Jeudi 1/4 Palenque

Jeudi 1/4 Palenque

J’ai failli perdre mon Imodium ! Ce qui aurait été gênant durant mon second épisode de complication gastrique (pour faire prude) en deux mois. Ca m’arrive généralement quand les toilettes les plus proches sont à plusieurs heures de transport. Sinon, ce n’est pas drôle !

Cette fois, je pars pour cinq jours dans la jungle lacandonne, au sud du Chiapas, à la frontière guatémaltèque. C’est le territoire des jaguars (ceux à 4 pattes, non à 4 roues !), des Aras guacamaya (aucun lien avec le guacamole) et des toucans (j’ai pas de blagues, tout fout le camp !)

Je pars avec un tour organisé que je partage avec deux familles mexicaines et leurs enfants et Alejandro, le guide d’environ mon âge. Le coté familial casse un peu la vision aventure que j’avais de ce trip. On part quand même pour cinq jours à faire le tour de la réserve de Monte Azules.

Le premier jour, nous faisons deux arrêts. Nous montons d’abord voir la cascade El Chiflon de plus de 70m qui plonge dans des cuves d’une eau bleu-glacier sublime. Certains se baignent. Je passe mon tour, toujours en délicatesse avec mon estomac. Notre second stop nous fait découvrir les lacs de Monte Bello. Les nuances de bleu répondent à celles de la foret aux verts brillants.

Nous sommes à la frontière guatémaltèque que nous traversons sans contrôle pour revenir, à pied, tout aussi tranquillement. Cette frontière, extrêmement dense et accidentée, ne facilite pas le trafic et n’encourage que peu les autorités mexicaines à la contrôler. Elles préfèrent faire des actions plus au Nord.

Fin de cette première journée, nous entrons dans la réserve de Monte Azules pour dormir aux cabanes de Las Nubes, enfouies dans la foret. Je partage ma cabane avec le guide. Il y a deux grands lits. C’était un arrangement avec l’agence pour faire baisser le prix total. Ca, plus la nuit prochaine et le dernier jour sera tronqué pour moi, où je finirai plus tôt que le groupe, à Palenque, ce qui m’arrange.

Le 2nd jour, après m’être effondré la veille de fatigue fiévreuse, je suis à nouveau d’attaque ! Il vaut mieux car, si nous commençons par une marche facile vers les superbes couleurs de Las Nubes, nous enchainons ensuite avec 5h de kayak. Cette fois, nous nous enfonçons dans la jungle. La chaleur est étouffante mais l’eau du fleuve nous rafraichit. A mi-parcours, Alejandro me demande de prendre le lead sur le kayak des ados, qui galèrent depuis 2h. Si j’ai un peu d’expérience, celle-ci me permet de m’entrainer à la direction en eau vive, ce que je semble ne pas trop mal maitriser !

Alors que le soleil commence à descendre derrière les arbres, nous arrivons au camp Lacantun, un camp de cabanes de bois, rustique et sans électricité. Au bord du fleuve, nous dinons à la bougie avant de nous effondrer aux sons de la foret.

Le troisième jour, nous sommes tout d’abord réveillés par un groupe de singes hurleurs, qui aura décidé de régler un différent familial juste de l’autre coté du fleuve. Il est 5h et il ne faudra qu’une heure avant que les enfants d’une des familles ne décident qu’il est l’heure de se lever. Heureusement, la journée n’a rien de bien physique et comporte surtout beaucoup d’heures de route à travers les montagnes du Chiapas.

Passant d’Est en Ouest, nous prenons une petite lancha, un bateau à moteur, qui nous dépose à notre premier site archéologique du programme. Yaxchilan était une cité maya du IVème au XIème siècle de notre ère avec une apogée aux VII et VIIIème siècles. D’une population de 7000 à 15000 habitants alors, elle fut un centre intermédiaire de la culture centrale Maya, qui n’était pas un empire mais un agrégat culturel de cités-états comme la Grèce antique ou l’Italie de la Renaissance. De par sa position sur le fleuve Usumacinta, c’était un centre commercial et militaire avec ses rivales du nord et du sud qu’étaient Palenque, Tikal ou Piedras Negras.

