini.
Une pinacota correcte en dessert ponctue positivement le repas.
Une bière locale, la Dos Equis, fraiche et douce, pour le repas, et une Margarita en digestif pour accompagner le groupe de Mariachis jouant à l’étage. Le service est excellent et attentionné.
La Margarita est très acidulée mais ne cache pas un pourcentage élevé. Manquant de fraicheur malgré les glaçons. Le barman vient de lui-même m’expliquer le petit plus du Grand Marnier ajouté à la tekila, limon y jarabe habituels. La musique « en vivo » apporte à l’établissement un avantage définitif en installant dans l’ambiance déjà typique une parfaite touche festive.
Les glaçons aidant, la soirée devient voluptueuse. Ou serait-ce la tekila après 1,5mois de quasi-sobriété ?
A la danse vacillante de la bougie, il semble que l’alcool emmène mes sens dans une langueur d’été au bord d’une plage des tropiques, douce chaleur moite après une orgie de plaisir des sens. Si le repas fut bon, il y a autre chose qui en fait un moment particulier. Une musique, une ambiance, un lieu, une envie. Un petit instant à savourer. Casa Adela, Quintana, pour citer le resto au moins une fois.
Si l’offrande a sa valeur, l’argent apporte son lot de bienfaits. Que dire d’un bon repas dans un cadre spécial, un cadeau adéquat, un voyage ? Que sont alors quelques billets qui accordent la sortie d’un quotidien trop connu ? Ne crachons pas sur ce que nous pouvons nous offrir. N’en seriez-vous pas plus avare de vos plaisirs une fois devenus possibles ? Quoi que, tout à fait egocentrique, je doute de la capacité de beaucoup de prendre ne serait-ce que la décision de réaliser un rêve. Mes réflexions tranchent avec celles d’hier, mais les plaisirs ne sont pas manichéens, fort heureusement.
Un chanteur de karaoké à fait l’intermède entre deux performances des mariachis. Leur retour a un effet immédiat : le retour du chaland devant la carte.
PS : le prix du resto est également à la hauteur de ce que j’avance (la Margarita y est pour beaucoup) soit 520pesos pourboire compris…
Je n’ai pas reporté un conseil de la vieille canadienne du premier jour au Mexique : « Si un homme vous propose son petit frère ou sa petite sœur, vous refusez ! » Ben merde alors comment j’accumule des points sur ma Dutroux card moi ? ...
Bref, finalement le gars de la réception, légèrement efféminé, est cool. Demain départ 7h20…
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