Mardi 20/04 Cozumel

Mardi 20/04 Cozumel

Cozumel est une ile au large de la péninsule du Yucatan. Une ile caribéenne avec ses palmiers et son sable blanc.

Apres 4h de bus sans histoire depuis Bacalar, j’arrive à Playa del Carmen. Je n’y reste pas et je garde mon jugement pour plus tard. C’est de là que parte les ferrys pour Cozumel. Le trajet dure 40 minutes et coute 250 pesos (10€). Le prochain n’étant que dans une heure, je pique nique dans la file d’attente déjà longue. Le vent marin rafraichit après la marche dans les rues commerçantes de la ville. En fond, la carte postale d’une eau sublime aux nuances de bleu. Le ferry est complet et le trajet sans souci.

Passé la première rue touristique, la ville de Cozumel ressemble à la plupart des villes mexicaines. Son quadrillage de rues, ses taqueirias, ses OXXO  (fameuse épicerie h24 du Mexique qui m’a nourri une partie du voyage), ses maisons basses et carrées aux murs défraichis. On est loin du clinquant de Playa et ca me plait !

Pour les cinq nuits sur place, je me suis fait plaisir. J’ai pris une mini suite avec balcon dans la posada Caribo. Jorge, mon hôte, m’accueille amicalement. La chambre est immense, propre, avec un petit patio et deux grands balcons. Sur l’un d’eux, la douche ! En extérieur ! Il fait entre 27 et 30°C de jour comme de nuit, donc ca n’en sera que plus agréable. La cuisine au rez-de-chaussée est partagée, tout comme le jardin et la petite piscine. Hormis le bruit, la route et le cliquetis de la pompe à eau, je m’y sens bien. Et à 25€ la nuit, c’est un grand luxe que je m’offre.

Mais je ne suis pas à Cozumel juste pour enrager mon dermato en faisant la crêpe au soleil. Cozumel est avant tout réputée comme l’un des meilleurs spots de plongée au monde. Je vais donc passer pas mal de temps sous l’eau.

Mes deux premières journées sont dédiées au passage du niveau 2 de plongée (Advanced open-water). C’est Mylène, une française installée ici depuis plusieurs années, qui sera mon instructrice. Apres la théorie préparée les semaines précédentes, la pratique consiste en cinq plongées thématiques. Les deux premières sont orientées exercices : tout d’abord un entrainement à la flottabilité sous-marine. L’idée est de mieux gérer son corps entre deux eaux sans faire de montagnes russes ni s’écraser sur les coraux protégés. Je devais vraiment m’améliorer à ce niveau-là et les exos ludiques m’aident à prendre conscience des possibilités, des directions et de l’impact de la respiration sous-marine. Plongée 1 validée !

La seconde est liée à l’orientation et à la navigation sous-marine. Si on plonge souvent avec un guide local, il est possible à la fin de ce niveau de plonger en binôme. Il faut donc savoir s’orienter sous l’eau avec un compas ou selon la géographie du site. Les exos sont simples dans une eau avec une visibilité de plusieurs dizaines de mètres. Ca peut être différent quand on ne voit pas plus loin que sa main. En tout cas, plongée 2 validée !

Ces deux plongées, je les fais sur le site de Tikila, peu profond (10m) mais coloré. Hormis de superbes coraux et une multitude de poissons, on observe des raies jaunes et des murènes.

Apres un après-midi de repos, je retrouve Mylène en fin de journée pour ma 3eme plongée : de nuit ! J’ai un peu d’appréhension et je ne sais quoi espérer. On plonge au couchant, et nous descendons à la lumière de nos lampes-torches. C’est un autre monde qui s’ouvre dans une atmosphère étrange de semi-obscurité. Poulpes, langoustes, crabes, plancton bioluminescent… l’activité décuple à la nuit tombée. C’est fascinant et envoutant.

Au retour à bord, le capitaine trébuche, se blesse et fait tomber l’échelle au fond de l’eau. De nuit, impossible de la récupérer. Plus de peur que de mal, dirons-nous et une troisième plongée validée !

La seconde journée pousse le challenge un cran au dessus. Je dois valider une descente à 30m. Avec un peu d’appréhension, je descends tranquillement. Et presque sans m’en rendre compte, j’atteins la limite. A cette profondeur, les couleurs changent, le rouge ne passe plus. Mylène me montre un objet rond que je prends pour une mangue. C’était en fait une tomate bien rouge que la profondeur avait altérée.

A ce niveau, comme dés 10m, il faut faire attention à la pression, et à son temps de décompression. En profondeur, l’azote se dissout dans le sang. Une remontée trop rapide ferait grossir les bulles et mettrait en danger l’organisme (jusqu’à la mort). Il faut donc suivre son ordinateur de plongée ou planifier soigneusement ses temps de plongée. De façon générale, plus on reste longtemps profond, plus il faut de temps de décompression et tout ca dans la limite de sa bouteille d’oxygène. Plongée 4 validée !

La dernière plongée, je choisis la spécialité « épave ». Elle permet d’apprendre à plonger autour d’épaves diverses, d’en connaitre les dangers et les limites (à ce niveau, il n’est pas possible de « rentrer » dans l’épave). On visite donc un ancien bateau de la marine mexicaine, coulé artificiellement à 22m de profondeur. C’est sublime de faire le tour du bateau en nageant. J’ai l’impression de voler en passant au dessus du mat, en surplombant l’épave. Encore une belle découverte et une ultime plongée de validée ! Me voilà donc plongeur de niveau 2 !

Je prends ensuite une journée de repos où ma seule activité physique sera petit footing matinal en bord de mer. Le reste de la journée me verra aller de la terrasse au hamac et vice-versa.

Pour mon dernier jour sur l’ile, je retourne pour deux plongées supplémentaires. Cette fois, c’est juste pour le fun ! La première nous renvoie là où j’avais atteint les 30m. Mais cette fois, nous restons sur le plateau, à 15-20m. Ce sera au final la meilleure plongée du séjour ! Trois requins, des couples d’énormes murènes, et une tortue viennent ponctuer pacifiquement la visite de ce jardin de corail qu’est Cedral Wall. Quel régal ! D’autant plus grâce à l’expérience acquise ces derniers jours. Mon appareil photo ne m’a par contre pas fait l’honneur de tenir jusqu’au bout de cette plongée trop profonde pour lui. Il s’en remettra vite mais les seuls souvenirs d’une telle plongée seront personnels. La dernière plongée est sans grand intérêt. Fort relativement, car c’était un site de coraux colorés mis à la vie sous-marine pauvre.

Voilà qui met fin à une belle aventure sous-marine à Cozumel. Demain, je prends le ferry pour Playa del Carmen. Je replongerai encore deux fois normalement. Mais ce sera en cenote, ces trous d’eau douce typiques du Yucatan.

En attendant, je suis heureux d’avoir pu développer mes compétences dans un endroit aussi paradisiaque, riche, sublime. Mes oreilles ont tenu le coup bien mieux qu’espéré. L’expérience me permet de mieux les gérer sous l’eau. Un sans faute !

Je finis d’écrire sur ma terrasse. Il est presque 22h et le trafic sur la route a bien diminué. Le calme de l’ile reprend ses droits. Une petite brise accompagne la langueur du soir. Profiter. Prendre le temps.

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