Jeudi 4/4 Bardia NP

Jeudi 4/4 Bardia NP

On ne découvre pas vraiment un pays si on n’a pas pris ses bus. Et je les ai pris en pleine gueule ! De l’immersion népalaise.

Hier j’ai dit au-revoir à Jessica. De la même façon que nous avons passé la semaine : sobrement, sans fioriture mais avec la complicité de 7jours à partager le même bungalow, les mêmes galères et les mêmes plaisirs. A 18ans, elle affront avec calme le Népal et le Sri Lanka en solitaire puis l’Europe bientôt. Cette fille est une graine d’aventurière !

Ceci fait, je file vers Gogambu, la station de bus de Katmandou. Une fois le ménage fait parmi les samaritains intéressés, un homme me prend par le bras (les népalais sont très tactiles), pour m’emmener devant le bon stand. Il n’y en a pas 50000 mais presque tout est écrit en alphabet sanscrit. Un mot ressort : Mahendranagar. C’est la destination du bus que je dois prendre. L’arrêt pour le parc national de Bardia, c’est Ambassa. Bus de luxe climatisé pour une arrivée en 14h sur le papier. Le prix : 1500roupies (~14€) ; départ à 13h30. Le bus d’extérieur sobre ressort toute son « indianité » à l’intérieur en rose, dentelles et pompons. C’est un bollywood roulant !

Le grand gars dégingandé a préféré la fenêtre au couloir. Un kiff de contorsionniste surement… Et puis le bus se remplit au fil du parcours, tout comme le couloir qui accueille désormais hommes, chiens et sacs de riz. Le coté « deluxe » surement. Pour passer le temps, une sublime parodie de film d’action passe à l’écran. Ah ? Ce n’est pas une parodie ??? Le mec qui danse dans les montagnes avec neuf filles en sari alors que 30secondes avant il était dans un décor digne d’Helene et les garçons c’est normal ? C’est ? Un blockbuster népalais ? Ah pardon… C’est du bollywood à fond et ca a le mérite de me faire rire. Lorsque le film se termine, l’ambiance se réchauffe avec de la bonne grosse musique indo-népalaise à fond ! La berceuse qu’il me fallait. La lumière à le mérite d’être éteinte ; je m’attendais à un festival de lumières ! Je suis déçu (ou presque) et décide de dormir pour la peine.  Je me surprends à faire preuve d’une patience et d’un détachement que je ne me soupçonnais pas. Et dans ce bus, il en faut !

Je dormirai finalement 4-5heures. N’ayant aucune idée de l’heure d’arrivée (le chauffeur non plus de toute façon), je prends le repos qu’on me donne. Vers 6h du matin, je m’enquiers poliment de la situation, mais leur anglais inexistant et mon népalais quel que peu limité n’aide pas vraiment à la clarification. Sinon je sais dire « eau » : pani, mais c’a n’a pas vraiment aidé… J’ai quand même fait passer le message que je désirais m’arrêter à Ambasa. Et je pense sincèrement que ca m’a évité une belle déconvenue…

Apres 18h (!!!) de trajet. J’enjambe mon dernier sac de riz (ou était-ce un passager ?) et je me retrouve devant une route qui s’enfonce dans la jungle. Je saute dans un tuktuk qui me dépose 30minutes et 500roupies plus tard devant le Lodge de Mr B ! Je suis enfin arrivé ! Il est presque 9h du matin, le soleil est légèrement voilé et il fait 25°C. Bien que n’ayant pas réservé avant demain, Mr B m’accueille comme un roi avec thé et petit déjeuner. Il me permet même de choisir l’un des neuf bungalows en terre et sable du style de la tribu locale : les Tharus.

Malgré la fatigue, je suis heureux de cette aventure en bus. On passe à un niveau au dessus : sans la langue et sans l’alphabet. Bientôt sans les mains !

Si la nuit a été agitée, ma première journée à Bardia ne commence que vers 16h. Apres un repos bien mérité, je file vers le centre de conservation où je peux apercevoir des crocodiles du Gange à la mâchoire longue et fine. Entre deux grilles, j’entrevois même la corne d’un rhinocéros d’Asie ! Mais pour clore le spectacle, il me faudra enfourcher un fidele destrier à pédales et faire trois kilomètres de piste entre les jolies mais pauvres villages tharus. Je suis enfin à quelques mètres du 3eme animal terrestre le plus imposant après l’éléphant d’Afrique et Pierre Menez : l’Eléphant d’Asie. Des femelles matriarche de plus de 60ans, un jeune male fougueux, deux éléphanteaux… C’est sublime, génial ! Ceux-là sont domestiqués pour divers taches du parc autant dans la préservation que pour le tourisme. Ils sont plutôt libres de se balader dans le parc jusqu’en fin d’après-midi.

Demain nous partons en trek dans la jungle avec le fils de MrB. La nature décidera !

Ajouter un commentaire