Lundi 14/08 Edimbourg

Lundi 14/08 Edimbourg

Avec le recul, j’ai été extrêmement chanceux hier, dans ma stupidité, de prendre le chemin haut plutôt que le bas et de prolonger le parcours. Cela m’a permis de découvrir des paysages sublimes et de faire une bonne balade. Tout ca d’autant plus que ce matin, il pleut franchement, la brume est basse et couvre les sommets que j’ai empruntés hier.

Le Lochside Hostel est un peu perdu et basique mais au bord du lac et le mec de l’accueil est extra.

La matinée sera ensuite consacrée à l’Histoire de l’Ecosse. Pour cela, je prends le bus pour le château d’Urquhart, sur les rives du Loch Ness. Il s’agit désormais de ruines que le brouillard rend mystiques.

Le château et son évolutioncoïncident avec l’Histoire du pays. Ce fut d’abord en territoire Picte, premier peuple d’Ecosse. Ce peuple était craint jusque par les Romains qui érigèrent au Nord de l’Angleterre conquise le mu d’Hadrien.

Au 6eme siècle, un missionnaire du nom de Saint Columba arriva dans la région du Loch Ness pour évangéliser les Pictes. C’est, selon la légende, sur les lieux du château d’Urquhart qu’il fit sa première conversion.

Autre légende, plus vivace encore, c’est ici que St Columba vint enterrer un homme qui s’était fait attaquer dans l’eau du Loch. Il demanda à l’un de ses disciples « Nage, et traverse à ton tour ». Au milieu du Loch, le compagnon se fit prendre en chasse par une bête immense, un dragon peut-être ! St Columba, se signant, se serait alors adressé à la bête « N’avance pas plus, ne touche pas l’homme et pars vite ! ». La bête terrifiée s’enfuit et l’homme fut sauvé. C’est ainsi que fut pour la première fois évoquée Nessie, le monstre du Loch Ness.

Aux 12 et 13eme siècles, les guerres de clans, forme sociale de base chez les écossais, et les crises diverses aiguisèrent l’appétit du puisant voisin anglais qui tenta de conquérir le pays. Il mit sur le trône d’Ecosse en 1292 John Bailliol, seigneur de Galloway, et principal adversaire de Robert de Bruce. Bailliol refusa toutefois de prêterallégeance au roi d’Angleterre Edouard 1er qui décida d’envahir le pays. La résistance fut forte, notamment sous le contrôle de William Wallace, immortalisé par le film Braveheart, qui battu les anglais à Stirling, avant d’être battu, faute de soutien. Robert de Bruce monta sur le trône d’Ecosse et commença alors une période de prospérité et d’extension culturelle avec notamment la création d’universités.

S’en suivirent deux siècles de calme relatif où le pouvoir passa par alliance aux Stewart. Le château, quant à lui passa sous domination des Grant, mais était fortement convoité par les seigneurs des iles de l’Ouest dont j’ai parlé hier, les MacDonald. Ceux-ci, incapable de s’imposer, pillèrent la région et le château à plusieurs reprises entre 1543 et 1545, pour ne plus y revenir ensuite.

Les guerres de religion du 17eme siècle auront raison du château. La garnison catholique, assiégée par les jacobites, fit exploser le château, dont les ruines sont toujours visibles.

Les parlements d’Ecosse acceptèrent au fil des siècles qui suivirent une intégration au Royaume-Uni en gardant certains pouvoirs, non régaliens. Apres un referendum en faveur de l’indépendance et un vote massif contre le Brexit, les années à venir pourraient être mouvementées. Détailsqui ne feront certainement pas trembler les solides murailles des châteaux d’Ecosse. D’autres tempêtes y sont passées !

Apres cet interlude historique, il est temps de rejoindre Inverness, avant Edinbourg. Apres avoir tergiversé à choisir entre bus et train, j’ai finalement 3heures pour visite Inverness. Le tour en est fait très rapidement avec en point d’orgue le château, qui fait désormaisoffice de centre administratif. Il me reste assez de temps  pour découvrir quelques spécialités culinaires dans un resto prés de la gare (J’étaistrès sceptique au début).

Tout d’abord, je commande le fameux haggis, neeps & tatties, un succulent montage façon hachis Parmentier d’haggis (panse de brebis fourrée et émincée), d’un écrasé de pommes de terre et d’une compotée de navet. Le tout est recouvert d’une sauce au beurre et whisky. J’adore !

En plat, ce sera du poulet Glenmorangie, du nom d’une grande distillerie écossaise de whisky. Le poulet est doré et le gout du whisky ressort légèrement. Plutôt agréable pour une découverte.

Départ pour Edinbourg en bus pour 20GBP (23€) au lieu de 43GBP pour le train. Le service à bord est compris avec snack, thé et boissons à volonté. Ma foi, c’est pas mal. D’autant que la traversée de l’Ecosse du Nord au Sud offre de beaux paysages, de plus en plus champêtres et cultivés.

Apres quelques minutes à Edinbourg, je me dis qu’il me faudra revenir ! La vieille ville, en vieilles pierres grises d’Ecosse à un charme prenant, dominée par son château. La ville, en plein festival culturel (comédie, musique, art et culture local) est vibrante. Pleins de petits pubs conviviaux aussi. Il me restera un peu de temps demain matin mais le rendez-vous est déjà pris. Et pourquoi pas à l’hiver prochain pour Ecosse France pendant les 6nations ???

De retour à l’auberge, un peu éloignée, je trouve l’ambiance un peu bizarre. Certains dormaient à 20h et sont sortis depuis, pendant que dans le salon, une méditation sur Jésus est organisée. Je n’ai rien contre, mais cela tranche avec l’esprit auberge habituel. Au moins, c’est calme !

Un dernier soir, une dernièrebière de Skye (que je trimballe depuis 3jours…), une Yer Ben du chef étoilé Tom Kitchin, vraiment pas mal, quelques dernières lignes. Encore un peu de cette Ecosse captivante, demain.

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