Lundi 21/09 J6 Uhuru (5895m) – Horombo (3720m)

Lundi 21/09 J6 Uhuru (5895m) – Horombo (3720m)

Camp Kibo (4730m) – Pic Uhuru (5895m) – Camp Horombo (3720m) 23km 10h30

Je devrais sauter de joie, crier de fierté, et pourtant je suis simplement épuisé. Je crois  que je realise pas encore qu’il y a quelques heures, j’etais sur le toit de l’Afrique !

Ou plutot je realise bien quel enfer ca a été : le froid, le vent, la neige, l’altitude, le sable…

Reveil hier à 22h30. J’ai reussi à dormir 3h. Plutot bon signe. On enfile les 5 couches de t-shirts et de pulls, les deux pairs de chaussettes, les trois bas, le bonnet et la lampe frontale. A minuit, c’est le depart avec Mike et Laureen, les deux guides et un porteur. Ascension dans le noir, seuls les pieds de celui de devant en vue… Et on monte, en lacets. Pire que la montée de Luz-Ardiden ! Et ca monte et ca tourne, et ca remonte et ca retourne… Dans le sable, les graviers. Un pas en avant, deux pas en arriere. J’ai du mal à cacher mon plaisir… ca apprendra quelques jurons francais à l’equipe !

D’abord bien en jambe, je commence à flancher vers 5300m. Souffle court, jambes moins assurées. Ce sera la premiere des nombreuses fois où je me dirai « si j’abandonne là, c’est deja bien ». Et je continue encore un peu plus loin, un peu plus haut. Vers 5h, nous atteignons le bord du cratere au Gilmann Point, à plus de 5600m. « Si j’abandonne là, c’est deja bien ». Jackson et le porteur m’encourage. Je commence à sentir une grande faiblesse. Pas assez de snacks ? l’eau qui a gelé dans mon sac ? le mal des montagnes ? peut etre un melange de tout ca. Mais si j’avais toujours ecouté mon corps, je n’aurais pas fait le quart des  conneries qui enrichissent ma vie ! Je continue, au mental ! Il reste 2h et 300m de denivellé jusqu’au sommet. J’ai mal, j’ai froid, je n’avance plus. Un simple rocher est une epreuve, alors imaginez un champ de stalagmites de glace sculptées le vent sur les 500 derniers metres qui menent au sommet… J’ai les larmes aux yeux quand je touche enfin le panneau bois et jaune signalant le sommet : « Mont Uhuru, 5895m, plus haut sommet d’Afrique ». C’est un peu cliché mais on se saute dans les bras avec les guides, Laureen et Mike. Eux ont eu moins de difficultés.

Il n’y a personne au sommet à part nous. Chose rare d’apres les guides (aussi rare que ce putain de champ de glace !). Il y a parfois des files d’attente pour prendre la photo souvenir. Le lever de soleil est sublime, tout comme le cratere sous la neige. Malheureusement, nous n’aurons pas beaucoup de temps à y preter. Il va nous falloir redescendre.

C’est là que les choses se gatent pour moi. J’ai tout donné pour atteindre le sommet. Je n’ai plus d’energie, je mee sens vide. J’arrive tant bien que mal à revenir à Gilmann Point, mais la redescente dans le sable et les gravier ne s’annonce pas bonne. Mes jambes ne repondent plus. Je glisse sur cette merde de gravier. Ca en deviendrait presque dangereux (toute proportion gardée). Le guide demande au porteur de m’aider à descendre. Et, bras dessus, bras dessous, ou plutotlui me soutenant de son double metre, nous filons tout droit dans une pente qu’il nous avait fallu 5h à monter !

Le manque d’oxygene sans aucun doute, car une fois au camp de base, je reprends du poil de la bete dejeuner me requinque d’autant plus. Vers midi, nous continuons notre descene vers le camp Horombo à 3700m. Mes jambes sont de retour, la santé aussi. Hakuna matata, pas de probleme !

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