Mardi 27/02 Quito

Mardi 27/02 Quito

Record battu !4696m! Autant dire 4700m ! C’est le point le plus haut où mes pieds m’ont porté. Et pourtant, ça n’a pas été une promenade de santé.

Une bonne nuit de repos hier et plutôt en forme ce matin. Le petit déjeuner de l’auberge est plutôt limité. Chaussures chaussées et pantalon de trek pantalondetreké, je prends un taxi qui m’emmène pour 3$ au bas du TeleferiQo. Pour 8.5$ aller-retour, de petites cabines de stations de ski montent de 2800m à 4000m en 18minutes. Le panorama est sensé être exceptionnel sur le plateau et les volcans. Pour moi, on est dans les nuages. Mais c’est de l’autre côté que je regarde. Vers les 4696m du RucuPinchincha. L’un des seuls volcans accessibles sans guide depuis le centre de Quito. 5km, dénivelé +/-700m, j’ai vu pire me dis-je. Naïf…

Jusqu’à 4500m, le chemin est net. J’adopte un pas très lent afin de ne pas êtreessoufflé par le manque d’oxygène à cette altitude. Je fais plusieurs pauses après chaque forte montée afin de faire redescendre mon rythme cardiaque. Il faut dire que j’étais au niveau de la mer les 7derniers jours ; mon corps doit s’acclimater. C’est d’ailleurs le but de cette ascension à l’origine : habituer mon corps à un effort au-delà des 4000m.

Au-delà de 4500m, ce n’est plus le corps qui décide mais le mental. Le terrain, si agréablejusque-là, ne fait plus de cadeau. Le chemin n’existe plus vraiment : la pente devient sablonneuse, j’y glisse plusieurs fois. Après cet enfer que je réussis à partiellement contourner en rallongeant le parcours, le sommet ne se laissera atteindre qu’après plusieurs longues minutes d’escalade dans les rochers. Je n’en peux plus, je suis à bout de souffle. Chaque 10pas me demande 5minutes depause. J’ai déjà failli abandonner 3fois. Ça peut paraitre exagérer mais le manque d’acclimatation rend l’effort violent. 10 minutes pour faire ces 100 putain de derniers mètres jusqu’au sommet, que j’atteins en même temps qu’un sexagénaire fringant, qui fait le cabri entre les rochers. Frustrant… mais j’y suis ! 4700m ! J’ai quelques vertiges mais je mets ça sur le compte d’un début d’hypoglycémie et non dû au mal desmontagnes. Je suis certes extenué mais une fois assis, j’ai toutes mes facultés.

Je me pose et admire. La vue s’est dégagée et on aperçoit Quito, 2000m plus bas, les Andes autours. Les nuages gardent le secret des volcans les plus élevés mais je suis déjà heureux d’être là. Je partage ma banane avec un petit condor à tète orange.

Je redescends sans compromis en 1h30 en traversant directement par la pente de sable, beaucoup plus amusante au retour qu’à l’aller. Le panorama s’est clairement dégagé et l’on aperçoitdésormais toute la ville qui s’étend sur son plateau à des dizaines de kilomètres. Au bout du chemin, je me jette sur un Fanta pour me redonner de l’énergie, avant de redescendre gentiment en téléphérique, le sentiment du devoir bien accompli !

Il n’est que 16h et mes jambes tiennent encore la route (c’est le souffle qui aura manqué là-haut). Je prends donc un taxi estampillé « bus scolaire » qui me prend 2 fois trop cher (5$) pour m’emmener dans le centre historique. Son style colonial dans ses églises, ses institutions, ses places lui a valu d’être classé au patrimoine mondial de l’Unesco en 1978. J’en fait toutefois vite le tour. S’il n’y a pas de mendiant, on y trouve cependant des dizaines d’indigènes (natifs non-métisses) qui vendent dans la rue à peu près de tout. Des éponges, des bassines, des fruits, des cigarettes… c’est un pan très visible de la stratification de la société équatorienne.

Je rentre à pied jusqu’à l’auberge en prenant le temps d’étudier le système de métro de la ville : ce sont des corridors, des voies partiellement fermées qu’empruntent de longs bus sur des parcours Nord/Sud parallèles.

Demain devrait encore être intense. Je vais tenter d’atteindre les 5000m avec un guide (s’il ne m’a pas oublié…). D’où l’entrainement et l’acclimatation aujourd’hui. Cette fois je serai mieux préparé avec 48h sur place, des provisions pour la montée et un énorme plat de pâtes ce soir !

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