Lundi 26/02 Cuyabeno

Ça va être une longue journée. Il nous faudra marcher dans la lagune jusqu’à un bras navigable de la rivière, puis rejoindre l’embarcadère en 3-4h, vu le niveau de l’eau. De là, 2h de route jusqu’à LagoAgrio où nous attendra le bus pour Quito, où nous devrions arriver vers 22h.

La nuit amazonienne a été un peu bruyante comme à chaque fois. C’est à la fois superbe et particulièrement irritant, surtout lorsqu’une grenouille vient proclamer son amour devant ma porte à 4h du mat. Bien que réveillé à 6h, je n’ai pas suivi Luis dans la marche matinale à la recherche d’oiseaux. Plus la flemme qu’autre chose. Je profite des singes et des oiseaux depuis mon patio.

Les commentaires sur notre guide sont bien fondés. Il est exceptionnel, capable de trouver une mini-grenouille camouflée à 20m. C’est extrêmement important, c’est même la clé. Car sans un bon guide, pas d’animaux, pas de plantes, pas de photos et une expérience tronquée en Amazonie. Mais au-delà de cela, c’est aussi la vie ici, dépendante de la nature qui est à vivre. Pas de pluie ? on marche. Trop de pluie ? certaines zones sont inaccessibles.

C’est la fin de la saison sèche ici, la lagune devrait bientôt se remplir. On ne va pas se mentir, je préfère la sécheresse à la pluie torrentielle quand je me balade en Amazonie ! Ce matin, beaucoup moins… le lodge était également extra, dans son cocon denature. Les gens qui viennent jusque-là sont éduqués et respectueux de ce qu’ils découvrent. Enfin, la nourriture a été bonne et variée comme du poisson, du poulet, du bœuf… c’est réellement une expérience à vivre !

Quelques élémentssupplémentaires sur ce lodge :

• C’est le plus petit et le plus reculé des 12lodges de la réserve. Seulement 19lits contrairement aux 40 en moyenne et jusqu’à 65. Notre groupe était de seulement 11personnes.
• Un guide peut avoir 12personnes au maximum
• L’eau des douches provient de la lagune et est filtrée.
• Une commission vérifie la qualité de l’eau et des installation chaque mois. Un lodge est actuellement fermé car non-respectueux des normes.
• Les déchets non-organiques sont ramenés à LagoAgrio en pirogue
• L’électricité est solaire et limitée
• Le cuisinier est aussi le manager
• Les employés du lodge sont essentiellement Siona et travaillent en rotation
• Le prix est standard entre les lodges à environ 300$ pour 4j/3n. j’ai payé un peu moins de 280$ (230€)
• Selon les lodges il y a des chambres doubles et des dortoirs
• Enfin, Luis a travaillé avec les équipes du National Geographic dans la région.

Le retour ne m’aura pas paru finalement si long que ça. Après le dernier petit déjeuner, nous entamons notre retour à la civilisation. L’eau n’étant pas revenue dans la lagune, nous devons la traverser encore une fois à pied, de la boue jusqu’au genou. 30 minutes là-dedans, ça fait les cuisses ! Les pirogues nous attendent de l’autre côté, près de la rivière. Il nous faudra 2h30 pour rejoindre notre point de départ il y a 4jours. Nous avons dû parfois sauter dans la rivière et pousser la pirogue qui s’enlisait. On hésite au début puis on prend ça comme un jeu. Et dire que j’avais peur que ce soit trop calme…

Encore 2h de navette jusqu’à LagoAgrio où nous laissons Luis chez lui et les autrichiens à l’aéroport. Pour les autres, nous avons opté pour le bus direction Quito. 6h deplus à traverser le pays, en quittant la plaine amazonienne pour s’élever vers les Andes. La route n’est pas particulièrement bonne à flanc de montagne avec certaines portions non bitumées, d’autres carrément effondrées. Le décor est sublime dans ces monts verts, couverts de brume. Dans les vallées, des villages pauvres côtoient des usines d’hydrocarbure. Le relief accidenté de Quito se dessine ensuite dans la nuit grâce aux lumières de la ville.

Le bus me dépose finalement 12h après le départ du lodge à trois minutes de mon auberge. Elle a l’air propre et calme avec une belle terrasse J’y serai pour 3jours avec un programme assez intense.