Samedi 5/10 Tokyo

Samedi 5/10 Tokyo

J’ai mal à la tète ! J’ai trop pris le soleil dans la journée finalement plus calme que prévue. J’en viendrais presque à me plaindre du beau temps. Sacrés français !

Les bords de la Sumida, l’une des rivières traversant Tokyo, sont aménagés. J’ai fait un petit footing tranquille mais le soleil tape déjà fort. Les bains de l’auberge sont fermés de 1àh à 14h. Je rentre de courir à 10h15 ; je suis bon pour un lavage au lavabo…

Apres avoir récupéré le couteau gravé, je file concrétiser une envie de sushi qui me tenaille depuis hier. J’ai repéré le Hinatomaru. C’est prés de Sensoji, l’un des plus grands temples de la ville, donc touristique et bondé. Il y a un peu d’attente pour les sushis aussi. Avec 10places au comptoir, ca limite. Le chef me prépare devant moi trois beaux sushis de thon rouge succulents et trois de différents poissons blancs, type daurade. Un petit vin de prune pour faire glisser et une douzaine d’euros pour l’addition !

Une marche digestive m’éloigne de la foule et me mène vers le petit temple Matsuchiyama. Calme, local et une petite exposition d’art Ukiyo-e, dont plusieurs œuvres d’Hiroshige.

Moins culturel mais tout aussi important, c’est l’heure de l’approvisionnement en thé, saké, cadeau et souvenirs. Maintenant que j’ai un sac à mettre en soute, je lâche les chiens !

L’heure tournant, il serait temps de trouver où regarder Angleterre-Argentine. Ca sera à ueno dans un pub irlandais rempli d’anti-anglais. Très bon esprit ! Et le XV de la rose s’impose comme prévu, et plutôt facilement. Le bar demeurera silencieux hormis un groupe de japonais que le rugby indiffère.

Tout ca me mène finalement à ma dernière soirée japonaise. La carte de l’auberge indique plusieurs restaurants aux thèmes alléchants : porc pané (déjà testé hier, succulent), ramen, sushi… C’est finalement un peu par hasard que je finis au Komagata Dozeu.

Le restaurant a plus de 200ans et une carte plutôt courte, ce qui est bon signe. On se déchausse et on s’installe à-même les tatamis. L’ambiance reproduit l’atmosphère de la période Edo (17-19eme siècles) avec des poutres apparentes et des portes coulissantes. La spécialité du restaurant est le Dozeu Nabe. C’est un plat à base de loche (dozeu), petit poisson de 7-8cm que l’on trouve en eau douce et dans les rizières. Le poisson arrive vivant au restaurant. Il est cuit une première fois dans du saké aromatisé afin d’attendrir le poisson et les arêtes. Il est cuisiné une seconde fois, mais dans du miso, pour le gout. Enfin, il est servi sur un Nibashi, marmite en fonte sur un brasero de charbon de bois, où il mijote une troisième fois, accompagné d’une sauce au soja appelée warishita, et d’oignons frais. Cette recette date apparemment du 18eme siècle.

On attend un peu que cela prenne et on mange le tout, de la tète à la queue ! C’est plutôt pas mal, bien qu’un peu amer. Et surtout super original.

J’accompagne ce plat de kujirajiru, une petite soupe de baleine (le japon est encore un des rares pays à les chasser). Un gout doux pour une soupe plutôt épaisse. Pour le repas complet, ce sera 2500yes, soit une vingtaine d’euros. Plus que raisonnable pour les produits et l’Histoire !

Il fait bon ce soir. Je rentre doucement à l’auberge, repassant devant les tours illuminées au loin. Les sacs sont prêts. Dernière nuit. Départ imminent !

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