Lundi 11/05 Rio de Janeiro
Lundi 11/05 Rio de Janeiro
Avant-propos : je suis légèrement sous emprise alcoolique, les cordes de mes espadrilles sont gorgées d’eau et 3 conasses bruyantes sont arrivées dans le dortoir.
Autrement, s’il y a une chose à retenir de cette journée, c’est « Rio Branco », qui fut le centre de mes recherches et l’objet de mes fantasmes, s’éloignant à mon approche mais toujours plus proche. Rio Branco est l’une des rues principales du Centre de Rio et fut mon repère pendant ma visite de cette partie de la ville.
Après une nuit agréable et calme avec un réveil aux aurores, je reste au calme avant un petit déjeuner classique, sans fantaisie mais efficace. Je pars ensuite pour la visite guidée gratuite (on paye ce que l’on veut à la fin). Je mets bien plus de temps que prévu pour rejoindre le centre bien que les rues soient droites.
Notre guide, Aurélia, est une jeune étudiante argentine de Cordoba, ici pour finir ses études. Et mignonne, ce qui ne gâche rien. Elle est devenue carioca, habitante de Rio, il y a 1 an. Le mot provient des premières expéditions coloniales, les autochtones voyant des hommes blancs (Cari) bâtir leur maison (Oca). Le nom de la ville date aussi de la découverte en janvier (Janeiro), la baie de Guanabara fut alors prise pour un fleuve (Rio). Le centre de la ville est aussi l’emplacement des premiers colons au 17eme siècle, plus de 100ans après l’arrivée des européens par Cabral en 1500. Aurélia nous fait bien comprendre que les européens n’ont jamais « découvert » le pays, mais juste colonisé. Ce qui est fondamentalement vrai.
Le premier bâtiment principal fur le couvent de Sao Antonio. La légende veut que les jeunes filles qui souhaitent se marier mettent une figurine de Saint Antoine, tète à l’envers dans un verre d’eau. Et oblige ainsi le saint à les exaucer sous peine de noyade !
Il y a eu au Brésil 2 périodes principales d’immigration. La première date du 17eme siècle avec la découverte d’or dans l’état de Minas Gerais. Puis dés 1808 avec le déménagement de la cour royale du Portugal et de toute la famille à Rio pour fuir les guerres napoléoniennes et la pression anglaise. Elle déménage également avec 16000livres, actuellement à la Bibliothèque Nationale du Brésil, et fit de Rio la capitale de l’empire.
Le roi Joao 6 retourne au Portugal en 1821, laissant son fils gouverner. En 1888, le Portugal abolit l’esclavage, ce qui entraine des révoltes armées au Brésil, ce qui, paradoxalement, entrainera la prise du pouvoir des rebelles, l’indépendance, et la proclamation de la République en 1889 (sans connaitre l’histoire du pays, il doit certainement y avoir débat sur cette rébellion).
Le drapeau brésilien, l’un des plus reconnaissables au monde, est composé de symboles : le vert de la foret, le bleu du ciel et le jaune de l’or. Plus historiquement, le vert est pour la famille royale portugaise et le jaune pour la famille royale de l’empire austro-hongrois. Les 27 étoiles représentent les 26etats et l’état fédéral.
Aurélia est une mine d’information, malgré son stress de perdre un membre du groupe. Elle termine la visite par le quartier de Lapa. On y retrouve l’aqueduc qui alimentait le quartier bohémien de Santa Teresa, la pyramide de la cathédrale Sao Sebastao, et les marches en céramiques colorées de Lapa. L’artiste voulait en faire une ouverture dans ce quartier autrefois un coupe-gorge. A cours d’argent, il ne put les finir que grâce aux dons de faillances venant du monde entier.
En plus de la visite historique, nous passons dans l’ancien palais impérial (style sobre colonial) et dans la pâtisserie Colombo, l’une des plus anciennes de la ville où je craque pour une tartelette aux fruits de la passion.
Malgré l’hiver, la chaleur humide est bien présente et le soleil fait son apparition à la mi-journée. On dit qu’au brésil, il y a 2 saisons : l’été et l’enfer (en janvier et février).
Vue le temps dégagé, je décide de filer vers le Pao de Acucar. Marche+métro+marche+mauvais sens+marche arrière+détour+marche avant d’arriver à l’entrée du téléphérique. L’avantage hors saison : pas un chat et je monte tranquillement apprécier la vue… Ah ben non. Il y a trop de nuage entre les 396m du sommet et la baie. Je redescends au premier niveau, le Morro de Urca, pour attendre la nuit avec l’espoir d’une meilleure vue.
Que le fut ! Un spectacle fantastique que la baie s’illuminant dans le noir de la nuit. Les plages de Flamengo et Botafoga, et, au loin, le Christ Rédempteur sort des nuages. J’ai bien fait d’attendre !
Il est 19h, il recommence à pleuvoir, mais je passe malgré tout à la Pedra do Sal dans le quartier de Saude au nord du Centro (c’est clair ?). Tous les lundis, les cariocas se réunissent pour manger et danser la samba dans la rue. Malheureusement, et après m’être encore perdu, la pluie n’a pas attiré grand monde et je ne me sens pas à l’aise, seul touriste dans ce quartier populaire.
Je m’arrête toutefois dans une gargote du quartier au style cubain (ou brésilien en fait) qui me sert sa spécialité : un Angus do Gomez, du bœuf type bourguignon, de la purée et le tout en sauce. C’est correct mais bourratif ! Je teste, sur les conseils d’Aurélia ce matin, un Brigadeiro do Colher en dessert. Une sorte de petite mousse au chocolat brésilien et caramel. Plutôt pas mal. En dernier plaisir, je choisis parmi la trentaine de cachaca une de 4ans d’âge, amarelho (ambrée, opposé à Branco, blanche). Je suis à la TV, en même temps que les serveurs oisifs, une telenovela qui n’a rien à envier à Plus Belle la Vie ! Pour le coup, difficile de faire plus local, et il m’aura fallu servir mon plus beau portugais, accent compris, pour pouvoir commander ! Allez, hop, 50brl (15€) service compris, et retour en métro.
J’espère pouvoir monter au Corcovado demain. Et j’espère que les 3 filles vont fermer leurs gueules. Au moins 1 est crédible…
1/ J’ai mis l’autocollant à l’envers. C’est un drame vu la galère pour le trouver…
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