Dimanche 3/9 Florence

Dimanche 3/9 Florence

L’estomac ! L’estomac est la clé.

Cette fois, c’est à l’épreuve que je me mets ; il y à 800g de barbaque qui se chauffe la chair sur le grill pour moi. Je m’offre ce soir la spécialité locale : la bistecca a la Fiorentina, une côte de bœuf complète d’une variété locale, la Chianina scottona. Elle chauffe, mais j’y ai droit après toute cette marche !

Hormis un blaireau n’ayant pas compris qu’il partageait la chambre, la nuit a été plutôt bonne. Le petit déjeuner est offert mais sans intérêt hormis un jeune américain un peu bizarre qui me tape la discute.

Je fuis vers la galerie des Uffizi, le Louvre local. Il y a 1h d’attente. C’est normal, on est dimanche et c’est gratuit. Il fait bon, j’ai un bouquin et je suis de bonne humeur.

Le musée ne tient certes pas la comparaison mais il est toutefoisparticulièrement riche et fait la part belle au Quattrocento italien, période faste, notamment à Florence durant la Renaissance, au 15eme siècle. Botticelli est au premier plan avec notamment le Printemps, la Calomnie d’Apelles et surtout la Naissance de Venus, sur son coquillage. S’en suivent Rafael, Le Caravage et De Vinci. Leonardo a droit à sa propre exposition temporaire avec la restauration d’une œuvre pourtant inachevée, l’Adoration des Mages. S’il en a laissé l’esquisse, c’est Filipino Lippi qui la modifia et la finit, l’œuvre perdant certains détails symboliques au profit d’une vue plus politique de Lippi avec l’incrustation des visages de la famille Medici.

Apres un tour sans intérêt au musée de Dante Allighieri, mon estomac sonne l’heure du repas. Je dois pourtant me réserver pour ce soir, mais je file sur les conseils parentaux au marché San Lorenzo. Si l’extérieur est blindé de marchands de cuir, l’intérieur du marché, ou Mercato Centrale, abrite un paradis de la nourriture à l’italienne et locale : fromages, salades, charcuterie, pizzas, truffes et autres variante… Apres trois tours indécis, je pars pour une petite assiette de trippes à la florentine. Des tripes donc, mais dans une sauce tomate (poivrons et oignons peut-être aussi). Le tout est assez quelconque mais non dénué de gout avec son parmesan et ses épices.

L’après-midi n’annonce rien de particulier étant donné que je me laisse aller entre les musées et les jardins. Gratuit pour gratuit, je file à l’Accademia, un petit musée trèsréputé, qui n’a pourtant, à mon sens qu’une œuvre majeure : le David de Michel-Ange. Formé à partir d’un bloc de marbre dont se débarrassait la cathédrale de Florence, il s’érige du haut de ses 5.16m dans des courbes parfaites pour une sculpture. Aussi grandiose que soit l’œuvre, je trouve paradoxal de représenter David, le vainqueur du géant Goliath, en géantlui-même.

Le Duomo, la cathédrale de Florence, se visite également. Une impression de vide se ressent dans toute la structure. Seul le dôme, représentant le Ciel et l’Enfer, orne la cathédrale. Etrange…

Au hasard de la visite, j’arrive au Borgello, autre musée majeur de la ville. Lebâtiment, une forteresse, est sublime de l’intérieur comme de l’extérieur. Le musée accueille une collection hétéroclite de Donatello, Du Bernin, Michel-Ange ou Gian Bologna, dont son œuvre principale, le Mercure Volant.

Sur tous les musées vus aujourd’hui, un thème revient plus souvent qu’à l’ordinaire : l’Annunciazione, la révélation de l’Archange Gabriel à la Vierge Marie.

Apres toutes ces errances, une pause s’impose. Je monte au Forte di San Giorgio pour une vue exceptionnelle sur toute la ville, que sublime un verre de Vermencito. L’endroit n’est pas aussi calme qu’espéré et je redescends pour une dernière visite.

Le palazzio Vecchio et sa tour dominent la ville. 1h30 d’attente pour la tour qui ferme dans 1h40… Je me concentre sur le musée sans pour autant accroché. Seule la salle du Cincocento, d’apparat, relève le niveau. Ne soyons pas vache, le masque funéraire de Dante Allighieri (dont la face figée d’une profonde tristesse sera la base de beaucoup d’histoires dont celle disant qu’elle serait due à son exil qui le sépara de l’être aimé), ainsi que la salle des cartes valent le coup d’œil.

Le soleil se couche et je vais bientôt devoir rejoindre le restaurant où j’airéservé (les bons restos à Florence sont vite complets), mais avant, je veux profiter du coucher de soleil sur la ville depuis la Piazzale Michelangelo. La vue est un must-do, malgré la foule ayant eu la même idée.

Et enfin me voilà attablé à la Trattoria dall’Oste, près de la maison de Dante. L’adresse est grande mais je suis dans un coin tranquille. Un bon point. Je me suis réservé toute la journée pour « encaisser » la Fiorentina. Je demande quand même s’il est possible d’avoir moins d’un kilo, la taille normale à partager. Je ne partage pas !!! Le plat se paye au poids. Arrive alors une planche garnie d’une belle cote avec une part de filet correcte. Du Chionina scottona de toscane avec ses sauces maison : tomates épicées, échalote et une sauce aux truffes qui égaille mon filet. Cuit rosé, comme il se doit ici (conseil d’un italien). J’arrose le tout d’un Chianti Reserva Ducale 2013 plutôt bon mais qui s’avèrera aussi tendre que le filet, ce qui est dommage.

Il me reste étrangement de la place pour une panacotta légère et fraiche mais non nécessaire. Le plaisir étant sur la Fiorentina, indubitablement !

Apres une journée avec Leonardo, Michelangelo, Donatello et Rafaello, il n’aura manqué que la pizza pour former les tortues ninjas !

 

PS : dernière balade musicale entre le Palacio Vecchio et la galerie des Uffizi. Ici un quartet à cordes, là une soprano entre classique et pop, encore la douceur d’une soirée de fin d’été. Pas une image, une émotion.

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