Lundi 5/10 Stone town

Lundi 5/10 Stone town

Je profite de mon dernier coucher de soleil zanzibari depuis le Travel Café. La petite table du fond, pres de l’eau, est parfaite. Un jus de fruit de la passion frais, une brise d’été et un panel de couleurs chaudes comme décor. De quoi finir la journée dans les meilleures conditions.

Excellente nuit et un bon petit dejeuner à l’hotel ce matin. Je profite d’un soleil encore clement pour poster mes lettres. Advienne que pourra ! A 10h, Mohamed m’attend dans le hall. Ce sera mon guide pour les deux prochains jours. J’ai reservé deux excursions, culturelles et culinaires, mais je n’ai aucune idée de l’ordre.

A priori, aujourd’hui, c’est culturel. Mon guide commence par m’expliquer un peu l’Histoire du pays. Ce fut pendant deux siecles une plaque tournante du commerce des epices et des esclaves entre l’Europe, l’Afrique te le moyen-orient. D’abord sous domination anglaise, l’ile passe sous protection musulmane avec les sultans d’Oman. La revolution de 1964 federe et libere le pays : la partie continentale, le TANganika et ZANzibar pour donner la TAN-ZAN-ie !

De ces heritages demeurent quelques administrations britanniques mais surtout une tres forte influence musulmane (à plus de 90%). Mohamed me precise que les differentes communautés vivent dans une certaine harmonie sur l’ile. Les mosquées chiites, sunnites ou indiennes cotoient une eglise catholique construite par… la France !

Le guide m ‘explique cela alors que nous sommes assis dans le vieux fort de la ville. Quatre murs crenellés qui ont vu passer les civilisations. Au centre, quelques echoppes, dont une où l’on s’arrete pour decouvrir le tattouage au hénné. Certes fortement traditionnel chez les musulmans ici, ce sera sans moi. La tattoueuse insiste pour ecrire mon nom dans la paume de ma main, pour tester. Ca ne me convient guere…

Nous arpentons ensuite les ruelles etroites de la vieille ville. On peut determiner l’origine du proprietaire historique par l’architecture de sa maison : Une haute maison blanche aux fenetres fines : arabe. Un balcon vers l’exterieur : indient ! Mais ce sont surtout les portes qui parlent ici, à Stone town. On etale sa richesse dans sa devanture. Ce sont souvent de lourdes portes de bois richement sculptées. Une porte carrée pour un indient et une porte en dôme pour un arable. Ainsi chaque detail de la porte peut avoir une signification.

Nous passons alors dans l’atelier d’un menuisier. Je vais pouvoir m’exercer à la sculpture sur bois. Apres m’avoir decrit les instruments et montrer un motif simple, il me passe le relais. Maillet et ciseaux à bois en main, je m’applique à completement detruire la planche de test… Bon, ok, c’est pas vraiment mon plus grand talent ! Mais j’arrive malgré tout à prendre un peu (un tout petit peu) le coup de main. Il m’offre en compensation un porte clés de bois tres joliement sculpté à mon nom. Il a eu le temps de le faire pendant que je m’echinais à garder mes dix doigts. Un autre  niveau !

Derniere etape culturelle : nous sommes attendus à l’academie de musique. La sensibilité loale pregnante, c’est le Taarab. Ce style musical date du debut du 20eme siecle. Les sultans d’alors ont fait instruire les artistes locaux à la musique arabisante en vogue et notamment egyptienne. Elle etait enseignée telle qu’elle, sans possibilité de s’ouvrir à son nouveau public. Vint alors une jeune femme du nord de l’ile, Siti Binti Saad. Elle fut la premiere femme, par son talent et sa volonté, à integrer un groupe de musique. Elle fut aussi la premiere à integrer, petit à petit, les influences locales et les chants des tribus, donnant ce nouveau style, appelé desormais Taarab. Slle fut alors surnommée la mére du Taarab.

Mais quelle est don’t la difference de style ? Trois jeunes musiciens de l’academie me donne un apercu. Seuls trois instruments pour cette comparaison : le violon, le oud, ancetre de la guitard, et le qanun, sorte de guitard plate et triangulaire à une centaine de cordes (comme l’interieur d’un piano à queue). Le Taarab a un style plus enjoué, plus chaud que la musique originale arabe. On n’est plus dans la demonstration mais dans l’invitation à la danse ! Tres sympa comme decouverte.

La visite touche à sa fin et Mohamed propose de me montrer une cantine locale. Il y a des blancs, des indiens, des noirs, des jeunes, des vieux, c’est eclectique ! On fait ici son choix parmis la multitude de plats ou bouchées. Je prends un peu au hasard. Mais je me retrouve avec presque deux belles assiettes ! Plutot bon comme idée et à un prix tres local : 15000TZS (6€) pour le tout en incluant le plat du guide (qui me l’a mise un peu à l’envers pour le coup mais j’allais pas crier au scandale pour 2€…).

Apres-midi farniente à l’hotel entre le lit et la piscine sur le toit. Je profite du soleil avant de me diriger vers mon petit Travel Café pour le coucher de soleil.

Allez, demain, derniere journée. Mon vol vers Dar Es Salam est à 18h30, ce qui laisse du temps. Depart pour Amsterdam et Paris à 23h30. Mais ca, c’est pour demain !

Taarab demonstration in Stone town

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