SAMEDI 14/01 CAIRNS

SAMEDI 14/01 CAIRNS

Alerte aux méduses mortelles sur la cote ! Toutes les plages du secteur sont désormais fermées et surveillées. Déjà 4 piqures dangereuses. Ca tombe bien, je comptais passer mon dernier jour à ne rien faire au bord du lagon artificiel. Voilà un don peu banal que d’offrir une zone ludique et rafraichissante totalement gratuite ! Il ne faut pas oublier malgré tout que Cairns est une cité balnéaire à forte densité touristique. Donc tout le reste est cher. La bouteille d’eau est une denrée rare qui se paye 76cts les 1,5L. Le luxe de la vouloir fraiche en coutera 2AUD et 5AUD après 21h. L’eau du robinet, bien que potable, est tiède. Ainsi, tout est à cette échelle. Mais le soleil est gratuit et j’en ai donc usé et abusé toute la journée avant de me résoudre à investir dans une crème hydratante contre les excès solaires de ces derniers jours.

Sinon aujourd’hui la France a perdu son AAA, la bourse tient le coup, et demain je suis à Sydney ! Le repas gratuit de pates fait du bien, mais le pique-nique de midi à l’ombre des palmiers avec salade, pain aux céréales et raisins n’était pas mal non plus.

« La douce chaleur d’un été tropical alanguit mon corps et mes sens. Mes yeux se ferment et mon regard s’ouvre. D’abord flou, comme au réveil d’un repos tardif. Le ventilateur de bois au plafond brasse un air déjà chaud, mais gardant une odeur de fruits frais que la fraicheur matinale avait exacerbée. Les palmes tournent et grincent, comme une complainte, l’envie de pouvoir elles aussi succomber à la torpeur ambiante. Le sol de lames de bois peint craque sous les balancements du vieux rocking-chair sur la véranda, que les alizés bercent, monotone et calme. Ils se font chefs d’orchestre des bananiers aux palmes crépitâtes et des palmiers sifflotant. Les bougainvilliers s’ouvrent à l’écoute et colorent l’oreille de légers bruissements. Alors arrivent les oiseaux sopranos, déclamant à perdre gosier des symphonies extravagantes aux teintes ensoleillées. Au loin, la mer azure impose de ses va-et-vient continus le rythme à sa troupe, d’une mélodie éternelle. La grosse caisse retentit soudain et les couleurs brunissent alors. Dans un éclair puissant, l’orage, ténor imposant, pose sa suite au décor effrayé. Les pointes de pluie lacèrent les partitions. Le vent en tempête dépouille l’orchestre de sa cohérence créative. Les vagues affirment un tempo déferlant. Et dans un dernier éclat, l’orage tropical s’efface en coulisse et ne laisse alors qu’une odeur de pluie chaude sur le parquet de bois. Le rocking-chair s’est tu. Le silence envahit la pièce. Seules les palmes tournent encore, comme insensibles à la chorégraphie extérieure, brassant inlassablement un air lourd et humide. Mon regard se referme »

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