Vendredi 19/04 Dubaï
Vendredi 19/04 Dubaï
Je passe d’un extrême à l’autre, de la pauvreté à l’extrême richesse, du sac à dos au voiturier, du Népal à Dubaï. J’avais décidé de m’y arrêter en escale pour trois nuits ; c’était sur le chemin. Si j’y suis bien arrivé malgré un vol en retard et d’un ennui mortel, mes bâtons de rando ont failli s’accrocher aux pentes de l’Himalaya. Comme au Cap Vert, un flicaillon trop zélé a voulu me séparer de mes armes d’ascension massives en carbone. Je connais la musique ; on fait monter les enchères, on pleurniche, les chefs débarquent, le chef d’escale essaie d’arranger la situation et je repars avec mes bâtons en cachette dans le bus pour que les officiers sur place gardent la face.
Une fois arrivé à Dubaï, il me faudra à peine un peu plus de trente minutes pour passer de l’avion à l’hôtel. Le terminal 2 est simple, le passage à la douane efficace et le taxi mettra 15minutes pour 15€ (65 dirham). A l’hôtel, j’apprends que ma réservation a été annulée. C’est le problème des cartes européennes qui ne permettent pas forcement aux hôtels de bloquer/vérifier la capacité de la carte. A proprement parlé, ce ne sont pas des cartes de crédit mais des cartes de débit. D’où le souci. Mais le réceptionniste m’arrange ca illico en me donnant un deal et une chambre similaire.
Je me suis fait plaisir. J’ai une chambre premium au 42eme étage de l’hôtel 5etoiles Millenium Plaza, dans le quartier financier. Autour du gratte-ciel, d’autres gratte-ciel le long de la route principale Cheik Sayed. Une chambre 5* à Dubaï, c’est 45m², un salon, un bureau, un immense lit et une TV qui pivote au milieu. Salle de bain immense qui s’ouvre sur la chambre et une vue dégagée sur la mer et le vieux Dubaï.
Ce matin, réveil matinal ; je suis toujours à l’heure népalaise. Apres le buffet bien gari du petit déjeuner où je goute coupablement à un peu tout, je pars visiter le quartier financier. Les gratte-ciel se massent autour de l’avenue qui compte 5-7 voies dans chaque sens. Je m’en rendrai encore plus compte plus tard, mais la ville n’est absolument pas faite pour les piétons. Lees passerelles du métro suspendu sont les seules possibilités pour traverser. Dés que l’on s’écarte de l’avenue, les dimensions s’estompent et l’ont trouve alors une multitude de chantier puis de maisons. C’est une ville récente, encore en développement et ca se voit. On est vendredi, jour chômé et c’est calme aux alentours.
Le soleil du désert commence à taper et je rentre à l’hôtel profiter de la piscine, du spa, de la salle de sport. Détente et remise en forme, je ne boude pas mon plaisir.
En milieu d’après-midi, j’échange les tongs pour les chaussures et file visiter. Le métro est propre, rapide et le trajet coute entre 4 et 8dirham (1-2€). La ville est très étendue et je vais devoir faire des choix. Premier arrêt, le Dubaï Mall. C’est l’un des plus grands centres de shopping du monde. Les boutiques, surtout de luxe, s’enchainent entre différentes zones à thème. Il y a même une patinoire, un aquarium, des cascades… bref, la démesure. Si je pouvais trouver mon chemin dans le Langtang, j’aurai ici bien besoin d’un guide ! J’en ressors, un peu par chance, devant les fontaines du Burj Khalifa. Les petits bâtiments reproduisent l’ambiance d’une oasis dans le désert, eau et sable. C’est joli même si ca fait un peu Disneyland.
Au-dessus, pointée vers le ciel, le Burj Khalifa. 824m et assez d’acier pour faire le quart du tour du globe. Construite en 2010 après 6ans de travaux, c’est l’une, si ce n’est la, plus grande tour du monde. Je laisse le shopping aux terriens et grimpe à plus de 400m de hauteur, au 124eme étage de la tour. La vue à 360° donne un aperçu de ce qu’en Dubaï : des ilots de buildings dans le désert. D’ici, on voit The World, ces iles artificielles qui, vues du ciel, représentent le monde. Au loin, la Palmeraie et ses hôtels de luxe, ainsi que le Burj Al-Arab, l’hôtel le plus luxueux du monde. Je reste à admirer le paysage pendant un peu plus de deux heures. De 18h à 20h, c’est le timing parfait : on découvre la ville de jour et de nuit en profitant d’un sublime coucher de soleil. Au bas de la tour, les fontaines s’agitent dans un show son et lumières, ma dernière courte escale avant le diner.
