Dimanche 19/06 Berat/Tirana
Dimanche 19/06 Berat/Tirana
L’impression d’avoir dormi dans le dortoir d’un monastère, avec cette chambre à 5 lits, aux murs blancs épais avec quelques représentations christiques.
Les temps est à la pluie aujourd’hui mais l’air en est d’autant plus respirable. Je passe donc la matinée sous la pergola. Lorenc, mon hôte, habite la maison avec sa femme, sa petite fille et sa mère. Les albanais sont toujours aussi serviables et agréables.
Comme je ne peux pas vraiment partir visiter, ou en randonnée, sous la pluie, je discute avec Lorenc. Comme entrevu hier, il est chanteur avec un joli timbre de voix. Pour apprendre une chanson qu’il ne connait pas, il la retranscrit en albanais phonétique.
Nous voilà donc, de façon assez cocasse, à traduire « la vie en rose » de Piaf, en albanais phonétique et en anglais. Le rendu final est plutôt pas mal ! Une dernière petite chanson (Mama de Pavarotti et il sera temps de partir. En espérant passer entre les gouttes…
Point Hostel.com : Lorenc est très serviable et la maison, historique, est très propre. Un très bon séjour. Allez-y pour écouter Lorenc chanter en dégustant un verre de Raki !
2h15 de trajet sans intérêt jusqu’à Tirana. Ici aussi, il fait gris. Et une ancienne capitale communiste, sous la pluie, c’est moche !
Le drapeau albanais est partout. Je ne sais pas si c’est habituel ou si c’est pour le match de ce soir, mais il y a de la vie ici.
J’ai l’impression d’avoir découvert 3 Albanies en 3 jours : Sarandëla balnéaire, Berat la montagnarde et Tirana la citadine. Toutes dans un style très marqué.
L’auberge a l’air sympa mais je ne m’y attarde pas et file au Musée national. Il retrace l’Histoire du pays de la périodegréco-romaine avec la puissance des cités antiques d’Apollonia et Antipetrea (Fier et Berat aujourd’hui), ainsi que Butrint. (Sarandë). Puis suivent 5 siècles de présence byzantine, puis 10 siècles d’influence ottomane, jusqu’à l’indépendance le 28 novembre 1912.
Le musée fait également un zoom sur les horreurs de la dictature communiste jusqu’en 1991. Une guide locale raconte à un groupe l’enfermement du pays durant ces années. Peut-être cela explique désormais l’ouverture des gens aux étrangers.
Cette ouverture se retrouve également dans la religion. De par l’influence ottomane, 61% de la population est musulmane mais il n’est pas rare de croiser quelqu’un mangeant du porc ou buvant une bière en plein ramadan. La 2nde religion est l’orthodoxie, puis viennent les catholiques et les Bektâchî, musulmans modérés aillant leur siège à Tirana.
Le musée, intéressant, se termine par le portrait de la sainte locale, enfant du pays, Mère Teresa.
Le reste de la ville me laisse un peu de glace, bien qu’il soit agréable de s’y balader. Pour mon dernier soir en Albanie, ce sera petit restaurant typique puis Soir de match dans la Fanzone de Tirana avec 2 écransgéants.
Forza Shqipëria (allez l’Albanie) et ALLEZ LES BLEUS !
Et 3h plus tard… MAIS C’EST DE LA GROSSE FOLIE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Je sors de la fanzone aux bruits des klaxons, des trompettes, des chants. L’avenue qui relie la place mèreTeresa (et la fanzone) à la place principale, envahie de drapeaux albanais, est rouge de monde. Les voitures, les gens, les devantures, les statues, jusqu’aux voitures de police, tout est paré d’un drapeau rouge à aigle noir. A 23h, c’est désormais la place Skanderbeg qui s’est rempli. C’est la place principale au nom du plus grand héros de l’histoire albanaise, celui qui a résisté aux ottomans au 15eme siècle.
Sans connaitre le score de France-Suisse, je ne pouvais savoir ce que les albanais fêtaient exactement. Et bien c’est simplement la première victoire, et accessoirement le premier but du pays dans un Euro. Mais aussi un mince espoir, mais espoir tout de même, d’une qualification inespérée pour le pays. Je les savais dingues de foot mais une telle démesure et un tel enthousiasme est rafraichissant ! Ce peuple me plait de plus en plus.
Pour tout dire, j’avais même acheté mon petit drapeau albanais et j’avais mis mon plus beau (et unique) T-shirt rouge pour l’occasion.
Avec tout ça, j’en oublie presque de décrire le diner typique d’avant-match dans un petit restaurant d’à peine 7 tables, conseillé par l’auberge. En entrée, un Fergese (du cottage cheese avec des poivrons), plutôt gras mais bon. En plat, ce sera un harapash, de la semoule épicée mélangée avec des abas de mouton. Et ça, c’est une tuerie !!! Les plats, encore une fois, sont plutôt faits pour être partagés. C’est con, je suis seul, je vais quand même pas laisser des restes ! Et encore une fois pour moins de 7€.
En regardant en arrière, je suis super heureux d’avoir vécu tous ces petits moment qui sortent du cadre de la simple visite. La petite touche humaine qui fait passer de l’observation à l’aventure !
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