Dimanche 17/08 Berlin

Je suis mort !

Ou du moins en dessous de la cheville. Les pieds quoi ! Il est 18h, je fais une pose après 8h de marche.

Je m’attaque dés 9h à l’Est de la ville, après une nuit interrompue par la lumière et les ronflements du blaireau. Je longe, de jour cette fois, l’avenue Unter Den Linden, artère principale de la ville regroupant l’université des frères Humbolt (je vous passe les biographies mais les frères Willem et Alexander ont énormément apporté à l’Allemagne et à l’Europe du 18eme siècle), l’ile des musées (où il y a 2h d’attente), et l’Alexander Platz.

Je bifurque au Nord pour me diriger vers le Mémorial du Mur, par de petites rues agréables. Je tombe sur une magnifique cour intérieure, où je commande un petit déjeuner typique (jambon, salami, fromage, pain et fruits frais). Un régal pour attaquer la journée mais troublé par 2 guêpes coriaces. Je m’en débarrasse en envoyant la confiture qui les attire à l’autre bout de la table. Quelle aventure !

Si le Mémorial n’a pas grand intérêt mais offre un petit film de remise en mémoire, c’est surtout la conservation d’une « Zone de mort » complète qui attire. En 1948, l’Allemagne et Berlin sont séparés entre la France, l’Angleterre, les USA et l’URSS. En 1961, la RDA et Berlin-Est sous régime soviétique ont perdu 2,7M de personnes et sont au bord de la faillite. Le 13 aout, la RDA déclare la mise en place d’un système de frontières et contrôles. S’en suivent des installations de barbelés et enfin la création d’un mur de séparation. La confrontation du 25 octobre 61 des chars russes et américains à Charlie Point suite au contrôle des forces alliées par la RDA (remettant en cause l’accord de libre circulation) durera 16h avant que la Russie reconnaisse la quadripartite. Mais la RDA, dés lors, fermera les portes de l’Ouest à ses concitoyens.

La zone de terreur, prés du Mur de Berlin, se compose du Mur lui-même, de zones sablonneuses, de barres anti-véhicules, de mines, de 2 zones de patrouille et d’un second mur, le tout, surveillé par des tours de garde tous les 200m. 200000 soldats est-allemands sont chargés de la surveillance avec ordre de tirer pour tuer. 136 berlinois seront ainsi abattus sur le Mur. Ce n’est pas neutre de se retrouver au milieu de ce no man’s land 30 après.

Après ce tour historique, je file, sur les conseils de Lars, vers Eberswalder St et tombe sur une immense brocante en plein air. A coté se trouve le Mauer Park. On est dimanche et les berlinois sont de sortie. Pique-nique, concerts, sports. Les gens se mélangent sur ce plan d’herbe sans prétention.

Nouvelle pause historique au musée DDR, reconstituant la vie des berlinois au temps de la RDA. Petit mais costaud ce musée, et très sympa. Petite fierté, j’ai tout compris à keskil a dit le mec de l’accueil, et en allemand.

Je traverse ensuite le quartier pour rejoindre la Karl-Marx Allée. Devinez quoi ? on est dans Berlin-Est ! Et ca se voit non seulement dans les bâtiments carrés bordant le quadrillage de rues, mais surtout sur l’Allée elle-même, obéissant aux critères moscovites : immense avenue d’une grande largeur bordée d’arbres et de grands trottoirs. Elle est bordée de bâtiments somptueux mais similaires, dans la grande tradition russe. Une balade qui vaut absolument le coût !

Je continue mon tour à l’Est par un dernier passage devant les restes du Mur prés de Mülhen St, proche du pont à tourelles, très Kremlin style.

Depuis que je suis à Berlin, j’ai en tète de voir le parc d’attraction abandonné au bord de la Spree (la rivière traversant la ville). Alors oui ! j’ai vu des restes, de l’extérieur après un long périple, certes pas désagréable, mais particulièrement fatigant après cette longue journée. Une grande roue rouillée, un petit train à l’arrêt, des guichets fantômes. Pour être honnête, je n’ai qu’une envie, sauter la barrière. Je suis sûr que l’intérieur est fascinant, comme si le temps s’était arrêté. Le mec de la sécurité et mes pieds en feu me remettent pourtant dans le droit chemin.

J’hésite désormais entre le Burger King, le bus du retour ou les 2. A suivre…

1 sur 2 finalement : je prends le bus, ce qui me permet de mettre en avant mon magnifique niveau d’allemand. Je suis lent, mais je comprends. Tant qu’on ne me demande pas de parler…

Une pause bénéfique à l’auberge avant de repartir chercher à manger. Je ne trouverais décidemment pas de bonnes petites adresses ici, je suis trop proches des lieux touristiques. Et le centre n’est pas très animé. Un petit tour pour digérer et il sera temps de prendre un repos mérité.

PS : Je n’ai toujours pas trouvé mon porte-clés, la pression monte !

PS2 : il est intéressant de voir que le Mur érigé contre le « Fascisme capitaliste de l’Ouest » est aujourd’hui une poule aux œufs d’or pour la ville.

PS3 : il y a beaucoup de vélo ici et les rues sont bien aménagées pour eux. Et à 10€/jour la location, c’est cadeau.

PS4 : un gros débat s’amorce entre moi-même pour le programme de demain…