VENDREDI 17/02 DALLAS

VENDREDI 17/02 DALLAS

A deux dans cette grande maison, la nuit a le mérite d’être tranquille. On s’amuse vite à s’imaginer dans une série Z horrifique, dans ce décor si approprié.

Réveil serein. Je croise Carlos de passage qui, en fier texan, me conseille, carte à l’appui. Je suis hypnotisé par sa voix calme et profonde. Puis départ en train vers Dallas. Le nom de la ville vient de Georges Mifflin Dallas, démocrate de Pennsylvanie au 19eme siècle ayant milité pour l’annexassions du Texas, la création officielle datant de 1846. Le premier pionnier sur le futur site de Dallas est John Neely Bryan, qui construisit la première baraque en rondins en 1811 (une reproduction existe en centre-ville). Plusieurs monuments rappellent cette culture cowboy, notamment le parc des pionniers, recréant le Texas du 19eme siècle sur lequel est reproduite une scène de rabattage de longhorns. Le centre-ville est plutôt vide, ce qui est étrange pour une ville de cette importance. Il s’agitera un peu plus à l’heure du repas, quand les businessmen descendent des tours pour leur pause. Plusieurs restaurants à viande se disputent leur préférence. La ville n’a néanmoins pas un grand intérêt touristique et se visite assez vite.

Je finis par l’incontournable Elm street et la fameuse fenêtre d’où Lee Harvey Oswald a tiré et abattu JFK le 22novembre 1963. Deux croix blanches signalent les impacts mortels sur la route. Un type me fait un petit cours sur l’événement et la théorie du complot. Je lui prends son petit livret 3$ pour le remercier (le musée coûtant 13,5$ pour voir une fenêtre de l’intérieur…)

Le McDo du repas est en quantité américaine ; le medium équivaut à notre grand format, voire un peu plus. La tarte aux pommes est offerte. Je cherche encore quel fruit ils ont bien pu mettre dedans… Un détail me choque, je ne vois aucun animal dans les rues. Hormis quelques oiseaux, il n’y a ni chien, ni chat, ni écureuil. Cela manque un peu de vie. La ville semble parfois figée 30ans en arrière.

Je découvre en rentrant à Irving que les 2banques ont des drive-in pour les distributeurs de billets. Tout se fait en voiture au pays du pétrole et des pick-up (13pick-up sur 15voitures lors du test)

Lola me raconte une anecdote de Carlos. Une des églises d’Irving a été nommée St Luke, car sa création coïncide avec la sortie des Star Wars. Elle ajoute que ce n’est pas particulièrement étrange aux USA, le choix ayant été fait par proposition et vote public.

Nous décidons ensuite d’aller à Fort Worth, au Stockyard district, typiquement texan. Mais quel périple ! Nous sommes séparés dés la gare car je ne peux prendre mon billet assez rapidement (je me suis fais contrôler ce matin…) alors que Lola a pu sauter dans le wagon. A l’arrivée, je rate de peu le bus et décide d’y aller à pied vu la fréquence de passage. Je traverse la ville, plutôt mignonne et assez petite malgré quelques buildings, en à peine 15minutes. Selon la carte, je suis à la moitié une fois le pont passé. Deux problème s’opposeront à mon projet : le premier est que la voie piétonne ne va pas jusqu’à l’autre coté, ce qui m’oblige à descendre sous le pont par des endroits peu rassurants pour enfin franchir l’obstacle en escaladant un grillage. Le deuxième souci est que la carte n’est pas du tout à l’échelle. Au pays de la voiture, les bus sont rares et je mettrai finalement une heure pour arriver, longeant une route rectiligne bordée de vieilles entreprises. La nuit commence à tomber et je me demande comment je vais faire le trajet inverse…

Le stockyard est plutôt petit quoique réellement typique avec sa vieille gare, son colisée de rodéo et son enclot à longhorns (je n’ai pas pu les voir). Je reste sur ma faim en ne pouvant me permettre d’attendre le rodéo de 20h. Par chance, je tombe sur un bus rentrant vers la gare, au moment où je tourne sur une rue parallèle. Le prochain train est dans 1h, je visite la ville de nuit. Seuls quelques restaurants accueillent les chapeaux et chemises à carreaux des familles texanes. Les clichés ne sont pas forcement des contre-vérités. Je recroise Lola à la gare pour un petit partage de photos. Elle a pu prendre des longhorns ; jalousie amusée.

Soirée posée à regarder mes photos de voyages. La valise sera bientôt fermée, demain Vancouver !

Un petit mot sur le communautarisme US. Son développement n’est pas un mythe : chaque communauté a ses habitudes, ses quartiers, ses restaurants, ses lieux de divertissement. Il peut parfois être malvenu de s’immiscer sur le « territoire » d’une autre communauté. Bien évidemment, tout cela est à nuancer, mais le sentiment d’appartenance et sa fierté est bien palpable, qu’on soit afro-américain, pionnier texan ou descendant mexicain.

PS : ce matin, j’ai croisé le père d’Ivan, un petit homme au visage amical ne parlant que bulgare, qui voulait m’aider à faire ma lessive. Le geste était bienveillant et l’incompréhension cocasse. 

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