Samedi 16/12 Chà de Piedras
Samedi 16/12 Chà de Piedras
Ce trek devait normalement me remettre en forme et je me retrouve avec 4repas dans l’estomac…
6h : petit déjeuner à l’hôtel. Arla est simple, sans prétention mais son hôte est tres accueillant. Et surtout c’est à 2minutes du ferry.
Ferry que je prends à 7h. On nous distribue des sacs en plastique. J’avale un Mercalm au cas où. La traversée ne dure qu’une heure mais les vagues de l’Atlantique font quelques ravages sur les passagers. J’arrive à Porto Novo, joli port et capital de Santo Antao. Je rejoins Arlindo, mon guide pour 4jours qui m’attend à l’embarcadère.
Assis sur la plateforme d’un pick-up, l’aventure commence. Il m’explique l’Histoire du pays alors que nous nous enfonçons vers les montagnes par une jolie route de galets. L’indépendance, l’alliance avec la Guinée-Bissau, la dictature et la fierté démocratique qui s’en suivit.
La terre rouge et sèche laisse peu à peu la place à la végétation alors que nous montons vers le cratère de Cova. Sur le parcours, Arlindo me fait gouter du poivre rose que l’on cueille directement sur l’arbre. Ce petit fruit rose a un gout tres doux au départ, puis laisse place à l’effet pimenté. Super découverte !
Nous faisons le tour du cratère de Cova en pick-up. Désormais éteint, c’est un jardin d’Eden qui a pris place sur la terre fertile : banane, papaye, igname, patate douce, mais, pin, figuier, tomate, courgette, chou… Tout pousse ici ! Je découvre aussi l’arbre à absinthe dont les feuilles donnent l’alcool. L’odeur est tres caractéristique, et mes doigts en restent imprégnés.
Apres une quinzaine de minutes de marche, nous atteignons le col du Val de Paul qui domine une superbe vallée verdoyante avec en fond, la mer. Je ne regrette pas de l’avoir fait ajouter au programme !
Encore un peu de piste en pick-up vers le centre du pays pour atteindre le plateau de Lagoa. C’est là que commence mon trek. Nous surplombons plusieurs vallées. Derrière, la plaine de Porto Novo s’étend jusqu’à la mer. Aujourd’hui, nous n’allons faire que descendre. Le chemin, techniquement facile a été construit par les paysans pour faire passer les chèvres et les ânes. Je ne dépareille donc pas !
Tout le parcours est sublime, descendant dans la vallée, lentement. Arlindo m’explique les plates, les fruits et les cultures. Comme dans le cratère, il y a un peu de tout ici. Mais c’est surtout la canne à sucre qui domine, avec ses longues tiges aux fleurs blanches cotonneuses. On en fait des grogues jeunes et vieux (du rhum pur) ou des punchs (rhum et mélasse).
Apres un peu plus de 3h de marche, nous arrivons au petit village en terrasses (comme les cultures) de Chà de Piedras. Nous seront hébergés dans une jolie pension aux murs jaunes. Une petite sieste ne fera pas de mal.
Dans l’après-midi, Arlindo me fait visiter le village. Il connait tout le monde et me propose de rendre visite à un de ses amis d’enfance. Celui-ci vient de finir de cimenter son toit et, ici, ca se fête ! Tous ceux qui ont aidé sont présents. Une bonne partie des hommes du village et des villages voisins, semble-t-il. Les femmes sont dans la cours et cuisinent. Je me retrouve tres vite avec un grogue (« pour tester ») et un punch (« pour comparer »), puis un autre et enfin une assiette de légumes (banane, patate douce, haricot, manioc…) avec du riz. L’hospitalité Cap-Verdienne ! Certains essaieront de me parler en français, anglais, portugais, voire même créole. Un peu moqueur, pour cet après-midi, je serai « O Frances », le français. Pas forcement toujours à l’aise, j’apprécie quand même les attentions.
Un peu de calme à la pension, on prend notre temps avant le diner. Le repas est préparé par les femmes de la maison, mais avant notre hôte nous propose (encore) un grogue et un punch, accompagnés du fruit de l’arbre à pain frit. Une soupe de porc au curry, du poisson grillé et une banane flambée pour être sûr d’être callé.
Coïncidence amusante, notre hôte a pas mal voyagé et à même vécu 15ans au Luxembourg comme taxi ! Si on m’avait dit que je discuterais prix d’une course gare-Limpersberg au milieu d’une vallée du Cap-Vert… !!!
Tiens, il me reste quelques oranges qu’on a achetées à une fermière sur le chemin. Elles sont tres sucrées avec pas mal d’acidité. Ca sera toujours ca pour l’énergie demain. La journée s’annonce difficile niveau parcours.
PS : Je n’arrive pas à créer un lien concret avec Arlindo, ce qui laisse parfois un petit malaise. A voir, ce n’est que le début !
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