Samedi 20/02 Los Cabos

Par Los Cabos, j’inclus trois destinations : Cabo San Lucas, San Jose Del Cabo et Cabo Pulmoné. Elles représentent un peu la diversité de la pointe de la Baja California.

Apres avoir quitté Todos Santos, le bus mettra 1h pour atteindre Cabo San Lucas. Je n’y resterai que deux nuits (a posteriori, une nuit de plus aurait été intéressante mais facultative). Comme dira Francisco, un argentin rencontré à l’auberge, « Cabo, c’est Disneyland ! » Et c’est vrai que comparé au reste de la péninsule, ca ressemble plus à un petit Cancun qu’à un paisible village de pécheurs. C’est la grande destination plage, surf et resorts de cette partie du pays. Une enfilade de resorts barre l’étroite plage de la baie. Bars, cafés, restaurants, boutiques souvenirs s’alignent de la mer de Cortez au Pacifique, que Cabo sépare.

La pointe, le cap, a été préservée et forme une belle avancée rocheuse dans la mer. Pour y accéder, une multitude d’excursions est proposée : plongée, masque et tuba, kayak, bateaux à fonds transparents… Mais toujours à des prix… américains ! Tout est en US dollars ici, et si on peut évidemment payer en pesos, c’est rarement en notre faveur.

Je voulais louer un kayak en solo. C’est 30USD de l’heure et sans pouvoir aller jusqu’au cap. Pour le tiers du prix, un bateau taxi me fait visiter les cailloux les plus célèbres jusqu’à l’arche formant la pointe. Il me laisse ensuite sur une belle plage encore quasi-déserte : la plage des amoureux. Pour la saint Valentin, c’est un choix plutôt judicieux ! Une petite marche mène de l’autre coté du cap. La plage du Divorce ! Moins glamour… Mon explication réside dans le positionnement : la plage des amoureux donne sur la baie, calme, paisible, protégée. Celle du divorce fait fasse aux vagues du Pacifique, violentes et dévastatrices. Personne ne confirmera mon idée…

Un fort vent se lèvera vers midi et les plages seront évacuées. J’en profite pour marcher dans la ville et racheter une casquette, perdue à Todos Santos.

Je tente, enfin, un restaurant. La salle est belle, décorée à la mexicaine, fleurie et colorée, la nourriture intéressante. Le service est expéditif, ayant oublié un plat. Et l’addition, très touristique… J’aurai la même expérience quelques jours plus tard à San Jose. Depuis, je vise les cantina locales, sans cérémonie, mais bon et peu cher.

Le principal point positif de San Lucas, c’est l’auberge. L’une des deux seules de la ville. Un simple dortoir de six lits et deux chambres doubles. A taille humaine et agréable. Et surtout, une atmosphère de voyageurs comme je les aime. On partage histoires, conseils, anecdotes et parfois contacts. Le petit hic, le bruit de la rue et une salle de bain basique. J’y retrouve Luke (à l’auberge ; pas dans la salle de bain…), rencontré à La Paz et qui faisait partie de notre petit quatuor avec Rica et Christian. Il cherche à s’installer quelques semaines pour allier télétravail et découverte. Rica est toujours à Todos Santos et prendra la direction du Nord avec le vieux John et son chien. Quant à Christian, je pense que lui-même ne sait pas où il va. Aux dernières nouvelles, il repartait vers La Paz. Les joies des chemins !

6h, lundi. Apres deux nuits à Cabo, un mini van vient me chercher, direction Cabo Pulmo. J’ai pris un package de quatre plongées en deux jours, transport et nuit inclus pour 400 USD. C’est cher mais je vais plonger dans ce que Cousteau appelait « l’aquarium du monde » ! Apres 2h30 de route dont les derniers kilomètres sur un chemin de terre, nous atteignons la ville reculée. Juste deux rues, électricité principalement solaire, au milieu du désert. Au bord, la plage et la zone protégée.

Le début est un peu chaotique. Les cinq ou six clubs de plongée s’arrangent pour l’organisation des sorties en mer. Je ne sais dons pas avec qui je plonge, jusqu’à ce que le chauffeur me passe au téléphone Tamara, l’organisatrice locale. Tout s’éclaire. Je plongerai avec deux compagnies en deux jours, mon logement est à 50m de la plage avec une vue sublime sur le lever de soleil, un bon lit et une bonne douche. Un petit restaurant à coté pour le diner et une paillote avec une bière pour le lendemain midi.

