Vendredi 7/2 Batang Ai (Lubok Kasaï)

Vendredi 7/2 Batang Ai (Lubok Kasaï)

Oh ben merde ! Une journée sans pluie !! Et avec trois orangs-outans vus !!!

Hier soir, extinctions des feux à 22h. A22h30, je dormais ! Et malgré les coqs et les bruits du village, j’ai bien dormi. Il fait plutôt frais dans la jungle la nuit.

Aujourd’hui, mon guide, deux boat men et moi-même allons nous enfoncer petit à petit dans la jungle, à pied et en bateau. Les deux aides gardent les affaires dans la pirogue pendant que je fais une partie à pied avec le guide. A la recherche de la star locale : Laurent Outan ! ou Orang-outan, mais c’est moins drôle. Orang signifie homme en Iban et Utan, foret. C’est donc l’homme de la foret. Il partage 97% de son ADN avec l’homme. C’est une espèce en voie de disparition, alors qu’on ne la trouve plus qu’à Bornéo et Sumatra. Il mesure environ 1m, se déplace de branche en branche sans sauter, et mange principalement des fruits.  Il construit un nid de branches dans les hauteurs des arbres chaque soir. Ces deux derniers détails aideront à les trouver : un fruit jeté, un nid frais et on patientera dans l’espoir d’en apercevoir un.

Ce matin, le premier trek part du village en suivant la rivière. Dés les auteurs, Edgar s’éloigne du chemin. Je le suis et aperçois à une centaine de mettre dans les hauteurs, un orang-outan de taille moyenne s’enfuir. Ca n’aura duré que quelques secondes mais ca me parait déjà une récompense de mes efforts humides. Sur le reste du parcours, Edgar me présente les plantes, les insectes et surtout les sons de la foret. Non seulement pour les Orang-outan, mais aussi les cerfs aboyeurs, les écureuils, les oiseaux… Et ce bruit de scie électrique ? Une cigale. Elle a pas l’accent de Marseille celle-là !

Au bout du chemin, la pirogue nous attend pour remonter un peu plus la rivière. Direction la cascade Enseluai. Cachée dans un méandre, une sublime piscine naturelle reçoit les eaux de la rivière tombant d’une douzaine de mètres. J’avais prévu le coup et dégaine le maillot de bain. L’eau est parfaitement fraiche pour compenser la chaleur ambiante. Petite session photo et selfies pour faire rager un peu au retour.

Tout à coup, je me fais attaquer par une horde de poissons carnivores ! Ce sont en fait des petits poissons d’une dizaine de centimètres qui s’attaquent à mes peaux mortes. Bien que surpris au début, je laisse faire le massage de pied. De petites morsures légères, comme un peeling. Des pieds de nouveau-né.

L’autre avantage de la cascade, c’est que je suis absolument seul ! Pas un touriste à l’horizon. Edgar et les  boatmen sont eux restés 50m en aval sur une petite plage dans le creux d’un méandre. Ils préparent un barbecue Iban. Riz, poulet légumes, tout est cuit dans des tiges de bambous ramassées sur le chemin. Elles sont farcies et posées sur le feu. La couche extérieur brule pendant que la couche intérieur du roseau cuit l’aliment comme à la vapeur, tout en lui donnant un gout plus végétal. Génial, et super bon !

Depuis le repas, nous sommes assaillis de mouches. Il nous faudra redescendre la riviere et attraper un second trail pour s’en débarrasser.

Cette fois, direction le camp dans la jungle. Mais avant, les orangs-outans. Ils sont là, sur les quelques kilomètres de chemin. On les entend. Une sorte d’appel murmuré, des fruits jetés. Souvent très prés et pourtant rien… Puis, après une bonne montée vers l’arête de la colline, elle est là ! Ou plutôt ils sont là. Une mère et son petit. Peut-être seulement 50m dans les arbres au dessus de nous. J’ai d’abord du mal à l’apercevoir. Puis, je la fixe. Enfin ! Superbe ! Exceptionnel ! Cette face noire ai regard intelligent. Cette robe orange caractéristique. Ces bras comme désarticulés qui ont la force de six hommes ! Nous restons à l’observer peut être trente minutes. A l’œil nu, aux jumelles, à l’appareil photo. Les clichés sont médiocres La star est à contre-jour.

Et elle n’aime pas les paparazzis. Un orang-outan contrarié commence par briser des branches, puis les envoie en direction des envahisseurs (ils sont très territoriaux). Si cela ne change rien, c’est soit la fuite, soit l’attaque. Notre maman ne semble pas vouloir fuir ; elle a surement trouvé le bon coin pour la nuit. Nous dérangeons clairement ! Apres plusieurs branches dans notre direction (sans nous atteindre), nous la laissons tranquille. Je suis comme un gamin devant le livre d’images des animaux. Je viens de passer une demi-heure à observer l’un des animaux les plus rares et intelligent du monde !

Le camp dans la jungle est basique avec un baraquement de six chambres en bois, un baraquement douche (eau de pluie non chauffée) et toilettes, et une cabane cuisine/réfectoire. Pas d’électricité. A 19h, c’est nuit noire et lampe frontale. J’ai juste le temps d’une baignade rafraichissante dans la rivière et d’une bonne douche avant le diner. Poulet, riz, légume. Et surtout du bambou à la fougère (midin – exclusivement local). Excellent ! J’ai toutefois assez peu d’’appetit. Pour une fois… La chaleur peut-être (encore 28-30°C).

Ce soir, c’est rando de nuit le long de la rivière. Je m’en serais bien passé pour être honnête. La journée a déjà été riche ! Allez Go !

Fish feet massage in Batang Hai

Orang Outan in Batang Hai 0

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