Samedi 24/02 Cuyabeno
Samedi 24/02 Cuyabeno
Je me suis endormi comme une masse aux bruits de la nature, sous ma moustiquaire. Le réveil se fera de même, avec le soleil, dans la cacophonie douce des oiseaux et des insectes.
Et un peu plus d’un tour du cadran plus tard, nous avons découvert un peu plus d’Amazonie. Nous aurons passé du temps parmi les Siona, une communauté indigène vivant dans la réserve. Il nous faudra quelques efforts et pas mal de pirogue pour les atteindre toutefois.
Nous sommes à la fin de la saison sèche. Selon Luis, la lagune n’a jamais été aussi basse aussi longtemps. C’est la faute au dérèglement climatique qui perturbe les saisons, mais aussi à la déforestation qui assèche l’Amazonie en empêchant la forêt de produire l’humidité nécessaire. Pour la peine, il nous faudra marcher 1km dans la boue de la lagune, un effort imprévu mais que l’on fait dans une ambiance de cours de récré. S’en suivent 2h de pirogue plutôt longue. Après 9h, il fait déjà trop chaud pour que les animaux sortent.
La communauté Siona se compose de 4villages et 400habitants, dans des méandres du Cuyabeno. L’est est si basse que la rivière crée des plages où se baignent les enfants, où ils font la vaisselle ou lavent le linge. Leur maison de bois sur pilotis sont basiques mais vastes. Le village de San Bolivar, 150habitants, abrite la seule école de ce secteur de la forêt. Les enfants arrivent le matin en pirogue. C’est la seule école bilingue espagnol-baicoca, le dialecte local. Ca prononciation est très nasale. Bonjour se dit Baico pour une femme ou Baiquë pour un homme.
Nous rejoignons un autre village où Amadia, mi Siona-mi-Secoya, nous montre la préparation du Casava, le pain local. Nous allons d’abord dans les cultures chercher les racines de Yuka ou manioc. Une fois pelées, il faut les râper puis les essorer dans un immense pagne pour en extraire 80% de l’eau, les 20% restant serviront à la cuisson. La farine obtenue est ensuite cuite sur une plaque en terre battue (argile). Selon la consistance que l’on veut, on l’aplatit ou non. Cela donne une sorte de pain/pâte à pizza que l’on goute avec du piment et de la confiture. Notre repas est ensuite cuit sur le feu : un poulet à tomber.
Nous quittons ensuite le village pour une petite cabane dans la forêt. Un pseudo chamane nous accueille pour nous faire une démonstration d’une séance d’ayahualca, une boisson amère aux effets hallucinogènes qu’ils prennent pour soigner les problèmes psychiques. Si je peux croire aux vertus desplantes sans souci, je doute clairement de la véracité de ce chamane d’opérette.
Le retour sera particulièrementagréable. Le soleil est déjà descendu et nous profitons du retour au calme. Les animaux commencent à ressortir et nous apercevrons une dizaine de tortues, des perroquets, des toucans et de singes. Luis arrivera à trouver, chose rare avec si peu d’eau, des dauphins roses d’Amazonie. Exceptionnel ! Malheureusement ce ne rend ni en photo ni en vidéo…
Douche et repos bien mérités de retour au lodgeaprès s’êtredébattu une dernière fois dans la boue. Pendant le repas, Luis nous ramènera un bébé boa, pas encore capable de vous broyer les os. Il en serait presque mignon !
Fin de soirée à discuter avec les autrichiens, de voyage évidemment. Demain, randonnée dans la forêt le matin et recherche d’anaconda le soir. Comme toujours, mère-nature décidera.
PS : Nous espérons tous la pluie afin que la lagune se remplisse. Cela facilitera grandement notre retour lundi !
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