Mais je ne suis pas là pour manger ! C’est sous l’eau que la magie opère ! Tout d’abord à El Cantil, un petit canyon sous-marin qui permet de découvrir et prendre la température (froide) des lieux. Le second site, El Vencedor, m’offre la chance exceptionnelle de plongée avec des requins-bouledogue (bull-shark en anglais) ! Le maitre-mot, rester calme ! Surtout lorsque ces gros poissons de plus de 2m apparaissent au détour d’une paroi de l’épave qu’ils habitent. Sublime ! Ca reste un requin tranquille. Seuls les requins-tigre et plus rarement le grand blanc sont agressifs. Je ne prêterai pas ma main pour vérifier…

Le lendemain, direction El Bajo, un site un peu plus en haute-mer. Là, on découvre de superbes groupes de centaines de poissons, des coraux riches et même un banc de raies qui semblent voler entre deux eaux. Encore une fois magnifique ! Cerise sur le gâteau à notre remontée, nous sommes « accueillis » par trois baleines à bosse, à 20m du bateau. Deux males pourchassent une femelle à grand coup de queue et de nageoire. Un spectacle rare des dires du capitaine. Le guide confirmera aussi que les sons ondulants entendus sous l’eau étaient bien leurs chants ! Je suis fasciné ! Je décide pourtant de ne pas faire ma quatrième plongée. Mes oreilles sont à leur limite et le site est le même qu’hier, El Cantil, le moins intéressant. Une baleine passera pourtant proche du groupe ! La visibilité n’étant pas bonne et les retours du groupe mitigés, je ne regrette pas.

Je ne regrette pas non plus ces deux jours dans une nature préservée entourée d’une faune que j’ai eu la chance d’approcher de si prés !

Fin de la parenthèse, le chauffeur, plutôt sympathique, me dépose au retour directement à l’auberge à San Jose. Le troisième « Cabo » !

Plus calme, plus serein, plus mexicain aussi dans son style. J’y passerai presque six jours. Tout d’abord pour l’ambiance super relax de l’auberge, tenue par Joe, ou Crazy Joe, un surfeur mexicain très « peace », bien qu’organisé. Ensuite car nous ne seront au maximum que 5 voyageurs, ce qui préservera le calme. Enfin car j’y reprends le temps de lire, cuisiner, courir ou marcher le long de la plage…

San Jose offre un visage très typique, sûr et avec tous les services d’une ville moyenne. J’ai même un marché à 50m pour les fruits, légumes…

Ce jeudi, la ville est en effervescence ; c’est la Galerie Night. Le centre-ville possède quelques rues de galeries d’art aux styles éclectiques mais sans aucun doute huppées (certaines œuvres sont affichées à plus de 20000$). Elles ouvrent jusqu’à 21h le jeudi et attirent les visiteurs de San Lucas, principalement américains.

Je voulais en profiter pour me faire un restaurant sympa. Mon premier choix est complet, mon 2^nd fermé, mon 3eme trop cher… Je me rabats sur mon quatrième, Jasmin, clairement touristique au service moyen et aux prix déconnectés (8€ la salade césar…) Je regrette moment où j’entre…

Surtout que depuis quatre jours, je mange le soir dans une cantine locale, à deux minutes de l’auberge. Fréquentée uniquement par des locaux, je me fais plaisir avec tacos, gringos ou papas rellenas pour un repas complet à moins de 100 pesos (4€).

Entre tout ca, je suis parti visiter la Sierra de la Laguna, la bande de montagne traversant la péninsule. Je devais même y camper mais Edgardo, mon guide pour cette excursion a dû annuler le second jour pour des problèmes d’intendance. Ca ne nous empêchera pas de découvrir les canyons de granit offrant de sublimes piscines naturelles d’eau froide avec deux américaines. Il n’a pourtant pas plus en Baja depuis 3ans (!!!) hormis quelques jours durant la saison des pluies. L’eau s’écoule pourtant en continue dans le canyon. Elle provient des mousses d’altitude qui absorbent la moindre humidité avant de la rendre sous forme de ruisseaux. Nous finissons avec un jus de mangue aromatisé à la Tequila, bien mérité après 3h de marche et de vélo. Mon bus de retour n’étant qu’à 18h, je discute avec Edgardo, ingénieur de profession à Mexico CF avant de se reconvertir. Il me laisse profiter des hamacs de son futur projet d’éco-Lodge avant de me déposer à l’arrêt de bus pour un retour à San Jose.

De là, je pars demain à Loreto. Un arrêt à La Paz et 9h de route m’attendent pour 700 pesos (28€). Mon guide m’attend pour quatre jours et trois nuits de kayak et camping entre les iles de Carmen et Danzante, sanctuaire des baleines bleues, les plus grands êtres vivants du monde !

Le budget en prendra un sacré coup, d’autant qu’il n’y a pas d’auberge bon marché à Loreto. Mais on n’a rien sans rien. Avançons !

PS : Il m’a fallu un ou deux jours pour quitter mentalement Todos Santos. Mon sentiment sur Cabo San Lucas a ainsi peut-être été biaisé.

Bullshark diving in Cabo Pulmo