Amsterdam 18/04/2014- 21/04/2014

Amsterdam 18/04/2014- 21/04/2014

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Un  bol d’air, une envie de repos et de nouveauté, un 31eme pays aussi. En voilà des motivations pour visiter une ville à la réputation ambiguë.

Le Thalys est confortable, la prise électrique recharge mon téléphone et le siège recharge ma batterie.

Il est 22h15 quand je sors de la gare. Ma première pensée ? Que c’est beau ! La seconde ? Faut que je dorme ! Je m’extasierai demain. J’ai réservé une cabine sur une péniche. Du calme en perspective. Mais d’abord, il faut la trouver, la péniche ! Ok, donc sur les 50, c’est laquelle, la mienne ??? Après quelques tours entre les docks, Gérard m’accueille sur Summerjazz. La petite cabine, bien que simple, est un véritable luxe comparé aux dortoirs d’auberge, privacy oblige !

Le lendemain, samedi, je n’ai aucune contrainte et un grand besoin de repos. Je farniente jusqu’à 11h30 après l’énorme petit dej’ inclus : une dizaine de pains hollandais, charcuterie, 6 ou 7 fromages et toujours café, chocolat Van Houten, jus d’orange pressées. Que du bon ! J’en profite pour me préparer le sandwich de midi.

Par ce magnifique temps printanier, je pars à l’aventure vers le Plantage et l’Oost. De beaux immeubles, un calme qui repose. La marche se poursuit vers le centre. Je prends le sens des canaux fleuris sous un soleil généreux. Une balade romantique. C’est au détour d’une écluse que je croise un couple en pédalo dont l’homme fera sa demande sous les applaudissements des badauds. Cela va parfaitement à l’ambiance et à l’humeur du jour.

Je m’arrête déjeuner « à la hollandaise » : une soupe de tomate vermicelle boulette de viande et un sandwich tomate-mozza. Le Soep + Broodje.

La poursuite dans le centre me permet de clore le repas par une dégustation de fromages (Gouda, Edam…) à la KäseHuis. J’achète également des gaufres hollandaises très sucrées mais faites devant moi. Le centre est particulièrement bondé. Je poursuis jusqu’à la place centrale, le Dam, où s’élèvent le palais royal et la Nieuwe Kerk (nouvelle église).

En soirée, il est temps de découvrir une facette moins romantique de la ville : le Red light district. Si Brel chantait dans la version non censurée les marins qui bandent  sur la panse des femmes pour une pièce en or, c’est aujourd’hui une attraction touristique. Un peu comme Disneyland, sauf que Minnie se fait tirer les oreilles plus violemment… Ca sent la beuh tout le long de l’Achterburgvaal (à vos souhaits) où des familles, groupes d’asiatiques ou de jeunes en escapade se prennent en photo devant les tenues sexy des prostituées. Il faut être honnête, si certaines sont clairement sexy, la plupart n’est pas de première jeunesse ou carrément laides. Enfin, il en faut pour tous les gouts.

Ce n’est pas sans joie que je retrouve le calme de l’Oosterdok et de ma péniche.

Le dimanche sera très productif. Je suis en forme et pars vers 10h, direction l’opposé de la ville et les musées. Il fait beau et les canaux sont calmes. Une légère brume donne à l’ensemble une touche de douceur. Je m’attaque ensuite au Rijksmuseum, un magnifique bâtiment de briques rouges que le soleil éclaire plein-phare. Les tulipes apportent des touches colorées sous un vaste ciel bleu. Il est considéré comme le Louvre hollandais. On ne va peut-être pas s’enflammer non plus… Mais rendons-lui justice. C’est un musée complet comportant des œuvres majeures de Rembrandt (la veille de la garde notamment), Vermeer et Breitner. C’est beau, c’est riche, c’est incontournable. J’y passerai 3h avant de m’installer dans les jardins pour pique-niquer te bouquiner.

Je rentre un peu à l’aveugle, me perdant parmi les ruelles et les canaux, le meilleur moyen de découvrir des lieux sans touristes, ayant gardé leur authenticité.

