Lundi 27/02 Buenos Aires/El Calafate

Lundi 27/02 Buenos Aires/El Calafate

1h du matin, il fait encore 30°C et le hall de l’aéroport domestique n’est pas climatisé. Ma bière, une Quilmes blonde, s’est réchauffée en 15minutes. Les gens semblent avoir l’habitude, et de cette chaleur, et de ces vols matinaux. Beaucoup dorment par terre en attendant l’ouverture des enregistrements dans 1 à 2h. J’ai pu prendre mon billet à la borne automatique. Ca m’évite le contrôle de mon sac à dos qui excède de 2kg la limite d’Aerolineas Argentinas de 5kg en cabine.

Je suis arrivé par la compagnie de bus Arbus, sponsorisé par le ministère des transports, qui mène au centre, au ferry et à l’aéroport domestique pour 180 ARS (env. 12€). Sans trafic, j’ai mis 1h. J’ai dû payer par carte, ce que j’abhorre faire. J’avais oublié que les distributeurs de billets sud américains étaient si mal fournis (pour ne pas dire inutiles), et j’ai seulement pu retirer auprès du 6eme trouvé.

Tiens, sur la route, on passe au péage « Peaje Boulogne sur Mer ». Soit les argentins donnent des noms bizarres aux péages (vivement le pont Castelnaudary ou la rocade Villefranche sur Saône !), soit la fatigue me fait halluciner. Sur ce point, et par cette chaleur estivale, la vue des argentines à le mérite de combattre efficacement la gravité sur mes paupières !

Je n’ai alors rien d’autre à faire que lire, écrire et suer. Et je rêve du gros glaçon que je vais voir aujourd’hui. Bonne nuit !

Et dehors, ils pèchent…

14h30 Quel jour sommes-nous ? Où suis-je ? Qui êtes-vous ? Je suis totalement déphasé. L’impression d’avoir vecu plusieurs journées en une.

J’ai bien cru m’endormir avant mon vol, mais il ne me faudra que quelques secondes une fois à mon siège pour plonger. Je ne me réveillerai qu’1h30 plus tard, étrangement frais, prêt pour le petit-déjeuner. Pour ce que j’en ai vu, les yeux mi-clos, Aerolineas semble une bonne compagnie. AU moins, le snack est gratuit (hein Iberia !).

L’avion survole les plateaux arides de  Patagonie où ont creusé au fil des siècles de larges rivières aujourd’hui sans envergure. Quelques lacs aux eaux variables et  les Andes en fond.

L’aéroport d’El Calafate se limite à l’essentiel, comme la plupart des aéroports secondaires. Le bus coute 160ARS (10€) et dépose chacun à son hôtel. Je demande à m’arrêter au terminal de bus afin de sauter dans le premier qui partira pour la majesté des lieux : le Perito Moreno.

Comme toujours en Amérique du Sud, plusieurs compagnies, plusieurs horaires et plusieurs prix. Les bus font généralement les allers-retours avec les mêmes personnes. 8h, 8h30, 9h30 ou 13h, il faudra compter 1h30 de route et 4h sur place pour 450ARS (30€) + le prix de l’entrée dans le parc national à 330ARA (22€) + 10ARS de taxe. Une première journée qui chiffre déjà…

La route à travers lacs et monts patagons est un spectacle en soi et je m’amuse à tester ma go pro. Résultat non assuré.

Au détour d’un virage apparait une immense masse blanche écartant les montagnes. Imposant, le Perito Moreno l’est sans nul doute. Plus on s’approche et plus on sent la puissance d’un mouvement inexorable. 4 parcours permettent de le découvrir sous différentes facettes, depuis la rive opposée. Une marche de 7-8km sans sourciller, mais qui rassure mon genou après 3semaines d’entorse.

Je croise énormément de Français. Ca parle, ca gueule. Un béret, un accent et une bouteille d’Irouleguy, ceux-là ne sont pas du Nord !

Mais quand tout le monde se tait, on entend enfin le glacier s’exprimer, craquant de glace, les vagues grattant les bases. Et puis le tonnerre, un bloc de glace de la taille d’une voiture vient de se détacher de 60m de haut. La paroi perd alors son blanc crème pour un bleu glacé, encore pur.

Une petite pluie de randonnée se met à tomber alors que je rentre à la base. J’ai faim et soif, étant parti sans provision, t tout est hors de prix. Un petit Empanada fromage-épinard ne fera pas de mal. La note si… 13€ pour de l’eau, des frites et un seul petit beignet fourré…

Les variantes blanches et bleues du glacier se détachent alors que le décor se pare de brume. Il va être temps de rentrer.

Le bus du retour est calme, la plupart dort. Je ne suis évidemment pas le dernier.

L’auberge sur les hauteurs d’El Calafate n’est pas simple à trouver mais la vue et l’atmosphère me semblent « à la hauteur ». Un petit dortoir de 4, où je discute avec une jeune américaine qui a servi 1mois comme volontaire dans le parc de Torres Del Paine où j’arrive demain ou après-demain. Le parcours que j’ai choisi lui semble un gros challenge en 2jours, mais pas impossible. Je persiste dans mon idée, quitte à réduire si nécessaire.

La visite de la petite ville d’El Calafate s’expédie en 2h30, avec l’avenue Libertadores, pleine de bars, restaurants, boutiques et tour-operators. Elle a malgré tout du charme. Les rues adjacentes, et globalement le reste de la ville sont poussiéreuses et sans attrait. Toutefois, en poussant vers le lac, on tombe sur une balade au bord de la lagune où se prélassent des flamands roses, en équilibre sur une patte. Je crois que c’est la première fois que j’en vois. Par contre, les chiens errants que je croise beaucoup trop me rendent nerveux. Ils semblent pourtant craintifs…

La vie est chère ici et je m’en rends compte en faisant des provisions pour la semaine. 300ARS (20€) pour de l’eau, du pain, du jambon, du fromage, des chips et des noodles. Ca va finir par revenir moins cher d’aller au resto ! J’ai décidé que je n’en ferai d’ailleurs qu’un pendant ce voyage, à la fin à Buenos Aires, c’est l’objectif. Je n’en abandonne quand même pas mon habitude de dégustation des produits locaux. J’ai ainsi pu tester le Dulce de Calafate, une confiture d’un fruit locale ; le gout se rapproche de la fraise. Je teste aussi la liqueur du même fruit. Ca semble traitre, tant l’alcool ne se sent pas. C’est toutefois bon.

Mais ce sont surtout les Alfajores, petits gâteaux aérés recouverts d’une couche de chocolat durci, blanc, lait ou noir, et fourrés de dulce de leche, de la pate au sucre spécialité argentine. Le croquant et la douceur. J’ai testé ceux d’une pâtisserie spécialisée, un peu à l’écart de la rue principale, Koonek. Je pense y retourner demain. Pour la science !

La journée se termine enfin, à l’auberge, aux bruits de la musique et des discussions. Je n’ai pas le courage d’être sociable ce soir.

Le plaisir d’une douche et d’un lit.

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