Samedi 6/3 Guadalajara

Samedi 6/3 Guadalajara

Depuis mon départ de Baja California, j’ai l’impression d’être en transit, de ne pas arrivé. Il faut dire que dans ma tète, ma prochaine destination, c’est Oaxaca, plus au sud. Mais comme j’ai privilégié les transports terrestres et maritimes, je prends mon temps.

De Loreto, je descends en bus jusqu’à La Paz. J’arrive bien à l’heure pour le ferry qui part de Pichilingue à 20 minutes de taxi (200 pesos, 8€). Je peux prendre ma cabine dés mon arrivée à bord, à 18h. Ce qui me permet de me poser, enfin. La traversée dure 14h, de nuit et coute 1200 pesos (50€), avec un siège. J’ai opté pour une petite cabine à 1400pesos (60€), pour profiter pleinement et me reposer. Je me rétablis doucement. Un repas basique mais nourrissant est même inclus ! Je ne fais toutefois pas long feu, au calme.

Dés 8h, le lendemain matin, après une bonne nuit, j’arrive à Mazatlán, de l’autre coté de la mer de Cortez, dans le Sinaloa. Il fait beau, déjà bon, et la plage est à 2 pas de la posada Brambilla, où je vais passer deux nuits. La ville n’a pas grand charme. Passé un petit centre historique typique, la longue plage est bordée d’hôtels et de chantiers. Je l’arpente en long et en large. Je grimpe au phare qui surplombe la ville. On aperçoit toutefois de belles plages vierges plus au sud.

Mais je n’aurai pas le temps d’en voir plus. Apres deux jours, je prends le bus, très confortable avec un petit écran (qui ne fonctionne pas), direction Guadalajara. Apres 8h de route dont deux dans les bouchons, j’arrive enfin au terminal. Sur les conseils du chauffeur, je m’arrête au terminal Nueva, plus proche du centre et surtout desservi par le métro. Un vrai plus quand on arrive à 21h, avec un décalage d’une heure, et donc de nuit dans une ville inconnue. La ligne dessert le centre historique et donc mon auberge, à deux blocs de la place d’armes.

L’auberge Hospedarte Centro est propre, jolie mais un peu bruyante. Pour ce premier soir, je suis seul dans un dortoir de quatre. Les trois nuits suivantes, je serai rejoins pas Jésus, étudiant en médecine à Mexico, très calme, révisant ses cours la nuit dans la salle commune. Pour les deux nuits suivantes, la vie d’une auberge reprend son rythme.

Guadalajara est la 3eme plus grande ville du pays. Elle semble pourtant à taille humaine. Le centre historique s’articule en croix autour de la cathédrale et quelques grandes avenues se repartissent les différents commerces.

Je pousse la marche jusqu’au quartier plutôt chic de Chapultepec, puis, plus au sud, celui de Tlaque Paque, très touristique le samedi mais plutôt coloré. Pour compléter ma visite, je prends un guide pour une vingtaine d’euro qui m’emmène au canyon de Huentitan. C’est un magnifique parc aux frontières de la ville. Un circuit longe dans la vallée, 500m plus bas, vers le pont qui fut le 2nd pont suspendu d’Amérique après le pont de Brooklyn. C’est aujourd’hui une réplique déplacée, mais le canyon garde son aura de point de passage historique. Ca fait aussi, et surtout, une belle demi-journée de marche un peu sportive. Même le guide, étrangement lituanien, est heureux d’y venir. Ca le sort du bureau ! Si je peux aider…

Quitte à être à Guadalajara, il y a une visite incontournable : Tequila ! Le village se trouve à 1h30 de camionnette. J’ai opté pour le tour proposé par l’auberge à 500 pesos (20€). A ce prix j’ai peur de me retrouver dans un wagon de touristes… Au final, ca sera certes touristique, mais beaucoup plus intimiste que prévu. Nous ne sommes que 15 et je suis le seul non-hispanophone. Ca m’entrainera ! D’autant que j’intrigue les mexicains du groupe. Notamment un petit vieux de 83 ans tout content de ce cosmopolitisme. Il gardera sa bonne humeur toute la journée. Et quand il est content, il parle ! Et il était TRES content…

