Dimanche 4/4 San Francisco de Campeche

Dimanche 4/4 San Francisco de Campeche

Campeche est une ville portuaire sur le golfe du Mexique. Un joli centre historique et quelques musées en font une escale sympathique. Pour deux ou trois jours, tout au plus.

De Palenque, il me faudra 6h de bus pour 400 pesos (16€) et 50 pesos de plus pour le taxi qui me dépose devant la très simple auberge. J’y suis pour trois nuits et ma première impression est plutôt négative. Autant pour l’auberge, très basique, que pour la ville, vide, même durant la Semana Santa. Je n’ai certes pas un programme chargé mais j’envisage déjà de l’écourter.

Je cherche une visite guidée de la ville ; inexistante. Pourquoi pas une journée dans la cité maya d’Edzna ? Les prix changent d’une demi-journée à l’autre, inclus ou non 4h à la plage, ce qui ne m’intéresse pas, et n’inclut finalement même pas l’entrée ni le guide. Je laisse tomber. Et bien m’en a pris ! Car de rester au centre, je découvre une ville agréable, colorée, riche culturellement. Une atmosphère estivale balaie le front de mer et les hautes murailles.

La ville fut fondée au XVIème siècle en lieu et place du site maya de Can Pex (prononcez Can Peche) qui donnera son nom à la ville. Port de commerce du golfe du Mexique et étape vers Veracruz (site du premier débarquement des conquistadors), la ville se fortifie pour contrer les attaques de pirates, flibustiers et boucaniers (dans l’ordre anglais, français et hollandais). Les attaques ne se faisaient pas forcement par la mer, la ville étant protégée par des hauts fonds. Elle accueillait également une subdivision du gouvernement du Yucatan. Le centre démontre toutes ces influences politiques, militaires et religieuses dans les bâtiments historiques. Plus globalement, l’intérieur des remparts est classé par l’Unesco.

Tout cela, et plus, je l’apprends dans les musées et centres culturels de la ville. Elle a vocation à développer cet aspect et propose une offre autant sur son passé maya que sur son Histoire coloniale. Le centre culturel est gratuit et propose une reconstitution de la navigation au XVI-XVIIème siècles. Le musée d’archéologie maya possède lui un sublime masque funéraire de jade, datant de la période classique (400-1000). Enfin, le musée du fortin San Miguel fait la synthèse en mélangeant les styles. Une ville qui offre donc plus à qui creuse !

Le rythme plus tranquille de ces trois jours me permet de refaire un peu de sport (footing, vélo…), de préparer mon 2nd niveau de plongée, de planifier mes prochaines étapes et de prendre le temps de lire. Le tout dans un hamac, sous la brise estivale.

Niveau ventre, rien de bien folichon : le Poc-Chuc, du porc mariné aux épices et à l’orange, bon mais simple. Et le Pan de Cazon, sorte de lasagnes de tortilla à la viande de requin-ha. Apres vérification, ce n’est même pas un poisson local et il est en voie d’extinction. Je m’abstiens de tester.

Je dors étrangement bien malgré un dortoir de 8lits et un matelas aux ressors… disons « massant ». La tranquillité d’esprit, ca aide !

La France rentre dans son 3eme confinement. Moi, je poursuis ma route. Voyageant vers l’Est, je me rapproche. Demain, Merida !

PS : j’ai fini par trouver une visite guidée de la ville : El recorrido de las leyendas est un parcours nocturne de la ville et de ses légendes. Et en costume ! Objectivement, la visite est intéressante, divertissante et ne coute que 100 pesos (4€). Mais ma fatigue, les envolées lyriques du guide et les grésillements de son micro ne m’ont pas fait accrocher.

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