Vendredi 27/09 Kinosaki
Vendredi 27/09 Kinosaki
Mon prénom est imprononçable en japonais. Adrien se transforme en Adiren. En effet, il n’est pas concevable dans leur alphabet d’avoir 2consonnes attenantes. Et ne parlons même pas de la prononciation du « r » ! A l’auberge, j’étais donc Adiren San (monsieur).
Point booking.com : Oumi, excellente petite auberge propres et calme. Staff aux petits soins d’une gentillesse extrême (merci Tommy !). A cote du château Nijo et à une petite marche du palais imperial et dans une petite rue tranquille. Top !
Apres un petit déjeuner à discuter voyages avec un jeune tokyoïte et une chilienne en partance pour le Népal, il est temps de quitter la délicieuse Kyoto. Une ville à taille humaine à faire à pied u en velo pour profiter de son atmosphère particulière.
Le train s’enfonce désormais dans les vertes collines de la campagne nippone, direction la mer du Japon, à l’ouest. Deux jours dans une petite ville thermale, où je vais découvrir un hébergement traditionnel : le Ryokan.
Kinosaki est un village thermal réputé, datant du 8eme siècle. Sa rue principale s’enfonce en serpentant vers les collines, laissant derrière elle une large rivière. C’est vert et bucolique. De jolis ponts de pierre enjambent le ruisseau. A son bruit s’ajoute le chant des criquets que la chaleur d’automne ranime.
Le village vit essentiellement du tourisme thermal. Pas moins de sept bains publics jalonnent la rue principale. On les appelle Onsen. Ils sont, comme tout au Japon, tres codifiés. Hommes et femmes sont séparés. On se déchausse à l’entrée même. Il est obligatoire d’être nu ensuite. On commence par une douche assise (obligatoire) autour du bain principal. Puis on peut se relaxer dans les bains intérieurs et extérieurs. L’eau de source y est tres chaude. Ce sont souvent de petits bassins entourés de jardins japonais. On ne mange pas, on ne plonge pas (la profondeur est de 50cm…), on ne cri pas et on chuchote. Il est conseillé de rester dix minutes par baignade pour profietr des bienfaits. Pas de photo bien sur ! (pour des fesses de japonais, il y a surement d’autres site, non mais oh !)
Apres un footing improvisé entre deux averses, j’ai pu tester pour me laver et me détendre les bains Kouno-yu. La légende veut qu’une cigogne blessée se soit baignée dans cette source et que sa blessure en ait été guérie. Si le bassin intérieur est quelconque, celui à l’extérieur, adossé à la montagne et couvert d’une petite pinède est superbe. Un vieux monsieur entame la conversation. Il me demande d’où je viens et s’enthousiasme de la réponse. La France fait ici toujours son effet mais il a surtout un petit fils vers Bordeaux, dans le vin (original…), si j’ai bien compris. A la sortie du Onsen, il me tendra sa carte. C’est le président d’une brasserie de saké à Kyoto. Il me dit vouloir exporter vers la France. Si je n’ai aucune connaissance en logistique, j’ai bien des contacts qui pourraient l’aider. Opportunité : rester ouvert à l’improbable.
Mon ryokan, lui, possède deux Onsens mais de sources artificielles. C’est un cinq etoiles Relais et Châteaux. Non pas que je veuille flamber, mais ca explique beaucoup ce qui va suivre.
J’ai été pris en charge dés la sortie de la gare en navette. Il n’y a pourtant qu’un quart d’heure de marche. L’entrée est sublime dans le pur style zen et japonais. L’arche d’accueil est joliment ornée. Mes bagages sont déjà dans ma chambre qu’une hôtesse me présente l’hôtel. Le jardin intérieur est tout simplement parfait ! Et ma chambre y donne dessus. Malgré la quarantaine de chambres, je n’entends que l’eau du ruisseau et les criquets.
La chambre se compose d’une entrée toute de bois, une simple fleur pour décoration. Elle donne sur une porte coulissante en papier de riz et montants en bois qui s’ouvre sur la pièce principale. Sol en tatami, décoration épurée, une simple table basse et un siège de sol. Sur la gauche, une alcôve donne sur la fenêtre. Un coussin et une table « creusée » font office de bureau. C’est simple, beau et relaxant. Un thé et des biscuits complètent l’accueil.
Les diners et petits déjeuners sont inclus dans le prix. Je le précise car les diners sont particuliers. Ce sont des Kaiseki, des repas gastronomiques japonais, basés sur des produits de saison, une présentation impeccable et une harmonie des sens. Le repas est servi dans la pièce principale, sur la fameuse table basse. Une hôtesse est dédiée à la préparation et au service des plats. Les cuissons par exemple se font sur le moment devant moi. Je vais sortir de ma zone de confort (bien que manger en face bien partie…), car la région de Tajima est particulièrement réputée pour ses fruits de mer. Pas vraiment mon point fort… Il y n’y a pas moins de neuf plats !
- Apéritif vin de poire yakuzenshu
- Hors d’œuvre : sushi de barracuda aburi, usagi yusu et aubergine, crevette frite, poisson de saison arina-ni, verrine de truite aux épinard
- Crabe des neiges Kasumi (une première pour moi !)
- Bol de soupe à l’anguille et aux champignons Matsutake. Excellent !
- Sélection de sashimi selon arrivage du jour (divers poissons, du poulpe, une gamba). De bonnes découvertes
- Préparation chaude du poisson du jour avec algues vinaigrées. Parfait !
- Entremet : abalone et tofu de concombre. Surprenant et plutôt bon
- Bœuf Tajima (une race de bœuf de Kobe notamment), tendre et goutue, servi avec des champignons extraordinaires
- Un bol de riz, une soupe miso (d’algues) et un thé en toute simplicité
- Des fruits de fin d’été et un tofu de noix pour l’automne
Une belle balade culinaire sur la cote de la mer du japon en automne finalement !
Même si je ne suis pas devenu amoureux des fruits de mer, j’ai gouté à tout et découvert de nouvelles saveurs (abalone notamment). Les quantités sont faites pour pouvoir apprécier tout le repas. Les odeurs sont exquises, notamment lors de la cuisson de la soupe ou du bœuf ! Une belle expérience qui n’avait donc rien à voir avec mes précédents festins.
Avec tout ca, j’ai déjà bien amorti le prix de la chambre ! Mais sinon, je dors où ???
Mon hôtesse, qui faisait des allers-retours entre chaque plat, s’inclinant jusqu’au sol à chaque passage, revient une dernière fois. Elle nettoie la table, prépare du thé, pousse la table basse et le siège de coté. Puis elle sort de son chapeau (ou plutôt du placard) mon lit ! C’est un futon traditionnel. Un simple matelas qu’elle agence au centre de la pièce. A coté, elle dépose une veilleuse contre les cauchemars et un anti-moustique contre les nuisibles. Superbe !
Une dernière balade digestive dans la ville et je retourne profiter des grillons. Demain, mon hôtesse remballe futon et rêves dés 8h30 pour un petit déjeuner japonais à 9h. Je ne sais pas ce qui va être le plus dur entre le réveil à 8h ou les sardines à 9h…
PS : Depuis le début du séjour au Japon, je note l’extrême amabilité de l’accueil et du service. Ce n’est jamais fait dans le but d’avoir un pourboire. Cette pratique est d’ailleurs tres mal vue dans le pays. Ils ont tout simplement le sens du service.
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