Vendredi 5/4 Bardia NP

I didn’t see any tiger but I saw two thai girls. Ce qui est véridique.

Putain qu’il fait chaud ! Il doit bien encore faire 30°C à 18h30. La mère de famille m’a proposé un jus de citron frais. Un régal qui aura le mérite, avec une douche froide, de faire un peu baisser la température.

D’autant que la journée a été physique et très chaude.

Réveil comme une fleur à 5h30 par le soleil et la musique du temple hindou du village voisin. La douceur de l’aurore me requinque d’autant que la nuit fut bonne. Petit déjeuner ci-tôt avalé que l’on part avec Bishav, le fils de MrB, et son jeune assistant aussi de la famille pour découvrir la jungle népalaise. Pendant 4h nous allons crapahuter entre les herbes hautes, une foret très européennes, celle un peu plus tropicale et les bords marécageux des rivières à la recherche de la faune locale. Les chemins sont agréables et sans autre difficulté que la chaleur écrasante. Tellement que les animaux eux-mêmes semblent ne pas vouloir sortir de leur torpeur. Parmi les petits groupes que nous croisons, le constat est le même : pas de tigre en vue aujourd’hui. Pour nous consoler, il y aura quand même cinq rhinocéros sur notre parcours, différents types de biches et quelques éléphants domestiques en vadrouille.

Des tigres, nous n’en verrons que des traces, toujours très fraiches. Ils ne sont pas loin ! Nous entendons même deux rugissements à quelques centaines de mètres. Pas forcement rassurant quand vous êtes seuls en foret et que les singes à tète noire s’amusent à remuer les branches alentour.

Sur le retour, nous devisons avec Bishav des différences entre nos deux pays. Il est très curieux et voit la France comme un pays de voyageur, un pays d’intégration. Je ne le contredis pas ; j’essaie d’y croire encore également. Il me parle des castes, de la hiérarchisation de la société népalaise. Avec sa famille, ils sont d’une intermédiaire, un peu comme notre classe moyenne (toute proportion gardée). Il est guide depuis presque 10ans alors qu’il ne doit pas avoir 25ans. En tout cas, il a été très pro durant tout le safari.

Il m’a donné les règles à suivre en cas de rencontre avec l’un des big 3 (éléphant, rhino et tigre). Le rhino attaquera en fonçant tète baissée, tel un première ligne de Toulon. Il faut alors fuir en zigzag en agitant les bras et en faisant du bruit jusqu’à pouvoir escalader un arbre. Surtout ne pas se séparer du groupe ; le rhino poursuivra à son bon plaisir. Un éléphant en colère, c’est un peu comme le pack du XV de la Rose face à la France : ca fonce en puissance et ne laisse aucune chance à ce qui se trouve sur sa route. Seule solution : fuir en zigzagant et viser la mêlée à 5metre (au mieux). Le tigre quant à lui un animal très prudent. Si vous vous retrouvez face à lui, c’est soit que vous avez deconné, soit que le tigre l’a choisi. Dans les deux cas, et pour filer la métaphore, vous vous retrouverez tel un arrière français à la réception d’une chandelle irlandaise : aucune solution et une force destructrice qui vous fonce dessus !

J’écris ces lignes à la bougie après une nouvelle coupure de courant. C’est très fréquent au Népal. Il faut juste s’habituer et recharger les batteries dés que possible.

Je ne sais pas encore ce que je vais faire demain. Si les prix des safaris à pied est raisonnable (50$), celui en jeep, le plus efficace pour les tigres, coute 150$ (140€) pour une personne seule. Le prix baisse à 90$ dés la seconde personne. C’est ce que je voudrais faire et MrB essaie de trouver un second volontaire. J’avais aussi dans l’idée de faire du rafting mais le niveau de la rivière est trop bas. Mon idée de camping dans le parc est hors de prix à cause des taxes et de la sécurité : 500$ pour une personne. Je ne désespère pas de faire baisser le prix si MrB me trouve de la compagnie.

Un orage approche. Par cette chaleur, il pourrait être violent. Mais ca aura le mérite de rafraichir l’atmosphère.

Comme hier soir, MrB et son fils viennent me voir pour planifier la journée de demain. Ils me proposent d’aller seul en jeep mais avec une ristourne de 300roupies (30€). C’est un peu cher encore mais il me précise que je serai accompagné par un guide très expérimenté. C’est un ami à lui depuis 40ans dans la jungle. J’accepte en me disant que ce serait un mal pour un bien en augmentant mes chances de voir des tigres. MrB me précise que ce sera selon l’ampleur de l’orage ce soir. Il n’y a aucun intérêt à visiter le parc sans de bonnes conditions. Selon la situation, on y va, on annule ou on reporte. J’aime son honnêteté et lui laisse carte blanche.

Nous passons le reste de la soirée à discuter, notamment de sa vie, de son évolution de porteur à meunier puis hôtelier. De sa famille, de ses fils et de sa vision « nature » du Lodge et du parc.

PS : tous les animaux ont été vus avec mes petites, mais suffisantes, jumelles. Les photos, elles, ne rendent pas la réalité.

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