Samedi 6/4 Bardia NP
Samedi 6/4 Bardia NP
Comme accroche, j’ai hésité entre « J’AI VU DEUX TIGRES ! » et « J’AI LA DIARRHEE ! » Les deux étant liés à l’endroit mais sans rapport entre eux…
Hier soir, mon corps n’a semble-t-il pas apprécié la salade de pomme de terre à sa juste valeur. Il a rapidement estimé, tel un videur de boite de nuit, que « ca va pas être possible ce soir.» Etant un peu anarchiste, il a aussi estimé que le système entrée-sortie était banal et a donc préféré le concept sortie+sortie de secours pour s’évacuer tel un concert au Bataclan (je l’admets elle est limite celle-là). Résultat, une nuit compliquée et un réveil dans le coltard avec une énergie à 0.
Il n’empêche qu’il fait beau et que M. Orson m’attend pour le jeep-safari. La cinquantaine et peu loquace, il s’avérera d’une grande expérience. A notre premier arrêt, il entend les cris d’alarme des chevreuils, signe du passage d’un tigre. Il me positionne à 100m d’un autre groupe. 100m qui font la différence car 15minutes après, une femelle tigre traverse la rivière à la nage avant de bondir un peu lourdement sur l’autre rive. Bête sublime ; gros chat au pelage orange noir et blanc. Mon premier tigre du Bengale !
Apercevoir un tigre est un peu une loterie : on se pose à un endroit et on attend un hypothétique passage, souvent prés d’une rivière, parfois plus d’une heure. Meilleur est le guide, plus on a de numéros gagnants, mais ce n’est jamais le jackpot assuré.
Pour preuve, nous passerons le reste de la journée à quadriller l’ouest du parc de points de vue en points d’eau sans succès. Ou pas totalement car Orson me fer découvrir un peu plus le parc. J’apercevrai aussi trois types de chevreuils (swam, hog, spotted), une mangouste, un sanglier et des singes. Je dois quand même avouer que j’ai eu pas mal de coupe de barre sur ma chaise de camping à attendre le bon vouloir de Tigrou.
Sur notre dernier spot, Bishav reçoit un appel : un tigre a été aperçu traversant la rivière. Il est possible qu’un second suive. On sprint jusqu’à la jeep puis au point précisé. Là, Orson me place et me dit de regarder entre une zone herbeuse et une branche au dessus de l’eau. 15minutes après, un male apparait à peut-être 300m et traverse, imperturbable, le guet. Deux tigres en un jour ! Extra ! L’adrénaline a pris le pas sur la fatigue.
Un orage approche et apporte une fraicheur bienvenue. Un fois au Lodge, je soigne ma faiblesse passagère. Le Sprite passe, pas la soupe de légume. Je n’ai pas d’appétit. On verra demain. Voyager, c’est aussi ca ; vivre les désagréments qui rendent le séjour plus authentique (ou presque). Si je me sens mieux, je partirai pour Pokhara demain en fin d’après-midi sinon je resterai une nuit de pluie.
Pas de souci pour Mr B qui me propose de réserver le siège quand je serai décidé. S’en suit une longue conversation. C’est un homme qui parait bon, dévoué à sa famille, à sa communauté et à ses hôtes. Un plaisir.
Dehors c’est la tempête. Le vent déferle sur le parc avec pluie et orage. Je finis ces lignes à la lampe frontale après une énième coupure de courant. Mais qu’importe, j’ai vu deux tigres aujourd’hui !
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