La plupart des sites encore visibles datent du règne de Oiseau-Jaguar 4, un obscur fils du roi Bahlam III, roi à l’apogée de la ville au VIIIème siècle. Les ruines sont en grande partie enfouies dans la jungle, ce qui donne un aspect mystique à la cité.

Nous arrivons à notre dernier camp avec la nuit ; nous y resterons deux jours. Et je suis un peu décontenancé par ma chambre : une cabane de guide ; comprendre basique et mal positionné prés du restaurant notamment. La chambre jouxte celle d’un vrai guide à la musique bruyante. Si le coté rustique et simple n’est pas un problème en soi (au contraire), ce n’est pas ce que j’ai sur ma confirmation. Je le fais remarquer à Alejandro qui m’arrange facilement le tout en me donnant une belle cabane, rustique certes mais seule et face au fleuve : je suis convaincu que l’agence a essayé d’économiser quelques pesos sur notre négociation. Passons… Je suis désormais au calme dans mon hamac, entouré de serpents, d’araignées et de bruits de la jungle. Et ca, pour deux jours. J’adore !

Pour notre 4eme et avant-dernier jour, nous débutons par la visite d’un second site maya : Bonampak. De période et taille équivalente à Yaxchilan, on la dit plus culturelle, intellectuelle. On y retrouve surtout trois chambres peintes de fresques représentant la vie royale, militaire et publique de la cité. Ainsi que les trois niveaux de croyance maya que sont le monde des hommes, l’inframundo (celui des morts) et les cieux, royaume des dieux.

L’après-midi sera un peu plus sportif. Nous partons pour deux heures de rafting. Une activité bien rafraichissante par les 35°C alentours et l’humidité de la foret tropicale. Nous retournons au camp à pied via la foret. Nous passons d’abord une ruine, Lacanja, également maya mais non exploité. On dit ici qu’il y aurait des milliers de ces temples ou palais dans la jungle, mais un compromis doit toujours être trouvé entre l’intérêt historique du site et la préservation de la nature.

Pour notre 5eme et dernier jour, réveil à 5h30 pour un départ à 6h. Je suis debout bien avant et je profite de l’aurore et de a pluie tropicale que se calmera avant notre départ.

Direction Palenque, un site maya principal comme Tikal ou Chichen Itza, bien qu’historiquement de moindre importance. Nous retrouvons aussi bien plus de circulation, les bonnes routes et les restaurants à touristes. D’autant que c’est la Semana Santa, la plus grosse semaine de vacances au Mexique apparemment. Heureusement nous arrivons assez tôt à Palenque pour éviter la foule et les restrictions.

Le site en lui-même supplante les deux précédents par son importance, sa grandeur. Des tombeaux, des palais, des temples, des fresques, des glyphes… Le site regroupe tout un arsenal historique. La partie ouverte au public ne représente que 5% de la cité et une grande partie est encore aux mains des archéologues ou de la jungle.

Alejandro me dépose ensuite à mon auberge. Je dis au-revoir à mes camarades de route et l’on échange nos contacts. Eux continuent leur route vers San Cristobal. Moi, je pars demain vers l’Est. Si cette expérience s’est très bien passée et m’a permis de découvrir finalement des sites difficiles d’accès, il était temps que je reprenne ma liberté. J’ai payé 8500 pesos (350€) pour cinq jours tout inclus, soit 70% du prix normal. J’ai calculé que faire le même parcours par moi-même ne m’aurait pas forcement couté moins cher, entre les hébergements, les transports, les sites, les repas et les connaissances du guide.

Surtout, j’ai eu le plaisir d’allier sport, culture et aventure dans une zone reculée. Qui ne le restera vraisemblablement pas longtemps avec la construction de la route.

La ville de Palenque ne présente pour moi que l’intérêt d’un gros burger avec une bière et la perspective de continuer mon aventure encore quelques semaines !

PS : Les lacandons, peuple indigène de la région que je viens de visiter, sont les plus direct et « purs » descendants des mayas !

Rafting in Monte Azules

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