Vendredi 2/10 Paje
Vendredi 2/10 Paje
Decidemment, je ne serai pas Dive Master… Mes oreilles ne supportent pas les profondeurs. Sinon cette journée me fat un peu sortir de ma coquille, enfin. Je me suis levé tot en pensant plonger ce matin, mais ca a été decalé à l’apres-midi. J’en profite donc pour « affronter » Paje. Au delà de la premiere ligne d’hotels (plutot petits), de la plage et de ses beach boys, c’est un village de pecheurs plutot pauvre. Tout un tas de petites maisons basses en parpaing crée un labyrinthe presque ludique entre le terrain de foot et la grande route. On s’y perdrait, sans point de repere. Les gens sont au mieux souriants, au pire indifferents. Chacun vaque à ses occupations. C’est agreable de ne plus etre une « cible » comme sur la plage.
Le sentiment se confirme à la banque puis au taxi-stop et enfin au supermarché, où quelques mots de swahili detendent toujours l’athmosphere. La superette est plutot bien achalandée, sauf en cartes postales. C’est pourtant le seul endroit du village à en vendre. Je lui vide presque son stock avec mes quatre achats. Une barre de chocolat et des chips de manioc en complement. Plus de timbres, j’attendrai Stone Town.
Cette apres-midi, c’est plongée. J’apprehende un peu car mon oreille droit reste sensible apres l’underwater wing d’hier. Le temps est sublime, la mer est belle. En avant ! Je plonge aujourd’hui avec un jeune couple germano-sud-africain installé ici, et une americaine. Tous trois cumulent plusieurs dizaines de milliers de plongées ! Moi, je vais feter ma dixieme…
La premiere plongée du jour sera à oublier. Je galere à m’equilibrer, je galere à ajuster mon masqueje galere à egalier mes oreilles. Bref, je galere ! La pause sur le bateau n’ameliore rien ; le fort roulis me donne le mal de mer…
La seconde plongée remet tout ca bien en ordre. Un recif sublime, des poissons-scorpions, des poissons-pierre, une multitude de couleurs, une raie bleue tachetée et meme une murene. J’ai retrouvé mon equilibre en laissant un poids à la surface et je commence à me laisser porter plus sereinement. Petit bemol, mon oreille droite n’apprecie guere la balade et se traumatise un peu.
De retour au village, c’est l’heure du thé avec Ilske et Sadad. Ils m’expliquent le systeme educatif local. Chose surprenant, les instituteurs sont considérés comme la lie de la société tanzanienne. L’idée, c’est « Si tu travailles pas bien à l’ecole, tu deviendras instituteur ! » Le paradoxe ! Il n’y a pourtant pas de solution miracle ici, car l’ecole publique semble pour eux le meilleur moyen d’atteindre des vies meilleures. C’est instructif de comprendre que chaque culture a sa vision du monde jusque dans les petites choses du quotidien.
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