Vendredi 16/04 Bacalar
Vendredi 16/04 Bacalar
J’ai les sentiments contradictoires que le voyage se termine et que les vacances commencent.
En quittant Valladolid, je quitte le Yucatan pour le Quintana Roo. Jusqu’au début des années 70, la région n’était même pas encore administrativement créée. C’était une zone de forets, de marais, de lagunes. La partie sur de la cote, de Chetumal, la capitale, à Tulum, était déjà peuplée mais essentiellement de villages de pécheurs. Et cela, depuis l’époque maya. La partie Nord, cependant, aujourd’hui la plus touristique et développée, ne date que de 1970. Cancun fut « créer » pour offrir une alternative aux américains après la fermeture de Cuba. Playa del Carmen, encore un village il y a dix ans, a quant à elle connu le plus fort développement du pays (et certainement pas dans la bon sens). Enfin, Tulum et ses fameuses ruines prennent le relai. Ce développent apporte une énorme quantité de dollars avec les fêtards américains notamment. Ce qui attire évidemment gangs, dealers et escrocs en tout genre. Et malheureusement, c’est un peu ma destination pour ces derniers jours.
C’est pour cela que j’ai l’impression que le voyage se termine et que les vacances commencent. Car tout sera désormais fait pour que je sois un touriste et plus en voyage.
En attendant, je rejoins Bacalar, un village au sur du Quintana Roo, dont le développement s’accélère mais qui garde encore son coté reculé. Le village est simple. C’est sa lagune qui attire ici les amoureux de la nature et ceux qui veulent échapper au tumulte de la cote. La lagune est surnommée la lagune aux sept couleurs, dû à ses nuances de bleus et de verts. Malheureusement, plusieurs mois de pluies ont déversé terre et sédiments, et ont altéré les couleurs. Le centre de la lagune est encore affecté mais certaines zones ont récupéré leur charme.
Le premier jour, je pars avec Günnard, un allemand installé ici depuis prés de vingt ans, pour une journée de découverte de la mangrove en kayak. Pendant 6h, nous naviguons entre les racines, sur un tapis d’eau couleur de lait et d’argile. Le calme est intense, seulement coupé par les explications de mon guide. Quelques plongeons dans une eau à 26°C rafraichissent après les efforts du jour. Et pour 1100 pesos (44€), taxi inclus, c’est plutôt un bon plan pour la cote (tout est plus cher au Quintana Roo !).
Pour mon second jour, j’enfourche un vélo de compétition et me lance sur la route nationale direction le sud cette fois. Elle est limitée à 100km. Heureusement car mes mollets sont en feu !!! Blague à part, la route est assez large, comme les bas-côtés, pour que je me sente en relative sécurité sur mon vélo, alors que les voitures font l’effort de bien garder leurs distances.
A 15km de Bacalar, j’arrive à Los Rapidos. C’est une zone privée avec un petit restaurant et des transats au bord de l’eau. L’eau coule dans un canal étroit entre deux parties de la lagune, créant un petit courant agréable. On y retrouve aussi des formations rocheuses et microbiologiques appelées stromalites. Le paysage est superbe avec nuances de bleu, de vert, de blanc… Et je m’amuse à monter et descendre le canal entre deux siestes. J’y resterai finalement 5h avant de remonter sur mon engin. Ce lieu reste touristique et le prix a triplé en 1an (150 pesos - 6€), mais ca reste un endroit sublime où passer une journée. Malheureusement, le peu d’attention aux stromatolites des visiteurs risque de détruire ce lieu plutôt étroit. C’est aussi mon sentiment général sur le développement de la lagune…
Mes soirées ont été finalement assez occupées, malgré le calme du village. Le premier soir, je pars manger avec Dominique, une française de mon auberge, mère de famille partie faire le tour du monde avec ses enfants. Un beau projet ! Le second soir, alors que je mange le meilleur burrito de la ville, je suis rejoint par deux autres colocs, un allemand d’une triste négativité, en boucle sur le Covid, et un enseignant anglais bien plus intéressant, dont nos visions du voyage se rejoignent. Enfin, le dernier soir, je retrouve Roman et Agathe, les français rencontrés à Valladolid, pour un gros burger. Voyager en solitaire ne veut pas dire être seul !
Quant à l’auberge, c’est un joli carré de verdure, avec seulement deux dortoirs de quatre lits. Le couple italo-mexicain d’une trentaine d’années est sympa, plutôt roots et tranquilles. Un petit bémol pour moi : la cuisine n’est pas accessible et on est tous dans un seul dortoir alors que le second est vide. Petits détails toutefois.
Ca sera vraisemblablement mon dernier dortoir du voyage. J’ai appris hier que l’auberge prévue à Cozumel, ma prochaine destination, ferme car ils ont des cas de Covid. Trouver un nouvel hébergement à 24h de mon arrivée dans une zone aussi touristique a un coût certain. D’autant que l’auberge devait être gratuite pour moi, plongeant avec la même entreprise. J’en profite pour réorienter mes priorités et je mise désormais uniquement sur des chambres privées dans de petites structures. Si le Covid lui-même n’est pas ma préoccupation principale, le test obligatoire pour le retour, oui ! Et je galère un peu à trouver un centre pour le faire à Tulum. J’en ai contactés plusieurs. On verra bien ! (ca s’avérera très simple)
Aujourd’hui, direction Cozumel en bus et ferry. Je devrais y arriver en fin de journée.
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