Vendredi 5/2 Panama City
Vendredi 5/2 Panama City
Une journée « touristique ». Il faut bien suivre certaines traces pour voir les principales « attractions ».
Encore une interruption nocturne à 3h puis d’attaque à 6h30. Le petit déjeuner de l’auberge se contente de pancakes-maison avec café, mais ca suffit largement vu la taille.
Ce matin, direction le Canal de Panama, depuis l’écluse de Miraflores, la plus proche. Enfin proche, version transport latino-américain. Le gars de l’auberge m’explique qu’il est très dangereux de prendre les bus bariolés et bruyant, les Diablos, comme celui que j’ai pris hier, à cause de leur conduite. De coup, direction le métro, moderne et propre, qui ressemble à celui de Barcelone. Evidement je me perds avant de trouver la station…
Pour bouger de Panama City, il faut aller à l’Ouest de la ville, au terminal d’Albrook, accessoirement le plus grand centre commercial d’Amérique centrale. Je veux d’abord prendre mon billet pour David, le départ de demain matin, mais ils ne seront en vente que demain. Pratique un samedi, avant 8h, un week-end de Carnaval… Sinon le bus pour le canal, c’est « Miraflores », écrit sur l’avant du bus, à l’arrière du terminal au fond à droite. Le trajet coute 0,35USD (comme le métro) mais il faut avoir la carte de transport chargée. Elle coute 2$. Le trajet dure 15-20minutes, après l’attente du bus (35minutes pour moi). Le bus dépose directement devant l’écluse (contrairement aux Diablos, non autorisés).
On est d’accord, c’est une attraction pour touristes, à 15$ la plateforme et le petit film. Bonus avec les groupes d’américains ventripotents. Ca reste malgré tout l’emblème du Panama, un « must-do ». 2 porte-conteneurs passent à ce moment-là, et j’observe le mécanisme. Bon c’est une écluse. Ok, une grosse écluse…
Pourtant son histoire est complexe et super intéressante. Et, Cocorico, c’est un français qui a, à la fin du 19eme siècle, posé son doigt sur ce bout de terre. Ferdinand de Lesseps, fier bâtisseur du Canal de Suez quelques années auparavant, souhaite rééditer l’exploit (ou « le miracle » selon son fils) et lance la Compagnie du Canal de Panama. L’échec est total, financier et politique. Les travaux ont été lancés mais les appuis à la Compagnie se retirent en 1879. Lesseps mourra 5 ans plus tard.
Rentrent alors en jeu au début du 19eme siècle les USA. Alors tout le contraire d’expansionnistes, ils s’appuient avant tout à l’époque sur leurs forces intérieures, sans réelle armée. L’idée première était un canal au Nicaragua, mais pour quoi ne pas reprendre les travaux du bon Ferdinand ? On le finit et on dit « c’est nous qu’on la fait ! ». Il faut toutefois être honnête, les USA apportent la rigueur, l’organisation, les moyens et l’appui gouvernemental. Ce sera même le premier voyage d’un président américain hors du pays.
Petit point diplomatique : Sous Lesseps, le Panama appartient à la Colombie qui préfère s’associer à la France. Puis le Panama s’insurge, boute les Colombiens et accueillent les Américains (en gros). Ca ne sera quand même pas l’amour fou toutefois car, si les américains inaugurent le canal en 1914 (par un signal électrique envoyé de la Maison Blanche, Teddy Roosevelt fait exploser la dernière digue), ils ne rendront l’administration du canal au Panama qu’en 1977 et la souveraineté en 1999 !
Géographiquement, il y a 3 écluses : Gatún, coté Atlantique, et Pedro San Miguel et Miraflores, coté Pacifique.
L’histoire dit qu’il y a 3 canaux : le français, l’américain, et le panaméen. Ce dernier ouvrira en 2016 avec l’agrandissement permettant à des cargos 3 fois plus gros de passer.
Tout ca pour quelques balustres. On n’a pas fait autant de foin pour le Canal du Midi…
En attendant le bus du retour, je discute avec Anna, une allemande de Cologne qui voyage seule en Amérique Centrale sans parler espagnol et avec un anglais approximatif. Un beau challenge. Et un moment aussi fugace qu’elle était jolie.
De retour au centre, je tente de trouver l’entrée du Parque Municipale, en vain. Je décide alors de longer le front de mer jusqu’au Calco Antiguo, le vieux Panama. C’est mignon mais ca reste un coin à touristes. Heureusement, l’architecture et les couleurs sont au-dessus de tout ca.
Il fait ultra chaud et humide. Il me faut un jus de fruit frais, que je trouve dans une petite boutique « santé ». Un petit wrap pour le repas et des fraises offertes en desserts, et je laisse même un bon pourboire, pour le sourire de la serveuse. Je suis trop romantique…
A force d’avoir le cœur en ébullition, il me faut rentrer à l’auberge me rafraichir la tète dans la piscine de l’auberge. Un peu de repos avant l’apparition des coups de soleil et il sera temps d’aller chercher à manger et de préparer le sac pour demain.
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