Vendredi 12/04 Tapadani (2600m)

Vendredi 12/04 Tapadani (2600m)

Voir les Annapurna semble aussi dur que de trouver des tigres à Bardia. Et encore, j’ai pu voir les félins…

Nuit un peu agitée, sans raison et je me réveille à 4h. Tant qu’à faire, je me motive pour monter au Poon Hill à la frontale. Le ciel sublime se farde d’étoiles. La pureté du ciel laisse paraitre la voie lactée. Plus je grimpe, plus la brume m’enveloppe. Mauvais signe. J’arrive au sommet à 5h et je suis loin d’être le seul. Le spectacle est à peine meilleur qu’hier mais les montagnes restent cachées entre la brume et les nuages. Puis, peu à peu, la chaine des Dhaulagiri se dévoile. J’aperçois, massif, le sommet éponyme et mon premier 8000 (8177m exactement). Les nains qui forment sa cour culminent eux à plus de 7600m. C’est imposant malgré un cache brumeux. Apres 2h d’observation et un mini-bout des sommets des Annapurna I et II, je rejoins Félicien et Marie pour le petit déjeuner. Ils ne sont finalement pas montés, tout comme les norvégiens et les allemands. Seul l’autrichien s’est motivé mais il a passé plus de temps à draguer qu’à observer. Il a un coté Dean Moriarty, le héros anticonformiste et trompeur de Jack Kerouac. Perso, j’appelle ca un connard, même si ses excentricités peuvent amuser.

Le temps dans la vallée est plutôt bon et nous quittons cette sympathique guest-house vers 8h30 avec les 2 français. La chambre est offerte. Ca se négocie facilement si l’on prend 2 à 3repas au même endroit.

Le chemin s’élève à nouveau vers le col Deurali à 3200m. Le panorama sur cette partie du parcours est sublime sous le patronage du Dhaulagiri enfin réveillé. Puis la descente s’amorce à travers la foret et les ruisseaux. Ca descend sec mais il faudra un dernier coup de fouet pour remonter à Tarapani.

Le lieu n’est qu’un ensemble d’une dizaine de lodges de montagne. Félicien essaie de négocier un prix pour nous trois sans succès. Il faut savoir qu’hormis la possibilité de faire sauter le prix de la chambre, il faut ajouter l’eau chaude (200roupies), le wifi (200) et l’électricité pour recharger (100 par appareil). 5€ à ajouter donc. N’ayant besoin d’aucun des trois, je leur propose qu’ils ne négocient que pour eux, ce qui fonctionne. J’arrive ensuite et négocie la chambre à 200roupies au lieu de 500. Si ca peut paraitre mesquin de pinailler pour si peu, les prix des repas sont chers par rapport au niveau de vie local. Les touristes sont vus comme des vaches à lait, surtout sur un circuit aussi populaire que le Poon Hill, dont la seule ascension coute 100roupie (1€). Payer un peu plus cher serait acceptable, Payer 5fois le prix normal, un peu moins.

Quoi qu’il en soit, l’auberge est basique mais elle fera l’affaire. Dans la salle commune, je rencontre un biarrot sexagénaire. Il se balade à son bon gré dans le parc. Il est certes guide et moniteur dans les Alpes, c’est une preuve de plus (et il le confirme) que la rando solo est faisable. On parle bien évidemment des Pyrénées et… de Mathieu Crepel (ancien snowboarder pro de Tarbes) qu’il connait bien. (ca ne rajeunira pas mon frère). Presque un habitué du Népal, ayant des amis qui on touché le sommet de l’Everest, il nous donne quelques conseils pour Pokhara. Il nous donne l’adresse d’une connaissance qui fait des démonstrations de bols chantant gratuites. A tester si j’ai le temps. Son thé avalé, il repart vers le camp de base de l’Annapurna, « pour voir ». J’adore !

La pluie tombe désormais en averse mais nous sommes au chaud. La routine thé, bouquin, écriture et préparation du lendemain au coin du poêle. Je me fais bien à cette vie.

Demain dépendra de la météo encore et toujours. J’irai le plus loin possible, ou le plus prés possible de Nayapul et rejoindrai la fin du trek. J’ai plusieurs étapes intermédiaires en cas d’orage. Sinon ce sera 6-7h de descente. Je pense rester encore une nuit dans la montagne avant de rejoindre Pokhara. Félicien et Marie envisage un retour dés demain, au premier bus qu’ils trouveront.

La salle commune s’agite. Le temps dehors y incite fortement. Le diner ne devrait plus tarder. Et avec le lever à 4h et 6h de marche, moi non plus.

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