Mardi 13/04 Valladolid
Mardi 13/04 Valladolid
Je ne sais pas si c’est la fatigue du voyage mais chaque fois que j’arrive dans une nouvelle ville, j’ai un apriori négatif. C’est peut-être aussi les changements fréquents d’environnements. En tout cas, ca passe généralement après la première nuit, si elle s’est bien passée. C’est le cas à Valladolid et à l’auberge Xtakay.
Elle est plutôt simple, surtout les dortoirs. Et un peu chère, mais en s’approchant de la riviera maya, tout augmente. Le patio, à l’arrière, j’en ferai mon jardin ! Ombragé et fleuri, avec un bassin à poissons, un chat et des hamacs, j’y passerai une bonne partie du séjour. C’est important d’avoir un endroit pour se poser, se relaxer, en toute sécurité. De plus, Gaby et Luis, mes hôtes sont adorables. Le petit déjeuner préparé chaque matin par Gaby est un vrai plus !
Dans les dortoirs, on croise un peu de tout, des voyageurs solitaires, hommes et femmes, des groupes d’amis ; tous plutôt trentenaires bien que la moyenne d’âge baisse en se rapprochant de Cancun. Egalement, de personnes plus âgées, souvent en rupture ou en reconstruction. Des voyageurs pour deux semaines ou deux ans… Le Covid a fait évoluer le type de voyageurs vers du plus long terme. Plus « risk-taker ». Le dortoir est aussi un révélateur d’éducation. Le respect doit être central, dans un endroit partagé. La grand majorité l’aura compris, mais il suffit d’un pour compliquer les choses. Que la personne se sente un peu trop chez elle, avec ses propres règles… Ou au contraire, qu’elle pense qu’il n’y a pas de règles (souvent les plus jeunes voyageurs). Mais au-delà de ca, il y a toujours moyen de discuter, de recadrer ou de trouver un compromis. Ici, le sujet le plus bouillant est souvent le niveau de la climatisation la nuit. Chaque détail compte !
Mais c’est aussi le meilleur moyen de rencontrer d’autres voyageurs, d’échanger, de comparer, de discuter. De partager un repas, un verre, un taxi, une sortie, des idées et des bons plans. De se confronter à l’autre et à sa différence. L’auberge est un monde à part entière, avec ses codes et ses principes, qui ne dépendent pas forcement du pays. Presque un style de vie. Bien qu’avec l’âge, j’alterne de plus en plus avec des chambres privées.
Mais mon séjour à Valladolid ne se résume pas à l’auberge, fort heureusement ! La ville a un petit charme colonial bien que ca ne vaille pas Campeche sur ce point ou encore Oaxaca. Plutôt petite, j’en fais le tour en quelques heures, de sa place principale, sa cathédrale, son marché et son couvent du XVIème siècle. (J’ai aussi pris part au free walking tour le plus inutile du monde à moins de le faire dés le premier jour).
Valladolid est également entouré de ruines Maya. La plus connues, Chichen Itza, se trouve à 60km et est desservie en bus, colectivo, taxi, tour, vélo, trottinette, dauphins et surement tortues pour ceux qui ont le temps ! L’ayant déjà visitée il y a 8ans, je fais l’impasse, d’autant que la visite est chère et que le site est blindé rapidement.
A la place, je décide de partir vers l’Est à Ek Balaam. C’est une cité de la période postclassique (+1000ans) de taille moyenne. Elle a été découverte il y a mois de trente ans et on peut voir que certains monticules cachent encore de potentielles pyramides. La principale, restaurée, domine de ses 35m la vaste plaine du Yucatan, faite de forets tropicales. Le site est superbe !
J’y pars tôt, vers 9h. Je galère un peu à trouver un taxi partagé (il n’y a ni colectivo, ni bus pour Ek Balaam), qui prendra 30 minutes, 20km et 70 pesos (2,5€) pour me déposer au site. Pareil au retour, mais cette fois avec un couple qui vient de s’engueuler et un peu plus d’attente sur le site avant l’arrivée d’un chauffeur. Le trajet privé coute, lui, 200 pesos (8€).
Je finis la visite dans le cenote du site. Un cenote est un trou d’eau fraiche, souvent souterrain. Il n’y a pas de rivière de surface dans la péninsule. Elles sont toutes souterraines et forment un réseau d’eau fraiche, de caves et de grottes. Elles ont une forme symbolique pour les mayas qui y voient une entrée vers le monde des morts, l’inframundo. En plus de celle d’Ek Balaam, j’en visiterai quatre autres durant mon passage à Valladolid. Le dernier jour, j’ai loué un vélo tout simple pour 100 pesos (4€) les 24h. Je pars ainsi arpenter le sud de la ville vers trois nouveaux cenotes.
Parti de bonne heure, j’arrive à la première, Xkeken, où je suis tout seul. C’est un cenote couvert. Seul un trou au sommet de la vaste voute laisse entrer la lumière. C’est sublime. Et d’un calme plus qu’appréciable. L’eau à 25°C fait du bien après les 7km de vélo au soleil (il fait déjà 32°C).
De l’autre coté de la route, le second cenote du site, Samula, est plus grand, plus lumineux. Le soleil par le trou du plafond crée un rideau de lumière qui tranche avec le bleu de l’eau et l’obscurité des parois.
Apres 3h à profiter des lieux, je ré-enfourche mon bolide en direction de l’hacienda Oxman. Plus touristique, c’est un cenote appartenant à un hôtel. Plus ouvert et moins impressionnant que les deux autres, il a toutefois une eau turquoise magnifique, dans laquelle plongent de hautes racines. L’entrée inclut le repas et je me pose au bord de la piscine pour une sieste bien méritée !
En début d’après-midi, c’est l’arrivée des bus de touristes qui me fait fuir. La chaleur atteint 39°C mais brise, sur le vélo, rend le trajet supportable. Un vrai plaisir que ce parcours. Je suis assez content de l’avoir fait de cette manière !
Je passe au retour prendre mon billet de bus pour ma prochaine destination : Bacalar. Bus de seconde classe, 4h de route, direction sud-ouest et 215 pesos (9€). Départ à 7h30 et 14h30. Je choisis ce dernier. Il me reste 1h30 alors que j’écris ces lignes. Sur place, j’y retrouverai surement Agathe et Roman, un couple de français avec lequel j’ai sympathisé ici.
Plus que deux semaines de voyage. La fin approche alors que j’atteins la zone la plus touristique de mon voyage. Beaucoup d’activités de prévues comme kayak et plongée. Le budget devrait suivre. Mais je commence à compter un peu plus. Je me fais quand même plaisir en réservant quelques hôtels sympas en plus des nuits d’auberges. Trouver un équilibre en toute chose.
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