Lundi 30/09 Kobe

Jour de match ! Ecosse-Samoa ce soir au stade de Kobe.

Une excellente nuit dans une petite case. Je crois que je préfère ca aux grandes chambres vides. Les dortoirs japonais ont tous des rideaux pour un minimum d’intimité. Je prends le temps d’un thé et d’un peu de lecture ce matin. Fort appréciable.

Les transports japonais sont parfaits une fois que tu sais exactement où aller. Dans le cas contraire, c’est un enfer. Je pensais descendre à la gare de Namba, proche de l’auberge pour remonter vers la gare d’Osaka. Peine perdue, il y en a 4 ou 5, selon les lignes et aucune n’a le même operateur… Du coup métro direct avec mon petit pain rond typique d’Osaka (melon pan) aux pépites de chocolat comme petit déjeuner. Même là il y a quatre quais pour la même ligne et je change au dernier moment pour le bon train direction Sannomiya, la porte d’entrée de Kobe depuis Osaka.

J’ai réservé une dégustation de bœuf de Kobe, l’un des meilleurs du monde, dans la chaine Ishiga. C’était mon troisième choix, mais les deux autres étaient fermés. Au 2eme étage d’un immeuble de bureaux, deux comptoirs-grill d’une dizaine de sièges chacun. J’aime cette façon de cuisiner les produits directement devant moi.

On commence par deux fines tranches de Kobe et d’un petit champignon en amuse bouche. Ca commence bien ! En entrée, une simple salade. Simple mais bonne. Et rare ici.

Le chef (un par groupe) me présente mon pavé de bœuf de Kobe. 150g d’une belle viande rose piquetée de blanc. Le chef me préparera différente variantes sur la plaque devant moi. Je le laisse choisir la cuisson.

Beau morceau sans garniture, cuit saignant. Assaisonné selon mon gout avec poivre japonais, sel rose, gros sel ou moutarde. Je teste de chaque. Mais le must reste la combinaison sel rose et poivre. Cela relève le gout légèrement sucré/noisette. La tendresse de la viande est exceptionnelle.
Mêmes petites coupes accompagnées de légumes dont le Konyaku, une sorte de patate japonaise à la consistance gélatineuse plutôt originale.
Un bol de riz avec miettes de bœuf, oignons, sauce soja. Excellent
Pousse de soja avec les restes moins « nobles » du bœuf
Miso, thé et boule de glace.

Petit quiproquo avec le chef quand je lui demande le nom du poivre, particulièrement parfumé. Il me dit qu’il vient simplement du Konbini (la superette locale)… Pour le thé, il faut toujours spécifier au Japon chaud ou glacé. Aucun des deux n’est sucré.

Enfin, les bœufs de Kobe sont notés selon différents critères de qualité et d’élevage. Le bœuf de Kobe est une sélection parmi les Wagyu, « bœuf japonais ». A4 ou A5 en fonction du taux de graisse (A5 meilleur) en gros.

Allez, fin du repas et direction Kobe. A la gare, je me fais alpaguer par des écossais prêts pour le match. Des argentins se joignent à nous et ca parle rugby évidemment ! J’adore cette ambiance. L’un des argentins vit prés d’Avignon et parle parfaitement français. Il est ancien arbitre international (il y a 15ans). Il m’avoue à demi-mot que la première mi-temps de la France face à l’Argentine était sa meilleure depuis 10ans. Paroles de pro ! Et je veux bien le croire !

Il me reste pas mal de temps et j’en profite pour visiter le peu à voir ici. Un joli front de baie, un temple, ca semble être tout. Il y a surement plus loin (château d’Imeji, brasserie de Nada) mais c’est un peu plus loin.

Finalement la boucherie, c’était bien à Kobe : 34-0 pour les Ecossais ! Alors, certes, avec deux essais de pénalités et un jeu désastreux mais quand même ! Un bel hymne dans un stade fermé, ca fait résonner le Flowers of Scotland. 27000 spectateurs dans ce stade à l’allure futuriste.

Je suis certes derrière les poteaux mais tout prés de la ligne d’essai. Je suis entouré de japonais. C’est le public parfait : il chante, supporte, respecte les deux équipes et applaudit au bon moment. C’est donc particulièrement chiant ! « L’important, c’est de participer », mon cul oui ! Du sang et des larmes ! Comme France-Argentine ! Allez, bien joué messieurs ! Ce fut un beau match ! (en fait non…). Mais toujours un plaisir cette Coupe du Monde. Et une organisation parfaite ; on ne peut leur retirer ca !

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