Samedi 23/12 Praia
Samedi 23/12 Praia
Hier, me baladant dans Praia, j’ai été interpellé par un homme. Il s’agissait du sympathique steward du Binter, rencontré sur le vol Mindelo-Praia. Tout en discutant, il me dit ne pas savoir s’il vole ce jour ou non, à cause de l’Harmattan qui limite la visibilité.
Je raconte cela car mon vol de retour est ce soir. Ce matin l’Harmattan, ou Bruma Seca comme ils l’appellent ici, n’a pas faiblit.
Ce sera une dernière journée totalement repos. Apres avoir libéré la chambre vers midi, je suis autorisé à rester dans la maison, prés de la piscine. Lecture et musique que seule une sortie « snack » perturbera. D’ailleurs, Point Booking : pension sympathique, propre et calme mais éloignée du centre. Accueil chaleureux de Lino et Elida.
Le Sorcier de Fogo
Mais d’où vient donc ce vin, sur cette terre aride, volcanique, balayée par les vents et asséchée par le sel ? Elle vient de la magie, du sorcier de Fogo. Cet homme arriva dans l’archipel au milieu du 19eme siècle. Son bateau le largua sur Sao Vicente. Pour quelles raisons était-il parti ? Nul ne le savait. Les romantiques avançaient un amour impossible, les pragmatiques une dette d’argent, les politiques un exil forcé.
Ce qui était sûr, c’est qu’il avait le sang chaud ! Un soir dans un bar de Mindelo, il eut quelques mots avec un officier anglais. Prenant son verre de vin, ce dernier déclama « Je bois le sang des Français ». Ce à quoi le sorcier répondit en levant sa coupe : « Je bois le sang des anglais, et il est bouchonné ! ». Car note sorcier était un bourgeois français, Armand de Montrond. Apres avoir vidé grogues et barillés, il dut fuir et se refugia sur Fogo.
Sur cette ile calme, on se méfiait des éléments perturbateurs, mais on acceptait d’autant plus les mains généreuses. Armand investit dans le cratère même du volcan, alors que les éruptions étaient encore fréquentes. Pour les locaux, seule une puissante magie pouvait protéger ses cultures. Armand amenait aussi sur l’ile la médecine qu’il avait étudiée. Les cas désespérés furent guéris, l’illusion opéra, et la légende grossit.
Le vin, un vin de France, coulait désormais à flot sur cette terre aride, dont les seps étaient pourtant abreuvés. Car Armand de Montrond n’était pas sorcier, non. Il était devenu sourcier.
Voici la légende du vin de Fogo, si particulier, qui, comme tout au Cap-Vert, mélange réalité historique et légende.
Mon vol est déjà annoncé avec 45minutes de retard, alors que je suis encore à la maison à discuter avec la sympathique famille du Var. L’Harmattan a perturbé les vols. Je pars pour l’aéroport dans 1h, j’aviserai sur place.
Un fois arrivé, ces abrutis ont réussi à m’énerver alors que j’avais passé un bon séjour. J’arrive bien trop en avance et patiente pour l’ouverture de l’enregistrement dans un hall sous-dimensionné et bruyant. Billet en main, je passe la douane avant de me faire stopper à la sécurité. Mes bâtons de marche sont une arme de destruction massive dans un pays infichu de s'occuper de son eau potable. Question de priorité je suppose… Retour donc au check-in pour les enregistrer. On me demande alors de payer un prix supérieur à la valeur des bâtons… Je leur rappelle que je suis pourtant bien arrivé jusqu’ici avec et sans souci ! Les intermédiaires n’ont pas un neurone actif et c’est la manager après 30 minutes à batailler qui valide le fait qu’ils ne sont pas si dangereux que ca… Ils passent en bagages spéciaux. Je reste sceptique quant à leur arrivée à Bordeaux…
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