Dimanche 7/2 Boquete

Dimanche 7/2 Boquete

Je n’ai même pas attendu les 4h. J’avais trop besoin de sommeil.

Pourtant je suis en forme ce matin. Et je dois voir avec l’agence pour les arrangements après ma défection d’hier.

Finalement, ils me décalent à demain soir, après ma journée rafting.

Mais pour aujourd’hui, c’est assez vide. Je pars en colectivo pour le sentier des Tres Cascadas, à 30minutes au fond de la vallée par une petite route que le chauffeur prend pour un terrain de rallye.

La rando de 2h (officiellement 3h) passe par 2 premières cascades faciles d’accès dans la forêt luxuriante. La 3eme est bien plus amusante avec un sentier de racines et cordes, boueux à souhait. Je profite du calme de la 3eme cascade pour me nettoyer un peu. Sur le chemin, je discute avec 2 guides qui félicitent mon rythme de marche. Un détail, mais ca me redonne confiance pour le volcan.

Le seul problème de cette rando est son prix exorbitant : 7$ d’entrée + 6$ de bus. C’est certes un parc privé, mais quand même….

Je redescends pilepoil à Boquete pour sauter sur un coup de tète pour la visite d’une plantation de caféiers.

Ric, un californien de 60-70ans, propriétaire d’une petite plantation nous monte, 2 touristes américaines sympathiques et moi-même, dans son antre. La vue est magnifique mais ce sont surtout les connaissances partagées qui marquent. Nous passons évidement en revue les étapes de la culture du café. Le fruit est plutôt sucré avec un petit jus, mais c’est le noyau, la graine, qui sert au café. Pour l’obtenir, il y a 2 méthodes : l’hydroculture qui sépare la peau du noyau en les arrosant à forte pression à travers des tamis. La peau s’arrache et  il ne reste alors que la graine de café. Cette méthode, utilisée par 80% des cultures, demande beaucoup d’énergie et pollue les cours d’eau en aval. C’est pourtant la plus facile et la plus rapide.

La 2nde méthode, utilisée par notre hôte, demande plus de temps car le fruit va être séché jusqu’à ce qu’il ne reste qu’une peau séchée sur le grain, qui tombe toute seule. La peau est conservée pour faire une infusion de café, une sorte de thé huileux et sucré, plutôt surprenant. Le café, surtout de l’arabica, est collecté à la main, et vendu en latta, panier qui sert de mesure, d’environ 5 gallons. Par exemple, Starbucks paye 2,5$ par gallon, équivalent à 5tasses, alors que Rich vend 10$. Il exporte peu, mais certains contrats en Allemagne lui permettent d’offrir un salaire plus élevé et de meilleures conditions à ses cueilleurs. J’ai pu comparer entre les logements qu’il propose et les cellules numérotés vues dans les plantations hydro.

Il est plutôt ouvert sur sa gestion business, autant sur ses couts que sur son organisation. Il nous explique notamment qu’il ne peut être labélisé « sustainable » car il a du utiliser un fongicide en 2013 afin de ne pas perdre ses cultures (il faut 5ans sans produits chimiques pour le label).

Nous goutons un café medium et un dark, après avoir senti la différence à chaque étape du processus. Je préfère le dark sans hésitation (je ne suis pourtant pas très café). La différence se fait sur la courbe de chaleur lorsque le grain est grillé, le medium ayant besoin de 7minutes, alors qu’il en faut 15 pour le dark.

Nous partageons enfin les 2 cafés, des gâteaux et une bière en discutant tranquillement sur la terrasse de la plantation. Nous repartons avec notre petit sac de café grillé dark après 3heures enrichissantes et agréables.

De retour à l’auberge, c’est le drame ! Il n’y a plus d’eau dans tout le village ! Pas de douche, après une longue journée… Dur ! Bref…

Après la réorganisation de ce matin, Rich m’a déconseillé de tenter de joindre Almirante dans 2jours par les transports publics car je risque d’y rester coincé, alors que ce n’est pas un endroit très sûr. Je déroge alors à ma règle de non-connexion pour modifier mes réservations. Plus de place pour le 9 à l’auberge, je devrai déménager 50metres plus loin dans une autre… Les joies des trips en Amérique Latine.

Je passe le reste de la soirée à discuter avec Pacôme, un bordelais qui travaille à Panama City. On se remet à jour des résultats foot et rugby en discutant voyage (il a vécu 1an en Argentine, et les girondins ont encore perdu).

Toujours pas d’eau. M’en fous, demain c’est rafting en eau douce !

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