Mercredi 13/05 Rio

Mercredi 13/05 Rio

La soirée d’hier fut musicale et relaxante. Zeno et César, un autre membre de l’équipe, brésilien, me fit découvrir Zeca Pagodinho, un ponte carioca de la Bossa Nova. Ca va très bien à l’atmosphère. De mon coté, je leur fait découvrir Boulevard des Airs, dont César apprécie les influences latines.

Ils m’apprennent également que la poudre blanche servie avec la feijoada est en fait du manioc, ou kasava, râpé et séché.

Le réveil est dans la même veine, bercé par la chaleur carioca, alors que le calme règne encore dans le dortoir et sur la colline.

Je discute avec Franzi et Jonas, un couple d’allemands qui voyagent à travers l’Amérique du Sud. Ils viennent d’obtenir leurs postes d’ingénieur et commencent en septembre. On partage conseils et avis en finissant nos céréales. Le jus de fruits exotiques frais, ca crée des liens !

Ce matin, j’avais prévu de faire une croisière à travers la baie de Guanabara. C’est annulé, la mer est démontée selon le mec qui m’accueille à la marina. C’est vrai que la vaguelette que j’aperçois est à 2 doigts de renverser une feuille… Il aurait pu simplement me dire, qu’étant le seul présent, ce n’était pas assez. Bref, ca me fera faire des économies.

Pour la peine, je file au Musée d’Histoire du Brésil, à quelques centaines de mètres. Le bâtiment qui l’accueille est une magnifique bâtisse du 17eme siècle, en style colonial blanc, agrandi au fur et à mesure de son utilisation.

L’exposition permanente se sépare en 2 parties, tout comme l’histoire du Brésil : avant et après la colonisation.

La partie pré-portugaise met en avant la vie des peuples locaux, notamment les Guaranis. Les recherches et la transmission orale montrent l’équilibre avec la nature, qui était recherché par ces peuples. La guerre n’avait pas un but de conquête mais de formation de l’homme et d’organisation de la société.

Certaines tribus, comme les Tupinambas, étaient anthropophages. Ce rituel, vu par les chrétiens comme inhumain, était au cœur de l’acte de guerre. L’ennemi capturé était traité avec déférence, jusqu’à être inclus dans la communauté. Avec le sacrifice, il est à nouveau écarté avant qu’un membre de la communauté ne soit désigné pour la mise à mort. Il mangera ensuite l’ennemi pour partager sa force. Une sorte d’hommage.

Dans la même notion d’honneur, l’anthropophagie était un signe d’affection au sein de la famille : lors de la mort d’un bébé, la mère et les proches le mangeait pour le conserver en eux.

Il existe un mot qui décrit la vie et la culture des indigènes avant l’arrivée des européens : « Orereta » qui signifie « Notre pays » en Tupi, une racine linguistique partagée par une majorité des tribus.

S’en suivent les colonisations portugaises, françaises, hollandaises et anglaises avec l’exploitation des ressources du pays au fur et à mesure de leur découverte. Tout d’abord, le sucre et le tabac aux 16eme, 17eme et 18eme siècles, avec la mise en place du commerce triangulaire, jusqu’à l’abolition de l’esclavage en 1883 par Isabel. Aux 17 eme et 18 eme siècles se développèrent l’exploitation de la forêt amazonienne et l’utilisation des plaines pour l’élevage bovin. Le 19eme siècle voit l’expansion de ces productions avec en plus le café et le cacao. Le 20eme siècle sera celui des minerais qui portent encore une partie de l’économie du pays.

Au niveau politique, le 19eme siècle a été charnière dans l’histoire du pays. Joao 1 rentre au Portugal, son fils Joao 2 reste au Brésil. S’en suit entre 1821 et 1889 un lent processus jusqu’à l’indépendance et la République.

L’exposition est particulièrement riche en objets historique et surtout très bien organisé. Je sors retrouver la chaleur moite du port.

Ce n’était pas prévu au programme, mais ca reste un incontournable de tout amateur de foot : direction le mythique Maracaña ! 20minutes de métro plus tard, je me retrouve devant ce stade de légende et de Légendes. J’aurais voulu voir un match, mais Vasco de Gama ne joue que dimanche prochain (l’inconvénient de visiter en semaine). La visite sera non guidée car le prochain tour est dans 45minutes…

On pénètre alors dans l’antre par la zone des joueurs, les vestiaires où sont exposés des maillots mythiques. Puis la lumière, au fond du couloir. La pression monte. Les supporters crient. Le pré au loin. Et l’on emboite la foulée de Pelé, Zico, Ronaldo (le vrai !), ou plus récemment Messi ou Neuer, et on pénètre dans l’arène. Un ovale de 79 000 places, alors qu’il en contenant 200 000 avant mise aux normes.

A 2 pas de la pelouse, assis sur le banc, ou aux dernières rangées, on sent la ferveur et la chaleur d’un soir de match. On souhaite y être, fouler cette pelouse et vibrer !

Et la journée foot continue à l’auberge où les gars sont d’attaque pour Real-Juve et acclament l’égalisation turinoise. Etrangement, aucun des 10participants n’a pronostiqué 1-1 ; la cagnotte est redistribuée.

La soirée se poursuit avec la Copa Libertadores, la Ligue des Champions sud-américaine, avec la rencontre entre les 2 meilleurs clubs brésiliens du moment : Cruzeiro et Sao Paulo.

L’avantage de le voir à la TV, c’est de pouvoir apprécier le rythme des commentateurs brésiliens. Des envolées légendaires pour un simple tir et des engorgements à chaque but. De quoi passer une bonne dernière soirée carioca

Goaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaal

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