Samedi 13/04 Birethanti (1025m)

Une longue et belle journée de marche qui conclut ce trek. Je ne suis pas encore de retour à Pokhara. J’ai préféré passer encore une nuit dans la montagne, à Birethanti, à quelques minutes de mon point de départ il y a 3jours.

Hier soir, nous avons eu un avant gout de ce qu’allait nous offrir cette journée. L’Annapurna Sud (7219m) et le Machhapuchhare (6997m) se sont légèrement dévoilés. La nuit restera chaotique avec une grande humidité dans les chambres et deux gamins dans celle à coté de la mienne.

Le matin, trois singes à face noire prennent leur petit-déjeuner en face de nous. En arrière plan, l’Annapurna sort de la brume. Cela donne un petit coté mystique au lever du soleil.

Départ à 7h30 avec Marie et Félicien. La foret est belle mais très humide. Ce début de journée devient même agréable lorsqu’après une petite averse, le soleil se montre enfin. Il dégage les nuages et nous offre un panorama sublime, presqu’inespéré, depuis une jolie clairière verdoyante. A l’arrière plan, sur fond bleu, le sommet de l’Annapurna Sud, le Hiunchuli, le cirque du sanctuaire des Annapurna et enfin le Machhapuchhare et son sommet en forme de queue de poisson. Nous passerons trente minutes à profiter de ce qui restera peut être comme le meilleur moment de ce trek.

Si mon objectif de rejoindre Birethanti est clair, celui de nos normands dépend des transports qu’ils trouveront pour atteindre Pokhara aujourd’hui. Nous atteignons Ghandruk en fin de matinée. C’est le gros village du secteur. Il marque aussi la fin de la zone de trek où dominent les lodges. Pas de bus pour notre couple. T les jeeps sont hors de prix. Ils continuent un peu plus loin avec moi. Ce qui me sera plus que bénéfique car ils ont l’appli MapMe qui permet de se repérer avec le GPS sans utiliser de data. Ce sont les 4 ou 5eme à m’en parler ici. Je regarderai ca à mon retour. Ca a le mérite de nous montrer le chemin à travers les cultures en terrasses et les petits villages de la vallée. Si le paysage a changé, la mentalité des gens aussi. Sortis du territoire purement touristique, les gens n’hésitent pas à nous aider, sont souriants et non-intéressés (hormis quelques enfants qui demandent du chocolat).

Sur une partie de piste, un bus nous double, il va à Pokhara. Marie et Félicien profite de l’occasion pour sauter dedans après un bref échange de contact. Je ne sais pas ce qui en ressortira mais ce fut un plaisir de faire la moitié de ce trek avec eux. Je leur souhaite bonne chance pour le retour en France !

Quant à moi, je reprends ma route en solo alors que l’orage commence à gronder. Je presse le pas pour éviter la pluie. Je croise tout au long des filles et femmes vêtues de superbes saris, des garçons apprêtés et des tables bien dressées. Le soir du réveillon approche !

Je ne pourrai éviter l’averse mais j’arrive à Birethanti encore à peu prés sec. Je n’ai que deux critères pour mon auberge : une bâtisse ancienne et une belle terrasse couverte. La première sera la bonne. Je découvre ma chambre monacale aux murs blancs et aux boiseries apparentes. Je suis sous le charme. Le vieux propriétaire me la propose à 200roupies (~1,80€). Avec l’eau chaude, l’électricité et les toilettes à l’occidental, c’est royal !

Je suis le seul hôte ce soir. J’ai besoin de repos et de silence. Mon corps, lui, commence à être à bout ; d’autant plus après 6h de descente. Mon genou, après trois semaines à faire le dos rond, a craqué à 3h de l’arrivée. C’était heureusement les derniers kilomètres, le dernier jour du dernier trek. Il m’aura supporté jusque là malgré le scepticisme du corps médical. T’inquiète pas mon petit, on te répare dans 15jours !

Je serai bien à l’abri lorsque les divers orages éclateront. Même routine : thé noir, bouquin, écriture. C’est assez agréable de profiter du calme, bercé par la rivière et le tonnerre.

Demain, retour vers Pokhara. Pas d’horaire, pas de programme. Il me reste 5jours au Népal. Encore quelques histoires à raconter…