Direction le restaurant indien postmoderne Carnival. Je pensais y arriver facilement en taxi mais le chauffeur est un demeuré et je préfère le laisser prés de l’hôtel. De là, il me reste 15minutes de marche dans une ville toujours aussi peu adaptée aux piétons.
En choisissant ce restaurant, je recherchais une expérience culinaire, quelque chose qui sorte de l’ordinaire. La déco fait bar tendance, coloré avec des objets variés comme un vélo, des ombrelles… En plus de la carte, il y a deux menus dégustation : végétarien et viande. J’ai envie d’être surpris et je continue sur ma lancée en prenant végétarien. La thématique : le livre ! Ce qui n’est pas pour me déplaire.
On commence en amuse-bouche par un petit pain farci à la tomate épicé servi sous une loupe de lecture. Pour la première entrée, on me demande de me lever et je suis le serveur dans une autre pièce. Là, un chariot de street-food est installé et le chef prépare devant moi trois pani-puri. Ce sont des petits beignets farcis, l’un d’une sauce pimentée, l’autre aigre-doux et le dernier plus crémeux. C’est original et ca commence à me plaire !
Les plats suivants seront servis dans des livres en bois :
- Le Bitcoin : comme une pièce d’or craquante, mousse de légumes, sésame, chutney chilly. A la fois équilibré et contrasté
- Who moved my cheese : une petite crêpe de fromage au paneer, pistache et grenade. Un mélange surprenant qui mixe le piquant, le crémeux et le sucré. J’adore !
- Lady in gold : Une sorte de chou farci (ajmeri kadhikaehori) dans une sauce curry avec oignions caramélisés et okra frits. Plus classique mais toujours bon.
- Pause fraicheur avec un sorbet fruits rouges et sel noir de l’Himalaya. Servi dans un bouquet de fleur !
On passe ensuite aux plats principaux :
- Fifty shades of Pumpkin : différentes déclinaisons autour de la citrouille. En sauce, frit, en boulette, en grain. Servi dans une demie-citrouille ; Equilibré et surtout très doux. Ca compense les épices du plat suivant
- Life of pie : l’influence britannique revisitée avec une tarte à la viande (meat pie) sans viande. Le gout est à s’y méprendre. Le toast qui accompagne est très épicé et à vos risques et périls.
Les plats ne payent pas de mine en taille mais il ne restera au final plus qu’une petite place pour le dessert. Et c’est le dessert le plus fou que j’ai pu découvrir ! Les ingrédients sont pourtant simples : différents chocolats, caramel et noisette. Basique. On me demande si je veux écrire quelque chose sur le dessert. Euh… non, juste le manger. Et là, on me débarrasse la table complément, m’installe une nappe spéciale, blanche et la serveuse commence à dessiner, directement sur la table ! Ici chocolat noir, là du caramel, quelques noisettes pilées. Elle pose au milieu une boule en chocolat blanc farcie de glaces et de brownies. Elle y verse de l’azote liquide qui glace la préparation. Elle soulève et brise la boule comme une piñata d’où sortent les mignardises. Elle recouvre le tour de chocolat liquide, quelques arabesques et j’en reste bouche-bée ! Un véritable spectacle !
Mon estomac n’en peut plus et on m’apporte une dernière tisane, cette fois sans fioriture. Le service aura été exceptionnel, affable, expliquant chaque plat. J’ai même la visite du manager, puis du chef. Je dois faire un peut « critique » à manger seul et à prendre des notes. Pour clôturer le show, ce sera photo au polaroid avec un poisson qui fait des bulles (toujours plus !). Pour la douloureuse, c’est 250dirhams le menu, soit environ 60€. C’est bien moins que ce que j’avais prévu donc je couronne le tout d’un excellent pourboire. Au vu des efforts du service, c’est mérité. J’ai vécu une réelle expérience culinaire. J’ai été complètement transporté, surpris et conquis par le concept ! Les menus changent souvent, donc à refaire.
Retour à pied pour digérer et dernière nuit dans mon palace. Demain, départ pour le désert !
5* Room at Millenium Plaza Dubai
Carnival amazing dessert!
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