Mardi 7/3 Antarctique J3 : Shetland Islands
Mardi 7/3 Antarctique J3 : Shetland Islands
Je sors d’un documentaire du National Geographic ! Mais en vrai ! Avec mes petits yeux, avec mes petits bras !
L’arrivée aux iles Shetlands réveille l’excitation du bateau. Les contreforts de l’Antarctique et le retour de la faune. A l’arrière du bateau, les pétrels au plumage marron peinturé de blanc s’affolent devant le festin que charrie le bateau.
Face à nous, sous l’œil crépitant des appareils photos s’étalent les iles Shetlands faites de roches et de glace. Elles offrent un contraste de couleurs exceptionnel. Le bleu de la glace sous la blanche neige éclate au gris sombre du ciel.
Tout le monde se sent mieux dans le groupe, d’autant plus quand nous jetons l’ancre prés de l’ile Cecilia, vers 11h.
Ce matin, le bateau se prépare pour sa première sortie. Tout d’abord, il nous faut assister à la présentation des règles en vigueur. De 5 à 15 mètres de distance face à un animal, pas de nourriture, pas de trace, pas d’interaction (sauf voulu par l’animal)… L’Antarctique est un endroit préservé et doit le rester ! Nous passons ensuite tous au contrôle des vêtements que nous allons porter afin de ne pas apporter de graines ou de bactéries qui pourraient endommager la biosphère.
Pour une partie de notre groupe, c’est surtout la première sortie en kayak ! Une fois la tenue enfilée, nous embarquons par binôme depuis le bateau. La baie est calme, le vent est faible et la température de 3°C se supporte facilement avec la combinaison.
C’est alors parti pour 3h les plus exceptionnelles que j’ai pu vivre en pleine nature. Une nature sauvage, intouchée. Les pingouins Gentoos, petits, noirs et blancs, sautent le long du bateau et des kayaks. Des centaines nichent sur les iles. C’est la fin de la période de nidation et les petits commencent à prendre la mer. Certains, immobiles, sont en train de muer et doivent conserver leur énergie pendant 3 semaines. Le moindre dérangement peut être fatal.
Pendant que les éléphants de mer, immondes tas marron de graisse et de muscles, se prelacent sur les rochers, un léopard de mer joue entre les kayaks. Long de plus de 2m, il est bâti pour la chasse aux pingouins. Même s’il est joueur, personne ne se risque à mettre une main dans l’eau. Quelques phoques nagent auprès. Au loin, l’aileron d’une baleine de Minke. Dans l’eau d’un bleu profond, de petites méduses au cœur rouge (leur estomac) certifient par leur présence de la pureté de l’eau.
Entre la glace, les iles et l’eau, le calme n’est perturbé que par le cri rauque d’un éléphant de mer ou les piaillements des pétrels et albatros. Seules nos pagaies perturbent cet équilibre, au minimum. Le groupe suit un bon rythme, ce qui permet à Phil de prolonger de l’Ile Cecilia à l’ile Barilando.
3h de navigation plus tard, des images plein les yeux (mais moins dans la camera), nous retournons au bateau. Le sauna et la douche bien mérités précédent le verre de champagne offert par le capitaine.
Puis le bateau reprend sa route au Sud par le détroit des Anglais, où le soleil couchant perce les nuages et colore la partie Sud des iles Shetlands. Au loin, Deception Island est en vue. Deux icebergs, de la taille du bateau, annoncent l’étape de demain : la péninsule Antarctique. Enfin !
Ajouter un commentaire