Mercredi 1/3 Torres Del Paine

Mercredi 1/3 Torres Del Paine

C’est la première fois que j’écris dans une tente. Et ca me plait bien !

Il m’aura fallu 6petites heures pour rejoindre le campement de Los Cuernos. Ce qui m’attend demain ne devrait pas être loin du double.

Il existe à Torres Del Paine, le parc national au Nord de Puerto Natales, deux circuits principaux. Le « O » fait le tour du parc en 5 à 7 jours de marche et le « W » reprend la partie sud du tracer du « O ». Le W est le plus fréquenté et se fait en 3 à 5jours. Les 3 branches du W sont formées par les vallées Ascencio et Frances à l’Est et par le glacier Grey à l’Ouest. Le lien entre chaque se fait en longeant le lac Nordenskjöld (surement le nom du découvreur, qui ne devait pas être tres chilien…). Les principaux points sont le glacier Grey et surtout les Torres, formation rocheuse s’élevant comme trois tours à plus de 2850m. Il existe plusieurs possibilités d’hébergement dans le parc, du simple emplacement de tente sans service, aux dortoirs en pension complète. Depuis cette année, la réservation est obligatoire pour pouvoir accéder au O ou au W. L’entrée du parc est très contrôlée et coute 21000 CLP (chilean pesos, 30€). On y arrive en bus pour 8000CLP (12€), et 2h à 2h30 de route selon les points de départ que peuvent être Laguna Amarga à l’Est ou Pudeto à l’Ouest. Dans les deux cas il faut ajouter soit un bus (3000CLP) depuis Amarga, soit un ferry (Catamaran, qu’ils disent… ca doit faire plus exotique !) à 18000CLP (25€).

Voilà pour le décor !

Mais du coup, j’y fais quoi moi, là-dedans ? Le plan A était d’aller d’Est en Ouest sur le W en ne faisant que les vallées, et en tronquant la vallée Frances. Le glacier Grey est apparemment sans grand intérêt après le Perito Moreno. Arrivé à Laguna Amarga (l’entrée Est, faut suivre !), j’apprends que la base des Torres est fermée pour la journée à cause du vent. Ce qui fait foirer mon plan A, mais heureusement, il y a 25autres lettres dans l’alphabet ! Je vais donc faire le parcours en sens inverse, d’Ouest en Est, pour arriver aux Torres demain.

Bateau sans intérêt sur le Lago Pehoe, hormis la jolie française voyageant seule. Il pleut sur le débarcadère. J’attaque une première partie tranquille, de moyenne montagne, en longeant le lac et des forets sèches (dues à un incendie en 2011). Le vent remplace la pluie qui remplace le soleil. Rien de bien méchant hormis certaines rafales. Sur l’un des lacs, j’ai pu voir 2 petites tornades d’eau se former, s’amplifier et me foncer dessus. Humide mais marrant !

La difficulté augmente d’un cran après le Campo italiano alors que j’entre dans la vallée Frances. La vallée fait 8.5km de profondeur jusqu’au Mirador Britanico, coté Ouest des Torres. Le temps, le manque d’eau et l’envie de garder de l’énergie pour demain me feront stopper au Mirador Frances à 2km. La vue est sublime et composite. Difficile à prendre en photo tant il faudrait la prendre comme une bulle. A droite, le Paine Grande, sommet du parc à 3050m protège en son sein le glacier Frances aux reflets bleutés. A gauche, les murailles rocheuses du Cuernos Del Paine, et en face le paysage lacustre de l’aval avec le Nordenskjöld, d’un bleu glacial et le Sköttsberg, aux teintes gris-bleu.

3h de descente seront ensuite nécessaires pour rejoindre le campement Los Cuernos. La zone, à l’instar du Mirador Frances, se vit à 360°. Au bord du lac Nordenskjöld, le Cuernos dans son dos. La tente et le refuge au milieu des arbres.

J’ai pris la location de la tente et sac de couchage ainsi que la pension complète, non par coquetterie, mais pour éviter des kilos superflus pour une seule nuit (j’en ai assez comme ca !).

Le diner est bon (soupe de betterave, saumon et purée à l’ancienne, mousse au fruit) mais c’est presque une souffrance sociale. Les gens, pour la plupart des néo-retraités, piaillent et gueulent. A croire que les moins de 40ans savent mieux se tenir. Une fois la dernière bouchée avalée, je file dans ma tente où j’enfile ma lampe frontale pour écrire ces lignes.

Un peu de lecture, le ronronnement lointain d’un générateur, couvert par le bruit du vent dans les branches. Qu’il est beau le monde.

PS : Dans le noir de ma tente, je viens de découvrir que je pouvais faire un spectacle lumineux entre mon sous-pull et mes poils de bras. J’ai failli filmer, puis je me suis dit que l’écrire serait déjà assez ridicule comme ca !

Dancing water : Torres del Paine 2017

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