Lundi 20/06 Tirana/Kotor

Dernière nuit en Albanie plutôt agréable. La folie d’hier soir est finalement retombée assez vite. Pour ma dernière matinée, ce sera un Free walking tour historique.

Point Hostel.com : une seule nuit mais auberge propre calme et bien placée. Le jardin est un vrai plus.

Notre guide ce matin est un étudiant en Histoire de 24ans. Plus que le tour à pied qui reprend globalement ce que j’ai fait 2fois hier, ce sont les histoires et anecdotes qui mettent la ville en perspective. Soyons clair, malgré le retour du soleil, on ne fera pas d’un âne un cheval de courses, Tirana reste moche. D’autant qu’elle n’a pris son essor que sous l’ère communiste. Elle est devenue Capitale peu après l’indépendance de par sa situation géographique, entourée de montagnes, contrairement à Durres, sur la cote.

Historiquement, la rue Punetoret e Rilindjes est l’une des plus vieilles de la ville car elle reprend le tracer de la voie romaine reliant Rome à Istanbul. Sur cette rue se situe le parlement mais aussi le chantier de la réplique de la Mosquée Bleue d’Istanbul, financée par les Turcs.

Après la destruction de tous les lieux de cultes par les communistes, les nouveaux régimes ont autorisé la construction de grands édifices religieux pour chacun des religions : la cathédrale St Paul, la basilique orthodoxe de la résurrection du Christ, le centre Bektâchî et la future grande mosquée.

Notre guide insiste sur l’entente cordiale de toutes lesreligions en Albanie, principalement due au fait qu’aucune n’a de réel impact sur la société.

La cathédrale St Paul est égalementdédiée à mère Teresa. Née en Macédoine 2ans avant l’indépendance, de parents albanais, elle subira la dictature à distance en étant interdite de séjour car religieuse. Elle ne pourra notamment pas assister à l’enterrement de sa mère.

Les leaders communistes albanais ont pendant toute la dictature eu l’ambition d’avoir le « meilleur communisme ». Tellement qu’ils ont rompu toute relation d’abord avec Tito, puis la Russie et enfin la Chine, car ces pays pratiquaient selon eux un communisme trop modéré… Plus de 600,000 prisonniers (sur 3millions d’habitants), une interdiction totale de sortie du territoire, un seul parti, une seule chaine d’information…

A la mort du principal leader, la pyramide de Tirana fut construite et chaque habitant avait l’obligation de s’y rendre une fois par an. Elle a ensuite servi de musée et de discothèque, avant d’être laissée à l’abandon.

En face se trouve le quartier Bloken, qui était la zone fermée, réservée aux dignitaires communistes. Chaque maison était reliée par un système de tunnels. Le quartier était également en phase avec les modes de l’Ouest, le régimeconsidérant que l’occident n’était pas bon pour le peuple mais acceptable pour les élites.

A la chute de la dictature, les albanais mirent le curseur à l’opposé et tout ce qui venait des USA était porteur de liberté. Tant et si bien qu’une rue principale porte désormais le nom de Georges W Bush, suite à sa visite à Tirana. Tant également qu’une partie de la population tomba dans une arnaque financière, une pyramide de Ponzi, et fit faillite. Cela entraina des émeutes sanglantes. Symboliquement, un prêtre de Shakar, au nord du pays, récupéra les munitions et les douilles pour en faire la Cloche de la Paix, qui trônedésormais sur l’artère principale.

Mais c’est qu’il y en a des choses intéressantes dans une ville aussi laide !

Avant de partir, je me balade au hasard et tombe, à l’arrière d’un cinéma, sur 3 statues de plus de 3m de … Lénine et Staline. Des vestiges de la dictature que l’on n’est pas fier d’exposer, vu le geste du garde à mon encontre.

Une matinée bien chargée. Et à 14h, il est temps de partir pour le Monténégro. J’ai pris le transfert par l’auberge à 35€ avec quelques arrêts touristiques. Ce n’est finalement que 10€ de plus que le bus mais moins long et en voiture. Il faut juste éloigner les petits gitans qui tournent autour des sacs.

C’est encore pire à la frontière où les voitures sont assaillies de gitanes, gamines et vieillardes, qui toquent aux fenêtres. Notre chauffeur fait le trajet tous les jours et il a pris soin de verrouiller les portes. Son expérience et son réseauauprès des autorités douanières nous permet de passer par la file des diplomates et de gagner 20minutes.

Depuis le Nord de l’Albanie, le paysage s’est reverdi et l’arrivée sur la cote monténégrine est magnifique. De hautes montagnes plongent dans la mer et créent des baies ouvertes comme, celle de Budva. Notre chauffeur fait plusieurs arrêts. D’abord sur les hauteurs de SvetiStefan, l’hôtel le plus cher du pays avec le palais offert par le pays à la Serbie. Pour Budva, il nous emmène dans les ruines d’un ancien restaurant, autrefois tenu par la mafia. La vue embrasse toute la baie, un point de vue presque unique.

Apres 5h de route, nous arrisons enfin à Kotor, au fond du plus grand fjord de méditerranée. Un goulot étroit où la vieille ville éclate de ses petites ruelles en vieilles pierres. Au-dessus veillent le monastère, et, après un millier de marche, la forteresse.

L’auberge est située dans l’une de ces vieilles bâtisses. C’est vraiment magnifique !

C’est malheureusement un coin très touristique, principalement russes, et donc les services et les prix sont en conséquence. Les vendeuses sont aussi jolies qu’antipathiques…

J’avais prévu un tour du Monténégro pour demain qui est annulé par manque de participant. Dommage, l’intérieur du pays m’intéresse fortement. J’ai encore quelques atouts dans ma manche pour ces 2 jours au Monténégro…

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