Pour changer des sandwichs, j’ai demandé à Gérard, mon hôte, un petit resto typique : KoffieHuis Van De Volkenbond. Avec un nom comme ca… Soyons franc, il n’y a pas vraiment de gastronomie hollandaise. Je pars sur un mijoté de poulet aux légumes et sauce champignons et madère. Un bon fourre-tout roboratif servi sans etat-d’ame à la louche. Le prix est un peu grinçant, service exclut. On doit pouvoir trouver mieux, même si le lieu a le mérite d’être authentique dans un vieil entrepôt prés des docks.

Je refais un dernier tour de nuit dans le quartier rouge. C’est Amsterdam, c’est un tout.

Lundi, dernier jour. Décidemment, un week-end plein mais reposant. Après 2jours ensoleillés, Amsterdam m’offre son visage « à la Breitner » comme dise les Amstellodamois : ciel gris et crachin. La ville s’ouvre sous un autre jour, aux couleurs pastelles.

Je file à l’Amsterdam Muséum, qui retrace l’Histoire de cette ville finalement récente. Il faudra attendre la révolte de 1578 et la fin de l’ère catholique après la chute de Habsbourg et l’arrivée de Guillaume d’Oranje pour voir prospérer Amsterdam. Le siècle d’Or au 17eme siècle verra les hollandais dominaient le monde économique, maritime, social et artistique. Je ne peux m’empêcher de faire le  lien avec Abel Tasman qui fut le premier européen à découvrir la Nouvelle-Zélande et l’Australie.

La fin du 18eme et le début du 19eme siècle est marqué par les révoltes les années de révolutions en France et aux Amériques. La ville est livrée aux troupes de Bonaparte qui la confie à son frère Louis. La constitution date de 1795. La ville se lie à la France qui est en guerre contre les anglais. Le commerce est alors interdit avec les ennemis de Napoléon et ils sont nombreux… La compagnie des Indes Orientales fait faillite en 1799. Lorsque les troupes françaises se retirent en 1813, la ville est appauvrie mais prend le statut de capitale du Royaume des Pays-Bas.

La ville reprendra sa marche en avant jusqu’en 1940. La ville est envahie et occupée pendant 5ans et 75% de sa population juive est déportée. La plus célèbre reste Anne Frank dont la maison sur le Prinsengracht est visitable (si vous avez le courage et la patience).

Dans les années 60, la ville est le théâtre de manifestations, les Provos, à l’instar de Paris, mais celles-ci sont pacifiques. Elle deviendra un temps la capitale du mouvement hippie. De ce temps de liberté demeurent l’esprit et une tolérance pour les drogues douces et certains champignons (jusqu’en 2008) et une vision libre de la sexualité.

Finalement, un musée difficile à prendre mais particulièrement riche.

Juste à coté, se trouve l’ancien couvent des Béguines, ces femmes se vouant à Dieu sans prononcer de vœux. Le lieu est un petit havre de paix à 2 pas du RedLight.

Je m’arrête acheter du fromage chez un petit fromager, loin des boutiques à touristes et il sera vite temps de prendre le chemin du retour. Le Thalys est à l’heure.

Hostels.com : Cabine agréable, une expérience différente et un accueil chaleureux. Et quel petit dej !

Il est des histoires, des contes que l’on raconte aux enfants, et il y a Amsterdam. De jour, on y croise Cendrillon, couleur de rose, se baladant sur les canaux ensoleillés, doucement bercée par le chant mélodieux des oiseaux sur les églantiers fleuris. Les bras du Prince l’enserrent tendrement, assurance d’un âge d’or eternel sous le regard bienveillant des palais imposants.

Mais quand Walt Disney éteint la lumière, il devient schyzo. Le Prince part charmer le petit chaperon rouge qui a bien grandi et trouvé un autre usage de son petit pot de beurre, devant les regards concupiscents des 7nains que guide une belle-mère cupide. Pendant ce temps, Cendrillon, la plus triste des mamans, soigne sa névrose post-trentenaire en cure d’herbes d’Aladin.

 « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. » Tout s’explique…

 

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