Samedi 16/08 Berlin

Samedi 16/08 Berlin

Une excellente nuit dans le train ! Le retard accumulé a le mérite de m’octroyer 1h de sommeil en plus. Dormir 9h ne m’était plus arrivé depuis longtemps. Le contrôleur nous apporte le petit-déj, sans prétention mais copieux, vers 8h, avant que Lars ne prenne quelques minutes pour me montrer les 2-3 endroits à voir. Nous nous séparons à la gare, où je suis ravi de commencer mon nouveau trip. Je n’ai pas de plan avant 15h et le check-in à l’auberge. Je décide de partir à pied visiter la ville, ma maison sur le dos.

Le Bundestag est calme et imposant en ce début de matinée et mon sac à dos m’empêche d’entamer la visite. Je reviendrai. Je continue tranquillement jusqu’à la BrandenburgerTor. Je l’imaginais plus imposante et aérée, mais elle reste incontournable. Je m’imagine passant de Berlin Est à Berlin Ouest, à travers les piliers de la porte, avant de me diriger vers le grand jardin de TierGarten. Je passe successivement le memorial Gipsy, le palais des congrès, la colonne Grosse Stern, le palais présidentiel éblouissant de blanc avant de me poser écrire ces lignes dans la roseraie. Le temps est plutôt frais et alterne nuages et éclaircies. Il est temps de m’y remettre.

« Palled face, dead eyes, cold lips, silence, broken heart, without breath, without words, no tears » Memorial du genocide gipsy.

Il est déjà tard quand je reprends le stylo, posé sur la terrasse agréable d’un pub, une bière bavaroise en main (erdinger hefeweizen dunkel), un match de foot allemand à l’écran. La journée a été riche et il ne me reste qu’à la digérer, tout autant que le Burger (mot allemand hein ! oui bien sûr…).

Après la pause du TierGarten, je passe à l’arrière de la BrandenburgerTor sur la place du 18 mars 1848. Il s’agit de l’équivalent allemand du 14 juillet 1789 en France, lorsque les berlinois se sont révoltés contre le roi de Prusse Frederik-Guillaume II, demandant la création d’une société républicaine.

En route vers l’auberge, je passe par l’immense mémorial de la Shoah, fait de centaine de blocs rectangulaires noirs de tailles inégales. J’ai du mal à ressentir quoi que ce soit, le monument est trop abstrait. Après l’enregistrement à l’auberge, sans obtenir la clé (trop tôt), je file chercher à nourrir ma bouée. Au passage, je déteste quand on me répond en anglais quand je fais mon possible (très limité) en allemand !

Prés de l’auberge, et un peu par hasard, je tombe sur Charlie Point, point de contrôle dans le Mur entre les zones américaines et russes, un point historique ! Malheureusement, le musée est hors de pris et je me rabats sur la plage de Charlie Point, beaucoup moins historique. Je teste en repas le CurryWurst West style : une grosse saucisse grillée noyée dans une sauce à la viande épaisse saupoudrée de curry, spécialité locale comme le jambon-beurre français. Après 2 secondes de tentatives d’extase (ratées), je me mets à l’abri d’une averse puis me remets en marche.

La partie devient intéressante et de plus en plus historique. Je m’arrête tout d’abord au musée de la Stasi, la Staatssicherheit Polizei, police de la sécurité d’Etat de l’Allemagne de l’Est durant la guerre froide. La formation, les liens, les méthodes, la hiérarchie… tout y passe dans un musée bien documenté et gratuit ! L’ensemble est hébergé dans un ancien immeuble de l’appareil est-allemand. Passionnant !

Poursuivant vers l’Ouest, vers la liberté et le Coca-Cola, je me retrouve face à une esplanade vide et… 200m du Mur original. L’Histoire avec un grand I ! Vraiment sensationnel de se retrouver à un endroit aussi symbolique ! et il l’est bien  plus que je ne le crois tout d’abord. En visitant (gratuitement) le musée Topographie des Terror, j’apprends que l’esplanade de gravier, coté Ouest, n’était autre que l’ancien emplacement du QG de la Gestapo, des SS et de quelques ministères nazis, détruits depuis. Une seule cave est demeurée intouchée : celle de torture de la Gestapo, à 10m de l’ancienne cafétéria des officiers. De la boucherie à l’assiette, si on ose…

Je pousse ensuite jusqu’au Gropius Museum, blindé, et la PotsdamerPlatz, grand centre de la ville, qui n’a pour intérêt que la jeune espagnole qui me précède. Je rentre à l’auberge pour prendre ma chambre. C’est un immense immeuble dont le seul charme réside dans le visage envoutant de sa réceptionniste. Soyons clair, je suis tombé amoureux environ 3 fois en moins de 12h dans cette ville ; soit les berlinoises sont magnifiques, soit mes yeux sélectionnent remarquablement bien !

La fin d’après-midi perd son intérêt avec un balade interrompue par la pluie, une discussion avec un costaricain dans la chambre qui part demain à Prague et les ronflements du blaireau (je mise sur un américain) qui n’a pas répondu à mon bonjour et qui désormais ronfle comme un motoculteur rouillé sur du béton.

Je décide alors d’aller voir la ville de nuit en allant de la porte de Brandenbourg à l’AlexanderPlatz. Balade très agréable que je termine avec cette brune fraiche qui l’est tout autant.

Un dernier ajout : je suis passé devant la plupart des ambassades et il n’y a pas photo, celle de Russie remporte la palme d’un magnifique bâtiment richement décoré.

Allez, j’ai mal aux doigts et la journée de demain sera longue. Une dernière gorgée. Bonne nuit.

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