Le premier arrêt du tour est une distillerie de Tequila, entourée de champs d’algave. On nous explique la coupe particulière de la plante, sa transformation au moulin et sa distillation en alambic. Puis à la cave, les différents types de Tequila, selon leur vieillissement : plata, après seulement quelques jours de tonneau, la plus blanche. Reposada, qui prend une couleur or après 10 mois. Anejo, plus ombre, plus douce, après deux ans. Et Extra Anejo apes 5ans. Nous les testons bien évidemment toutes, dans une ambiance studieuse. Puis arrivent les mariachis qui ambiancent la terrasse. La tequila faisant son effet, l’atmosphère se détend et le guide sort une nouvelle bouteille qui achève de dissiper les réticences. C’est bon enfant.

Si les mariachis me paraissaient « cliché », j’apprends que c’est typique de la région du Jalisco et classé au patrimoine mondiale de l’Unesco. Si c’est culturel, remettons une dernière !

Dans ce genre de tours, les repas sont souvent à vos frais et pris dans des hangars à touristes. Vu le petit groupe, nous nous arrêtons sur les hauteurs du village de Tequila, surplombant les champs d’algave. Quatre mexicaines me proposent de me joindre à elles pour le déjeuner, ce que j’accepte avec plaisir. Nous échangeons en espagnol. Je commence à prendre confiance.

Apres le déjeuner, le guide nous dépose au centre du village. Il fait partie des Pueblos Magicos et à un charme certain. Une visite qui se sera finalement très bien passée, sans la foule de touristes et avec un groupe, principalement mexicain de très bonne humeur !

Aujourd’hui, pour mon dernier jour à Guadalajara, je prends part au free walking tour de l’auberge. Nous sommes 4 avec le guide, avec qui j’ai déjà sympathisé plus tôt. Nous refaisons le tour du centre historique. Une histoire coloniale classique depuis sa fondation au 15eme siècle, bien que ce soit en réalité son quatrième emplacement, en comptant les époques préhispaniques. On finit au marché pour tester la birria, un ragout traditionnel à base de bœuf ou de chèvre, de jus de tomate pimenté, d’oignons et de purée de haricots. C’est simple, bon et ca tient au corps. Une dernière bière clôture cette visite et je pars vers l’hospice de Cabanas, un grand bâtiment blanc qui abrite une coupole de peintures modernes de Jose Clémente Orozco, célèbre peintre local des années 30. Mon espagnol ne doit pas être si mal car on me fait le prix « local », et non « étranger », à l’entrée. Muy bien !

Il va être temps de quitter Guadalajara. J’avais bien prévu de visiter le Nevado de Colima, une montagne proche, mais la météo s’y oppose. Je partirai donc avec un jour d’avance vers Mexico. Bien qu’ayant finalement beaucoup fait et vu ici, j’ai l’impression de l’avoir survolée. Je dois continuer ma route.

PS : ce dernier soir, il y a presque plus de français dans l’auberge que d’autres nationalités. Un savoyard et une parisienne, plutôt de type voyageurs. Mais aussi un trentenaire de Vieux boucau et une… juillannaise ! Il m’aura fallu faire 10000km pour en croiser une… Leur parcours est plus atypique. Ils se présentent comme shamans guérisseurs, en partance pour une retraite dans le désert de Sonora. Ils se sont rencontrés sur la route. La discussion est intéressante car il y a une véritable ouverture d’esprit et compréhension du monde, loin des clichés déconnectés (pour être poli). Ils font simplement leur chemin comme ils l’entendent. Improbable mais enrichissant.

(Bertin pour son nom à elle, sa mère est factrice à Juillan. Lui tient un bar et fait de la bière dans les Landes.)

P3014694
P3014698
P3034703
P3034710
P3034718
P3044742
P3044738
P3044750
P3054760
P3054773
P3064791
P3064794

Ajouter un commentaire