Dimanche 31/01 La Paz

Dimanche 31/01 La Paz

Voilà deux jours qui m'ont bien lancé! De quoi reprendre du poil de la bête. J'ai fait mienne l'idée que les trois prochains mois se feraient dans l'incertitude et l'inconstance. C'est ce que je cherchais. Il faut juste s'y mettre!

Apres un temps d'adaptation, je me fais bien à l'auberge. Seulement 4 dortoirs pour une vingtaine de lits. Jamais pleine, c'est une petite maison dans une rue typique et calme de La Paz à seulement deux blocks de la mer et du malecon, la promenade, fermée dû au Covid. Paradoxalement, le trottoir d'en face, donnant sur les restaurants, est ouvert. Mais, malgré les restrictions, on s'y fait et j'ai déjà pu gouter à quelques joies du coin.

Vendredi, j'ai pu plonger dans la mer de Cortez. Alexia, la propriétaire du club de plongée, est française et vit ici depuis 8 ans avec son mari mexicain. Super sympa.

La première plongée permet à Georgie et Harrison, un couple anglo-australien, et moi-même, de reprendre un peu d'aisance dans l'eau. Toujours ce problème d'équilibrage d'oreille pour moi. Le fonds marin de ce premier site est parsemé d'étoiles de mer rouges et blanches d'une vingtaine de centimètres.

Pour le deuxième site, nous longeons l'ile râpée d'Esperitu Santo jusqu'à sa pointe nord. Là se trouve la plus grande colonie de phoques de la région. La plongée sera peu profonde (7m) mais peut-être l'une de mes préférées. Les bébés phoques viennent nous entourer, jouer autour de nous, mordiller nos équipements et se faire caresser. Comme des chiots! C'est génial! Ils voltigent, plongent, dansent, attaquent et fuient avec une aisance de danseur. Un régal!

Je réitère l'expérience ce samedi, mais cette fois juste avec masque et tuba et sur une plus petite ile. Le plaisir et l'amusement demeure avec des phoques un peu plus vieux mais presque aussi joueurs.

Cette deuxième visite faisait surtout suite à un moment déjà fort de mon voyage. De bon matin, je pars pour la marina où m'attend Anna, une barcelonaise propriétaire d'une agence. J'embarque avec deux américaines pour trente minutes de bateau vers le fond de la baie de La Paz. Là, sur une petite bande de mer de 3km sur 1km, il est permis de nager avec... des requins-baleines!!! Le plus grand poisson du monde, mesurant jusqu'à 20m, vient se nourrir dans les eaux riches et fraiches de la mer de Cortez de Novembre à Mars. L'entrée dans la zone est limitée à une quinzaine de bateau et des files d'attente de plusieurs heures se forment en haute saison. Grace au Covid, nous ne sommes qu'une dizaine de petits bateaux avec pas plus de 3-4 plongeurs. La chance par contre n'est pas totalement avec nous. Nous ne trouvons finalement “qu'un” ado de 5-7m (ce qui est déjà énorme), au lieu des 4-5 poissons habituels.

Le requin ne fuit pas vraiment mais nage vite et chaque bateau lance un à trois plongeurs à la fois. Pas d'effet de masse pour ne pas effrayer la bête. A mon tour! Palmes, tuba et masque, on se positionne avec le guide en avant et légèrement excentrés par rapport à la course du requin. On y va! L'eau peu claire masque l'arrivée soudaine d'une masse marron et tachetée. Plutôt paisible, il se laisse suivre de prés. Environ 2m. Il est formellement interdit de le toucher ou de le déranger. De toute façon, pour ca, il faut pouvoir le suivre, car il n'attend pas! Et à deux ou trois reprises, on lance un sprint-crawlé juste pour rester à distance du sublime animal. C'est épuisant, surtout en respirant avec un tuba, mais tellement exceptionnel. L'animal est superbe, calme et majestueux. Un requin certes, mais inoffensif. Et un plaisir rare!

Nous finissons la journée dans la baie de Balandra, réputée l'une des plus belles plages de la région. Je comptais y aller lundi. Voilà donc d'une pierre, deux coups faits. Eaux claires, sable fin, soleil calmant, burritos et ceviche réconfortants. Un régal!

Niveau activités, ces deux derniers jours furent donc intenses. Socialement, l'atmosphère de l'auberge reflète sa population : essentiellement des voyageurs de longue durée. Trop contraignant de faire tous les tests pour seulement quelques jours évidemment. Bien que sur toutes les lèvres, les mesures Covid sont moyennement respectées. Nous ne sommes toutefois qu'un petit groupe. Rica, une allemande de 36 ans qui veut se faire nonne ou entrer en méditation, Lenny, le néerlandais tatoué de tous cotés, Christian, l'allemand en vadrouille, Alan, un mexicain de Guadalajara super sympa qui me conseille sur des destinations, un australien en télétravail, un militaire américain, des argentins... Du monde se croise et se sépare ici. L'esprit auberge que j'ai aimé e qui me fait y revenir! On a fêté l'anniversaire de Lenny vendredi avec un repas. Personne, ou si peu, ne se connaissait il y a 24h. C'est l'esprit!

La ville de La Paz finalement a un charme certain. Son petit centre, son front de mer, son quadrillage de rue. On ressent ici une certaine richesse par rapport à mes souvenirs d'autres parties du Mexique. La Basse Californie du Sud est en effet la plus riche du pays. On y retrouve aussi beaucoup de retraités américains. La vie y est aussi a priori plus chère qu'ailleurs. Je verrai bien.

Pour l'instant, le budget est tranquille (il vaut mieux après seulement une semaine...). Je pars mardi pour Todos Santos, à 1h30 de bus sur la cote Pacifique. J'ai trouvé de quoi faire dix jours de volontariat pour une association de conservation des tortues. De quoi m'occuper et apprendre.

Je reste prudent et flexible : la région vient de repasser en zone rouge apparemment. Je n'arrive pas trop à savoir ce que ca entraine mais la vie semble continuer. Affaire à suivre.

Diving with Lobitos in La Paz

Whale-shark encounter in La Paz

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