Samedi 23/08 Zürich

Samedi 23/08 Zürich

Dernier jour de voyage, mais encore jusqu’à 17h pour me balader dans Zürich. Hormis le réveil habituel des retours de soirée vers 3h du matin, la nuit fut correcte et je me prélasse jusqu’à la dernière limite vers 10h. Point Hostels.com : Zürich est chère, donc l’auberge est chère. Mais à ce prix là, on aimerait les draps et la serviette incluse. Bien placée pour les noctambules, bruyant pour les autres.

Je suis lent ce matin ; ou plutôt, je prends mon temps. Le ciel est morne et pleure la fin d’un été qui n’a jamais été vraiment présent. Même à 11h, la ville est encore endormie et je me pose au calme, sur les berges de la Limmat. Malgré la fraicheur (il ne doit pas faire plus de 15°C), je me sens bien, apaisé.

La bruine ne m’incitant pas à partir à l’aventure, je me décide pour la visite du Musée National Suisse, sans trop savoir à quoi m’attendre. Première surprise, le prix ! C’est bien l’une des seules choses abordables ici (10CHF).

Je débute par la partie Histoire que je ne pensais pas si riche. Carrefour de l’Europe dés l’antiquité, le pays non encore formé regroupait les romains au Sud, les germains au Nord, et les gaulois et gallo-romains à l’Ouest. Du latin à l’allemand des Habsbourg à l’italien des comtes de Savoie jusqu’au français napoléonien, le peuple helvétique s’est forgé dans le multilinguisme qui perdure de nos jours encore (la langue à Zürich a une forte base d’allemand mais légèrement personnalisée et intégrant du français et de l’italien.)

La Reforme, initiée d’Allemagne et de Suisse par Luther et Calvin, engendre de forts flux migratoire en Europe de par les guerres de religions. La confédération Helvétique, créée en 1513 avec 13 cantons, décidera, suite à ces guerres et à la fin de la guerre de 30ans en 1648, de proclamer sa neutralité, qui deviendra légendaire, tant qu’elle n’est pas attaquée. Le pays continue son développement aux 18eme et 19eme siècles, et subit comme un affront les invasions napoléoniennes.

Officiellement neutre lors des 2 guerres mondiales, la Suisse penchera toutefois vers l’Italie et la Prusse, puis l’Allemagne. La principale raison est économique, mais le gouvernement local sera accusé d’avoir acheté de l’or nazi et sera condamné à verser 250M CHF aux alliés en réparation. La Suisse mettra une dizaine d’années avant de retrouver la faveur de l’URSS et de l’Ouest, et reprendra sa neutralité durant la guerre froide.

Un autre fait remarquable étonne : le vote des femmes au niveau fédéral ne date que de 1971, et de 1990 dans certains cantons ! Cette aberration provient du système de votation directe instauré en Suisse : il fallait que 50,1% des hommes votants soient « pour », dans un pays toujours conservateur aux règles d’immigration strictes.

Le musée est riche en objet, illustrations et explications. Il se poursuit par une exposition des pièces maitresses du patrimoine suisse, tel qu’un bol en or daté approximativement de la fin de l’âge de bronze, ou encore un biface de 120000ans. Exceptionnel !

La dernière partie sera bien plus moderne. Nommé Grosse Kino. Dis Schweiz als Film » (du grand cinéma la Suisse ? Tout un film), l’exposition se compose d’une 10aine de salles obscures dans lesquelles sont projetés des extraits de films suisses de 1920 à nos jours. Le bue est d’illustrer par thème la vision de la Suisse dans le siècle au travers de ses cinéastes. Les thèmes sont variés (amour, relations générationnelles, ville/campagne, religions, travail…) et offrent un éclairage très intéressant.

Une dernière expo-photos et il sera temps de faire quelques courses (toujours aussi chères) avant de prendre le train du retour.

Ce fut un voyage agréable, tout du long, avec son lot de culture, de marches, entre ville et nature. Un peu vers l’Est, mais très à l’Ouest, un parcours qui reste à pousser. Ce qui aura été le plus confirmé, c’est mon gout pour les longs voyages en train. Déjà des idées dans la tète…

Comme un symbole, cette nuit, j’ai fait un cauchemar : on me retient prisonnier dans une gare sans raison. Je m’échappais mais on me ramenait toujours. Je frappais et crier sans espoir. C’est peut-être ma plus grande crainte ; qu’on me prive de ma liberté de mouvement.

En attendant, j’en use et en abuse.

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